Du livre au film : The Ritual

Du livre au film : The Ritual

The Ritual est le dernier bébé sorti par Netflix dans la catégorie adaptation de romans d’horreur. Cela tombe bien, car je viens de finir le roman en question dont vous pouvez trouver la chronique ICI. Si vous avez lu ma chronique,  vous savez que Le Rituel a été pour moi un joli coup de cœur. C’était glauque, oppressant et très mystérieux comme lecture et j’étais curieuse de voir son adaptation par Netflix, car le trailer me semblait plutôt bien fidèle.

Je vais commencer par mon avis global sur le film : c’était sympathique mais sans plus. Un film d’horreur plutôt agréable à visionner mais pas mémorable. La filmographie est soigné, les acteurs pas mauvais et les paysages vraiment chouettes (en même temps les montagnes et forêts norvégiennes sont sublimes). Mais le déroulement de l’histoire et les procédés pour faire peur ne révolutionnent pas le genre. Le jumpscare accompagné de violons stridents est inévitable. Le sursaut repose uniquement sur les effets sonores car au final il y a très peu de visuels effrayants. Les protagonistes sont poursuivis et tués par une créature que l’on ne verra pratiquement jamais du à des scènes de nuits.

Du livre au film : The Ritual

Ce que j’ai bien aimé dans ce film, c’est avant tout les décors magnifiques et flippants (en particulier les petites maisons en bois délabrées et les arbres marqués de runes celtiques). Quelques scènes du livre sont présentes dans le film et assez bien représentées (je pense au grenier abritant des personnes momifiées, vraiment bien malsain).

Mais la plupart de ces scènes ne sont pas aussi marquantes que dans le livre. Je pense surtout à la maison abandonnée que découvre les protagonistes au début de l’histoire qui abrite une scène absolument horrifique et malaisante dans le roman.  Pour la faire court, un des randonneurs part explorer l’étage supérieure de la maison et arrive dans un grenier très profond où il est persuadé qu’une créature est assise tout au fond dans le noir et le fixe en silence (il s’agit en vérité d’une créature empaillée). La scène dure longtemps et rend la lecture vraiment oppressante. La scène est hyper bien décrite et a réussi à me faire vraiment frissonner.

Du livre au film : The RitualVoici la créature en question dans le film

Dans le film, cette scène est expédiée : le protagoniste ouvre la porte – jumpscare bruyant – il tombe nez à nez avec la créature empaillé et hurle. FIN. Et c’est ce qui se passe avec la plupart des scènes reprises du livre. Tout est transformé en jumpscare facile, là où le livre mettait en place une ambiance pesante.

Le point positif du film vient du design de la créature qui pour le coup est vraiment réussie. Elle est atroce, flippante et mystique à la fois. Moi-même je n’ai pas réussi à me l’imaginer aussi immonde pendant ma lecture. Elle est à la fois sublime et dégoutante, une véritable créature cauchemardesque nordique.

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Mais le plus gros point négatif du film selon moi est que les réalisateurs ont modifié complètement la seconde partie du livre ! Sacrilège ! J’avais adoré cette seconde partie dans le livre qui était originale et assez inattendue. Alors que dans le film, les réalisateurs ont choisi la solution un peu facile de faire confronter les randonneurs à un village de cinglés vénérant un dieu nordique. Dans le roman, ce n’est pas ça du tout et je trouvais ça bien plus malsain.


Du livre au film : The Ritual

The Ritual est un film d’horreur pas trop mauvais à regarder histoire de se faire une petite frayeur sous la couette, mais il est pour moi une assez mauvaise adaptation du roman. La première partie reprend plutôt fidèlement celle du livre en aseptisant les scènes horrifiques, mais le film massacre complètement la deuxième partie en transformant  l’histoire à sa manière. Le gros point fort vient de sa créature nordique originale et très bien animée, mais malheureusement cela ne suffit pas à faire de ce film un chef d’œuvre de l’épouvante.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois