Eternel Hiver

Chronique « ETERNEL HIVER »

Scénario de DAVID MUNOZ,
Dessin de RAFAEL VARGAS,

Genre : HORREUR

Public : Adultes
Paru le 23 mai 2018 aux éditions GLÉNAT
128 pages Noir & Blanc, 9,99 euros

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Ça commence comme ça…

Nous sommes au Moyen- Âge. Des chevaliers traversent une montagne enneigée sur leur monture, lorsqu’un vieillard tente de les arrêter… L’homme étant atteint de la lèpre, les cavaliers ne s’attardent pas et sans même l’ombre d’un remords l’abandonnent à son triste sort.
Seul, l’un d’entre eux semble cependant avoir pitié du paysan. Plus tard, alors qu’il essaie de rejoindre le groupe, notre homme et un de ses compagnons se font attaquer par une créature à la silhouette humaine…

Ce que j’en pense

Lorsque la collection “Flesh & Bones” s’attaque au mythe des vampires cela donne forcément un comics d’horreur de qualité. Tout d’abord ce qui m’a plu dans cet album, c’est la psychologie de ses personnages. Les “serviteurs de la nuit”, par exemple, est une secte de vampires prônant le jeûne ou alors de ne se nourrir que de lépreux. Ils offrent ainsi à leur « proie » soit une fin paisible, soit la vie éternelle. Oscar est tout aussi intéressant à mon sens puisqu’il est de loin le personnage le plus ambigu de l’album. Est-il un héros ? Un antagoniste ? Difficile à dire. S’il choisit clairement le « côté obscur de la force », il reste tout de même attaché à ses sentiments humains. Il recherche sa bien-aimée et surtout la fin de l’album prouve qu’il a bon coeur (à sa manière du moins). Pour finir, nous avons aussi Albert qui n’hésite pas à faire des choix pas vraiment catholique pour sauver une personne qui lui est très chère.

Voilà donc la grande force du scénario imaginé par David Munoz, une démarcation entre bien et mal quasi inexistante. Cela donne donc une histoire d’une noirceur totale et finalement assez romantique (dans le sens littéraire du terme), puisqu’aucun personnage ne semble vraiment heureux à la fin.

C’est peut-être du côté des graphismes que le bât blesse un peu. Ce n’est pas vraiment que les dessins de Rafael Vargas me déplaisent, ils sont même plutôt de bonnes factures, mais je les ai les trouvé fouillis et cela surtout dans les scènes d’action. Cela m’a gêné surtout dans l’introduction qu’il m’a fallu lire plusieurs fois pour comprendre ce qu’il s’y passait. Hormis ce détail, l’artiste nous livre un Character design cohérent avec le scénario et surtout quelques scènes bien sanglantes.

Pour conclure, la collection « Flesh & bones » se démarque une nouvelle fois par un album qui allie à la perfection des personnages mythiques et une approche moderne du scénario.


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