Big Bones

"Je suis fière d'être une fille.
Parce que c'est un fait avéré.
Mais plus fière encore de m'aimer.
Parce que c'est un choix."

Big BonesDockrill Laura
496 pages
Éditions Robert Laffont (2018)
Collection R
Je ne suis pas grosse, j'ai juste de gros os !
Salut, moi, c'est Bluebelle, alias BB, alias Big Bones, rapport à mes " gros os ". J'ai seize ans, je suis une gourmande, et je ne m'en cache pas. En même temps, ce serait un peu difficile à dissimuler, vu mes rondeurs...
Seul souci, après une crise d'asthme, maman m'a emmenée chez un médecin qui m'a OBLIGÉE à tenir un journal de ce que je mange.
Sauf que moi, je m'aime comme je suis, et je n'ai aucune envie de guérir puisque je ne suis pas malade !
Extrait :
« Vous savez... (qui que vous soyez en train de lire ce journal)... la confiance en soi, ce n'est pas quelque chose qu'on peut acheter en libre-service à la pharmacie et se rouler sous les aisselles pour se protéger. La confiance en soi, ce n'est pas quelque chose qu'on peut simplement inventer ou exprimer. Elle naît tout au fond de nous. C'est un muscle qui a besoin d'entraînement et d'attention, comme un biceps ou l'imagination : il ne peut pas s'assoupir. Il ne faut jamais oublier son amour-propre. Il faut le stimuler et le renforcer. Il faut s'aimer soi-même. C'est la base de tout, le reste suivra naturellement. »
Mon avis :
Big Bones est un ouvrage qui a immédiatement attiré mon œil avec sa couleur jaune rappelant le soleil, la fille aux formes généreuses et la citation “je ne suis pas grosse”. Il faut dire que les filles corpulentes ne sont pas habituellement les héroïnes que l’on retrouve dans les ouvrages d’aujourd’hui - ce que je regrette - et, j’avais le sentiment que le sujet traité par celui-ci pourrait me plaire. L’idée qu’il puisse parler de la grossophobie - les préjugés et stéréotypes, les comportements hostiles dans la vie quotidienne envers les personnes grosses - est ce qui m’intéressait le plus dans ce livre. Il y a de sujets qui nous touchent plus que d’autres... C’est donc pleine d’impatience, d’attentes que je me suis plongée dans cette lecture.
Bluebell, alias BB ou Big Bones, est une fille anglaise de seize ans très à l’aise avec son corps. Elle ne manque pas de confiance en soi et s’accepte telle qu’elle est, se décrivant elle-même comme étant grosse car c’est ainsi qu’elle est. Mais, il y a toujours quelqu’un pour lui dire qu’elle est trop grosse ou émettre un commentaire négatif dans ce sens. Elle aime son corps et refuse qu’on lui dicte sa façon d'être. Après une crise d’asthme pourtant, les médecins lui demandent de tenir un journal alimentaire - où elle doit recenser ses différents repas - et de se mettre au sport. Une demande qui ne lui convient pas. Comme de nombreux jeune de son âge, BB n’aime pas l’école et souhaite en finir avec la scolarité, ce que sa mère refuse catégoriquement. BB accepte alors de rédiger son journal à condition qu’elle puisse arrêter le lycée pour travailler en apprentissage au Planet Coffee.
Bluebelle est une protagoniste impertinente, directe, sarcastique. Et, je dois dire que la force de caractère qui émane d’elle à travers les pages est impressionnante. Je ne pense pas avoir été ainsi à son âge. J’étais plutôt du genre réservée, discrète, invisible. Ce qu’elle n’est pas. Et, pourtant, je me suis retrouvée dans certaines des situations que l’auteure nous décrit : ceux qui pensent qu’on est “gros” parce que l’on mange tout le temps par exemple, est le genre de jugement que j’ai pu entendre de certaines bouches ces dernières années, notamment émanent de professionnels de la santé. Dans cela, le livre vise juste et je ne peux qu’aller dans son sens : il ne faut pas juger une personne sur son physique. La pression de la société que subissent de nos jours les jeunes en imposant la maigreur partout, dans chaque magazine, dans chaque publicité, ne les aide pas à se sentir bien dans leur peau. Tout le monde ne peut pas être aussi courageux que Bluebell. Je pense que Big Bones est, en cela, un ouvrage intéressant pour les jeunes adolescents et adolescentes qui se sentent obligés, à tort, de se conformer aux normes de la société.
Il faut s’aimer soi-même. C’est la base de tout, le reste suivra naturellement.
Même si cet ouvrage a su trouver des échos en moi, je n’ai cependant pas accroché à la manière dont cela est présenté. Je ne sais pas si c’est la présence constante de nourritures ou le caractère trop indifférent, trop excentrique de l’héroïne qui ont fini par m’agacer, mais je n’ai pas su rentrer pleinement dans l’intrigue. Je m’attendais à y trouver de l’humour, des situations cocasses et c’est un récit plutôt décousu que j’ai parcouru. Dans l’ensemble, j’ai apprécié le sujet soulevé par l’auteure, mais il manquait quelque chose pour moi qui aurait donné plus de profondeur à Bluebelle.
★★☆☆☆
Stéphanie
Big BonesNée en 1986 à Londres, Laura Dockrill s’est illustrée dans de nombreux domaines, son outil étant les mots : romancière, poétesse, slameuse, scénariste, parolière.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois