Fabien Vehlmann raconte Seuls

J’ai eu la chance d’assister récemment à une rencontre d’auteur organisée par une médiathèque. Les lecteurs étaient conviés à rencontrer Fabien Velhamm à l’occasion de la sortie du tome 11 de Seuls, la série BD jeunesse dont il est le scénariste.

Fabien Vehlmann raconte Seuls

J’ai donc pu passer un moment à l’écouter répondre aux questions des nombreux ados et enfants présents à ce rendez-vous.

Des envies de BD depuis tout petit

J’y ai appris qu’il avait en tête, depuis tout petit, d’être auteur de BD, mais qu’il avait mis cette envie de côté pour s’engager dans une voie plus raisonnable, et rassurer ses parents, à savoir des études en école de commerce. Mais le commerce ne lui ayant pas plu, il a envisagé plusieurs carrières, dont celle de chanteur, qui n’a pas abouti, avant de revenir à la bande dessinée, domaine auquel il s’est davantage accroché. Et qui a fini par payer donc ! Enfin, payer est un bien grand mot car comme il le dit lui-même, un auteur de bande dessinée ne sait jamais d’une année sur l’autre s’il va bien gagner sa vie, tout dépend des goûts des lecteurs et des succès en librairie.

A cette occasion, il n’oublie pas de dire aux enfants présents (comme je l’approuve !), qu’il faut au moins essayer de faire ce que l’on souhaite dans sa vie, que si ça ne marche pas tant pis, mais que le pire est d’avoir des regrets de n’avoir pas tenté !

Si l’écriture de scénarios de bande dessinée est devenu son métier, il avoue qu’il dessine également, sans que cela le passionne, dessiner à longueur de journée, ce n’est pas pour lui ! Il a donc logiquement préféré continuer à imaginer des histoires, comme il le fait depuis son enfance. Du dessin, il ne connaît pas non plus toutes les contraintes, car il avoue avoir imaginé un paysage de neige, pensant qu’il n’y avait rien de plus simple à dessiner, et avoir été surpris de la réaction de  Bruno Gazzotti car dessiner un arbre enneigé n’est pas si facile !

De la réalité aux personnages

Concernant la série Seuls, qui est conçue en plusieurs cycles, Fabien Vehlmann précise qu’il distille quelques indices dans ses volumes, mais bien cachés ! En tous cas les réponses aux questions qui peuvent se poser au cours des lectures trouveront leurs réponses à la fin de chaque cycle, c’est promis !

Face aux questions de lecteurs qui lui parlent de Boris (cette-fois-ci mais également lors d’autres rencontre, le scénariste est d’ailleurs étonné que ce personnage finalement peu présent dans la série marque autant les esprits), il nous livre son hésitation : le faire revenir, ou le faire mourir… Suspense !

Quant aux héros de la BD, ils sont clairement inspirés par des personnes réelles. Dodji par exemple, c’est Gazzotti, un peu silencieux comme lui ; Yvan, c’est clairement Fabien à 11 ans ; Terry c’est la possibilité de faire des bêtises, d’écrire des choses marrantes sans scrupules. Les filles sont des mélanges de soeurs, de copines… Se revendiquant féministe, Fabien Vehlmann indique qu’il voulait une fille vraiment fille, à la limite du cliché, de ce que la société relaye comme attendu d’une fille, avec Camille, tandis que Leïla s’inscrit dans une féminité beaucoup plus contemporaine.

S’il avoue que dans le premier tome de Seuls les personnages sont stéréotypés, il ajoute (et c’est un conseil pour tous les auteurs débutants !) qu’il est toujours préférable de s’inspirer du réel que d’autres fictions ou de personnages déjà existants. Rien ne vaut l’observation et l’imagination.

Dans tous ses personnages, il a mis un peu des autres donc, mais également de lui-même. Car quand ils doivent réagir à une situation de fiction, il se demande comment il aurait réagi lui-même à cet âge.

Les rencontres font toujours regarder les livres différemment ensuite, et celle-ci ne fait pas exception. N’ayant pas encore lu la série entière, je me suis efforcée de ne pas trop écouter les indices dévoilés, même si j’ai compris que le cinquième tome était la fin du premier cycle, où serait révélée la disparition des adultes… J’ai hâte !

J’ai découvert un auteur accessible et qui n’hésite pas à évoquer son métier, son parcours, son processus de création, en un mot une belle rencontre !

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