En attendant Bojangles de Olivier Bourdeaut

Publié le 08 avril 2018 par Carocaro

Un jeune garçon nous raconte sa famille, ses parents, leur rencontre et leur vie faite de folie, douce puis de plus en plus amère…

Car ses parents ne sont pas ordinaires ! D’un ton (faussement) ingénu, nous découvrons avec lui ce qui fait son quotidien, un papa fantasque, qui invente des histoires à tour de bras, une maman plus extravagante encore, à qui son mari donne un prénom différent chaque

jour, comme autant de reflets de ses personnalités variées, une maman qui vouvoie mais couvre aussi de bisous, une maman qui aime aire la fête, boire et recevoir des amis et qui ne comprend aucune contingence matérielle ou obligation. Des parents qui aiment danser sur la musique de Nina Simone, capables de s’acheter un château en Espagne pour de vrai, d’avoir une grue comme animal de compagnie, de pimenter la vie de leurs folies !

Des sourires, j’en ai eu beaucoup au gré des premières pages, des éclats de rire parfois aussi. Mais petit à petit le récit a changé de figure, a versé dans la mélancolie, la folie a pris le dessus avec le « déménagement du cerveau de maman ». C’est alors un trio désemparé qui nous est révélé, le sourire se fait triste, sans pour autant perdre de vue la joie qui transparaît à chaque instant, malgré tout.

J’ai beaucoup aimé ce roman, ode à la gaieté, ode à la fantaisie, et le bilan que j’en ai tiré : que ne vaut la vie sans un grain de folie ! L’apparente frivolité du propos mène au contraire à la réflexion. Un roman de détente tout autant que d’introspection, il fallait le faire ! Un pied de nez à la tristesse, ça fait du bien !

Olivier Bourdeaut est un écrivain né à Nantes en 1980.

En attendant Bojangles est paru chez Finitude en janvier 2016 (15,50€). puis chez Folio en mai 2017 (6,60€).

Morceaux choisis :

 » – Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu’il faut éviter à tout prix. les végétariens et les cyclistes professionnels. Les premiers, parce qu’un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds, parce qu’un homme chapeauté d’un suppositoire qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette n’a certainement plus toute sa tête. »

« Papa m’avait dit que les Espagnols étaient des guerriers de la fête et moi j’aimais ce genre de combat avec des fleurs, des pétards et de la sangria. »

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