Lecture(s) en pointillé

Par Litterature_blog
J’avais senti le coup venir en annonçant en janvier après avoir terminé le fabuleux Jardin de sable d’Earl Thompson que j’aurais du mal à trouver mieux au cours de l’année, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point. Parce que depuis, je rame sévère. Pas une panne de lecture à proprement parler mais un enchaînement de lectures au mieux moyennes, au pire décevantes. Le problème c’est que je tombe sur beaucoup de livres dans lesquels je m’ennuie, beaucoup de livres que je commence et que je laisse traîner pour en attaquer un autre qui au final ne me passionne guère davantage. Bref je suis au creux de la vague et je ne vois rien venir qui pourrait m’en sortir.

En 2018 les lectures emballantes peuvent se compter sur les doigts d’une main puisqu’à part Un jardin de sable il n’y a que LaRose de Louise Erdrich qui m’a totalement séduit. Après, j’ai aimé L’infinie patience des oiseaux, Paris-Venise ou Homo-sapienne mais pas non plus au point de grimper aux rideaux.

Quand un coup de mou se fait sentir j’ai l’habitude de me tourner vers des valeurs sûres pour remettre la machine en marche. J’ai donc tenté la littérature islandaise (grosse déception) et je me suis plongé avec impatience dans le dernier Teulé (une catastrophe). Je suis parti confiant à l'idée de retrouver l'univers écorché vif de Richard Krawiek (bien trop mélo), j’ai essayé l’écriture impressionniste de Jacqueline Woodson (anecdotique), un témoignage sur le cirque américain des années 30 intéressant mais inégal et la plume acide d’un Sylvain Prudhomme à ses débuts (pas mauvais mais manquant un peu de consistance).

Aux grands maux les grands remèdes, j’ai acheté le dernier Claudel persuadé qu’il soulèverait mon enthousiasme. J’en suis à la moitié, ça se lit très facilement, trop facilement peut-être, et même si au final je devrais beaucoup aimer on sera loin du coup de cœur. J’ai mis de côté un autre roman islandais qui avait des arguments massifs pour me séduire mais qui, à l’usage, se révèle d’un ennui (presque) mortel et j’ai attaqué le second roman de Julien Syrac parce que j’avais beaucoup aimé son premier et que je m’attendais à ce qu’il transforme l’essai mais ce n’est pas vraiment le cas.

Je me dis que le problème vient de moi, que je suis en ce moment avec les livres comme ces gens dont le palais ne perçoit plus aucun goût et qui trouvent tout ce qu’ils mangent affreusement fade. Je ne pense pas qu’il y ait une solution miracle mais je vais peut-être retourner vers mes fondamentaux, la littérature américaine et les (bonnes) nouvelles par exemple. Parmi les titres qui m’attendent j’ai aussi le choix entre un auteur italien culte, mon cher Antoine Choplin, la suite d'Au revoir là-haut ou encore des destinations dépaysantes comme le Danemark et le Sénégal.

Ou alors je laisse de côté les titres récents et je fais confiance aux copines qui m’ont offert des livres, certaines depuis très longtemps d'ailleurs.


Bref, je ne peux pas dire que je manque de cartouches. Il me suffit juste de faire le(s) bon(s) choi(x).