L’ordre du jour

Le 20 février 1933, une réunion secrète est organisée à Berlin par Adolf Hitler. Elle a pour but de réunir des fonds pour financer la campagne électorale du parti nazi. Elle réunit une grosse vingtaine d’industriels qui fournissent l’argent nécessaire. Ces dirigeants ou leurs représentants sont à la tête de marques qui, si le Troisième Reich finit par s’écrouler en 1945, existent encore au vingt-et-unième siècle : Opel, Siemens, Krupp, IG Farben… L’Autriche, quant à elle, n’est pas convaincue aussi facilement, mais l’Anschluss se passe tout de même. Hitler arrive seulement bien plus tard que prévu à Vienne, où il était très attendu par la population, à cause d’une panne des panzers !

Dans L’ordre du jour, Eric Vuillard présente les coulisses de l’Histoire. Plus particulièrement les petits détails, arrangements qui, sans qu’apparemment personne ne s’en rende compte, ont permis et mené au pire. « Les plus grandes catastrophes s’annoncent souvent à petits pas ». Les moyens de conviction du Führer, les anecdotes franchement risibles, le déni à Nuremberg, passent par la plume mordante de l’auteur de Congo ou 14 juillet qui a choisi de concentrer les prémices de l’horreur et l’horreur elle-même sur 150 pages. Qui a choisi des historiettes qui marquent autant parce qu’elles sont méprisantes au plus haut point que parce qu’elles sont divertissantes. Qui a choisi de faire de son travail un vrai exercice littéraire. Et puis parce qu’il ne sera jamais assez dit, d’une façon ou d’une autre, qu’on « ne tombe jamais deux fois dans le même abîme. Mais on tombe toujours de la même manière, dans un mélange de ridicule et d’effroi ».

L’ordre du jour

Présentation de l’éditeur :
Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants.

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