Chronique « LES BEAUX ÉTÉS – T4 – Le Repos du guerrier »
Scénario de ZIDROU,
Dessin de JORDI LAFEBRE
Genre : Tranche de vie
Public : Ado/adultes,
Paru le 6 juin 2018 aux éditions DARGAUD
56 pages couleurs, 13,99 euros
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Ça commence comme ça…
Début été 1980. La famille Faldéraut se prépare pour leur traditionnel mois de vacances au soleil. Cette année, il y a du changement. Pierre, dessinateur BD, a fini ses planches à temps ! Incroyable, quand on sait que son retard légendaire est devenu un enjeu de pari dans la famille…
Il livre sa dernière planche de G.I. Girl (une BD avec une super héroïne, qui en a !) à Romuald, le livreur de son éditeur. Le jeune homme, qui rêve de devenir dessinateur BD, en profite pour monter (en tout bien, tout honneur !) dans la chambre voir Jolie-Julie, la fille aînée, qui fait ses études de droit à l’université.
Pendant ce temps, Nicole, la deuxième, est très occupée à bécoter goulument Jean-Emmanuel, son fiancé BCBG. Comme ce dernier se joint à la famille pour le périple estival, Mado’ la mère décide qu’il est temps de le familiariser aux us et coutumes familiaux. Et hop, un concombre dans la main, voici le jeune homme en cuisine !
Quand Pierre annonce officiellement qu’on peut y aller, Pépette, la petite dernière, descend le long de la rampe d’escalier à fond la caisse !
Ce que j’en pense
Comme chaque année depuis quatre ans maintenant, Zidrou (scénario) et Jordi Lafebre (dessin) nous invitent au rituel des vacances de la famille Faldérault. Pour ce nouvel épisode, bienvenue en 1980, ses chansons françaises et anglo-saxonnes entraînantes, ses papiers-peints à motifs géométriques flashy, ses coupes de cheveux touffues et désordonnées… Avec le temps qui passe, les enfants grandissent et changent bien entendu. Cette contrainte (souvent oubliée en BD) n’aura pas échappé à Zidrou qui s’en amuse !
Du côté des parents, Mado-Madeleine semble toujours veiller sur son petit monde avec bonne humeur et bienveillance. Pierre, lui, semble un peu plus assagi, ou du moins plus organisé. Mais c’est surtout du côté des enfants que ça bouge d’un tome à l’autre.
Julie, l’ainée, est à l’université, où elle a commencé des études de droit, au ravissement de Mado qui la voit déjà avocate. Cheveux longs et sérieux sont de rigueur pour la jeune femme. Ce n’est pas du tout la préoccupation de Nicole, la seconde, qui ne pense qu’à bécoter Jean-manu son fiancé, et pourquoi pas plus… Rajoutons au tableau le garçon de 15 ans qui peine à trouver sa place dans la fratrie. Pour l’ado’ de base, une seule échappatoire : le Rock et le Walkman vissé sur la tête. Enfin, Pépette, la petite dernière, du haut de ses 8 ans, apporte une dernière touche d’insouciance à l’ensemble.
Pour la famille, ces vacances devraient être différentes. Pierre a acheté sur catalogue une maison “clef en main” dans le Périgord. Attention, hein, cuisine équipée, barbecue de compétition en pierres de la région et tutti quanti, ça devrait changer du bazar habituel…. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et la famille doit faire face avec bonhomie et humour pour seules armes…
Une fois de plus, j’ai été conquis par cette chronique familiale gentiment régressive du duo Zidrou-Lefebre. Les dialogues remplis d’humour et de références accumulent les petites perles, et l’ensemble, malgré un récit plutôt bousculé, semble parfaitement cohérent. La recette reste la même : des petit riens, de la musique, des portraits à l’emporte-pièce et des situations. Même si je n’a pas grandi dans une grande famille, les portraits sont tellement justes et craquants qu’ils évoqueront à coup sur, pour vous aussi, frères, soeurs ou cousins d’enfance. Entre l’ado un peu autiste, la petite dernière que personne n’écoute, la grande qui ne pense qu’à coucher, et l’ainée qui doit montrer l’exemple, vous trouverez certainement chaussure à votre pied.
Au dessin, Jordi Lafebre est un Cador ! Ses planches sont belles, composées avec dynamisme et précision. Avec son trait légèrement caricatural, les gueules sont extraordinaires d’expressivité et d’émotions. La mise-en-couleur rehausse l’ensemble en apportant chaleur et vie. Bref, je ne ne sais pas quoi dire, à part, j’aime Jordi !
Pour résumer, “Le repos du guerrier” est une Feel-Good-BD qui fait un bien fou, à consommer, sans modération !
Rassemblement
chez Moka, cette semaine.