Sélection poche: «Tropique de la violence»

Mayotte, un endroit paradisiaque qui respire la violence, qui danse au bord du précipice.

Sélection poche: «Tropique de la violence»

En 2 mots:
Une jeune française suit son mari à Mayotte. L’île paradisiaque se transforme pourtant très vite en piège mortel pour elle, pour son fils et pour tous les autres… Un roman dur et lumineux, fort et plein de grâce.

Ma note:
★★★★ (j’ai adoré)

Si vous voulez en savoir plus…
Ma chronique complète publiée lors de la parution du roman en grand format

Les premières lignes
« Il faut me croire. De là où je vous parle, les mensonges et les faux-semblants ne servent à rien. Quand je regarde le fond de la mer, je vois des hommes et des femmes nager avec des dugongs et des cœlacanthes, je vois des rêves accrochés aux algues et des bébés dormir au creux des bénitiers. De là où je vous parle, ce pays ressemble à une poussière incandescente et je sais qu’il suffira d’un rien pour qu’il s’embrase.
Je ne me souviens pas de toute ma vie car ici ne subsistent que le bord des choses et le bruit de ce qui n’est plus.
Je me souviens de ça.
J’ai vingt-trois ans et le train arrive, bleu et sale. Je quitte la vallée de mon enfance où j’ai été une petite chose faible et perdue, écrasée par les montagnes. Je ne peux plus voir le noir de l’hiver dégouliner sur les maisons et les visages, je ne supporte plus l’odeur moisie dans l’air dès le matin, je ne supporte plus ma mère qui perd la tête, qui parle tout le temps et qui écoute Barbara à longueur de journée. »

L’avis de… Muriel Steinmetz (L’Humanité)
« Entre 2008 et 2010, Nathacha Appanah a vécu à Mayotte. Avec Tropique de la violence, elle réussit un roman puissant et compact, écrit tout d’une pièce quand bien même des voix multiples se font écho dans ces pages où s’éprouve l’espace confiné de l’île. Des morts pas encore inhumés regardent du haut de leur impuissance les vivants en proie à la violence endémique. Tous, vivants et morts, ont droit de cité dans la réalité au cœur de monologues intérieurs où se font jour les hantises de certains. »

Vidéo


Nathacha Appanah parle de Tropique de la violence dans La Grande librairie de François Busnel. © Production France Télévisions

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois