C’est lundi, je dépoussière…

C’est lundi, je dépoussière…

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière…

La larme d’Isaris
Tristan rêve de chevalerie, de combats, d’héroïsme. C’est pour cela que le jour où son père, le roi Hector, l’envoie en mission pour récupérer la Larme d’Isaris, une relique dérobée qui pourrait être la cause d’une nouvelle guerre si elle n’est pas retrouvée, il est fou de joie à l’idée de pouvoir mettre à l’œuvre tout ce que son maître, Bragon, lui a appris. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est de devoir partir avec Yol qui est considéré par tous comme le pire des chevaliers. Mais sa quête étonnera Tristan de bout en bout. Il deviendra ami avec un faucon, tombera amoureux et, surtout, apprendra à regarder la vie, les batailles, la guerre et les gens avec des yeux nouveaux, les siens.

Roman fantasy, roman initiatique, La larme d’Isaris est une bouffée d’aventure et d’oxygène qui emmène les lecteurs sur des contrées lointaines pour de grandes balades à cheval. Mais puisqu’il a plusieurs facettes, il parle aussi d’éducation, de jugement et d’apprentissage avec beauté et douceur. L’auteur a su allier le tout à d’autres ingrédients comme la romance, le suspense et les secrets enfouis. Une grande place est également réservée à l’humour dans cet ouvrage frais et entraînant, ce qui rend la lecture, déjà rythmée et très fluide, définitivement charmante.

Présentation de l’éditeur :
La larme d’Isaris, une précieuse relique du pays de Fayoum, a été dérobée et le voleur s’est réfugié dans le royaume voisin, l’Icarie. Si elle n’est pas rapidement retrouvée, la paix entre les deux pays risque de voler en éclats… Souhaitant éviter la guerre à tout prix, Hector, le roi d’Icarie, autorise son fils unique Tristan, 14 ans, à partir à la recherche de la relique volée, escorté de Yol, un chevalier plutôt inhabituel – surnommé le « paresseux » par ses amis et la « honte de la chevalerie » par ses ennemis ! Sur le chemin, leur équipe s’enrichit de quelques compagnons imprévus, Roland, un aigle blessé, et Leila, très jeune membre d’un ordre secret d’assassins de la reine de Fayoum, chargée d’une mystérieuse mission. Mais le jeune prince découvrira vite, à ses dépens, que les apparences sont parfois trompeuses… Quand un vol n’est pas un vol, quand les plus fidèles serviteurs du royaume complotent contre le roi, en qui peut-on encore avoir confiance ?

***

La petite disparue
Tous les jours, Marie compte les pois qu’elle écosse pour ses patrons. Pourquoi ? Elle se confie aussi à l’Étourdie, une araignée qui aime se nicher dans ses beaux cheveux roux, et laisse Jean, un galopin, lui faire découvrir l’aventure grâce à leur quête de la petite disparue… En parallèle des péripéties des enfants, Paolo, un bagnard qui a fait son temps, reprend le chemin de sa maison. Que de mystères ! La petite disparue, d’Isabelle Wlodarczyk, est un roman plutôt court qui a parfois des allures de contes. Il arrive que les chapitres ne soient longs que d’un paragraphe pour un meilleur suspens. Cette modération est combinée à des touches astucieuses qui rappellent plusieurs genres de récits en même temps permettant, par exemple, à la magie de se trouver une petite place et de générer un ravissant effet. Et même si le motif de la toile tissée entre ces pages est rapidement devinable, il n’en est pas moins plaisant d’assister à son tissage soigné et plein d’espoir. Le destin, l’identité, la pauvreté, la foi et l’amour plus que tout guident ce beau texte, cette parenthèse fine, ensoleillée et donc bien revigorante.

Présentation de l’éditeur :
Pourquoi Marie, une petite fille rousse et discrète, compte-t-elle chaque jour des pois, en cachette ? Que lui murmure l’Étourdie, une araignée maladroite qui est aussi sa meilleure amie ? C’est Jean, un jeune galopin qui aidera Marie dans sa quête et l’entraînera dans des aventures surprenantes… vers la petite disparue.

***

Enfant de la jungle
Alors que Will vient de perdre son père, soldat en Irak, sa mère et lui se rendent en vacances en Indonésie. Ce voyage va leur faire le plus grand bien. Malheureusement, un tsunami ravage l’archipel. Au moment de la catastrophe, Will se baladait sur Oona, une éléphante qui aura le réflexe d’aller s’abriter dans la jungle. Elle sauvera Will, peut être sans vraiment le savoir ni le vouloir mais elle deviendra son amie, sa confidente, sa protectrice. Elle lui permettra de commencer une nouvelle vie. Will sait bien que sa mère n’a, à son tour, pas survécu. Chaque jour, Oona et Will avancent pour pouvoir se nourrir. Leur route croise celle des orangs-outans avec lesquels une relation exceptionnelle se noue. Alors qu’il réapprend quasiment tout, qu’il apprend la « vie » au sens propre, Will repense à ce qu’il faisait dans son existence d’avant et dans quel but. Surtout quand il est kidnappé par un producteur d’huile de palme qui ne pense qu’à détruire la forêt, les singes et les tigres.

Michael Morpurgo aime parler de la nature, des animaux et de leur intelligence. Il aime la complicité qui naître entre eux et les hommes et met cela en scène avec adresse et passion. Will est le narrateur de cette histoire poignante qui pousse le lecteur à se poser une multitude de questions. Douceur et violence se percutent dans cet ouvrage qui se lit, si possible, d’une traite, dans ce récit intense qui fait imaginer des arbres, des lianes, des figues dans le salon où la chambre. Enfant de la jungle rappelle agréablement Le livre de la jungle et Le second livre de la jungle de Rudyard Kipling. L’auteur de Cheval de guerre a longtemps mûri ce livre. Il se dégage cette formidable impression que c’est parce que ce livre a peut être mis du temps mais que c’est lui qui est venu jusqu’à son auteur.

Présentation de l’éditeur :
Will passe des vacances de rêve avec sa mère en Indonésie. Un jour, alors qu’il se promène à dos d’éléphant le long de la plage, l’animal, paniqué, s’enfuit soudain dans la jungle. Et une vague immense déferle… Perdu au cœur de la forêt, Will n’est pas seul : Oona, l’éléphante qui lui a sauvé la vie, fera de lui un enfant de la jungle…

***

Charles Dickens
Charles Dickens fut le fils d’un homme qui dépensait plus qu’il ne gagnait et qui a mené sa famille à la maréchaussée. Enfant, il a dû arrêter l’école après un déménagement et travailler dans une fabrique de cirage. Vif, intelligent et prêt à tout pour s’en sortir, il est porté par une passion, une certaine rage et un courage étonnants. Il est devenu célèbre à vingt-quatre ans et a, ainsi, gagné une revanche sur la vie. C’est Marie-Aude Murail qui dresse ici le portrait de cet homme dont le plus beau des romans est sûrement l’existence qu’il a menée et qui a toujours influencé ses œuvres. Gentil fils, débrouillard, bon élève et employé, il est très strict avec lui même quand il s’agit d’apprendre et de devenir non pas meilleur mais le meilleur. « Charles », comme l’appelle l’auteure de cette biographie, fut aussi le père aimant de pas moins de dix enfants. Il devint aussi lecteur publique et aurait pu mourir en pleine représentation tant il se dévouait, se vidait de tout lors des lectures des meilleurs scènes de ses livres.

C’est avec beaucoup de respect et de tendresse envers l’écrivain que Marie-Aude Murail permet aux plus jeunes ou aux novices de le connaître en les faisant pénétrer dans son monde à la fois terrible et incroyable, noir et explosif, mais dans tous les cas captivant. Cette œuvre est plus qu’une déclaration d’amour pour celui dont les œuvres sont très vite devenues incontournables puisqu’elle se lit comme une prière, un hommage saisissant. Il n’y a d’ailleurs aucun échappatoire après la lecture de ce poignant récit qui agit comme une révélation, une fièvre « dickensienne » contagieuse qui, il faut l’espérer, se propagera toujours à plus de lecteurs.

Présentation de l’éditeur :
Marche, petit Charles. Marche dans les rues de Londres puantes et enfumées, faufile-toi entre les rats. Marche jusqu’à la fabrique de cirage où tu colles des étiquettes dix heures par jour, puis marche vers la prison pour dettes rendre visite à ton père et marche encore à la nuit tombée, rentre seul dans ta chambre. Galope, Charles. Galope en rêve et en imagination. Invente-toi une autre vie, théâtre, aventures, passions, demeures luxueuses… Cours Dickens. Deviens reporter, dénonce les injustices. Cours vers la gloire que tu mérites par ta verve et ton cœur. Cours à travers le monde, de Paris à New York, lis tes romans à voix haute devant un public abasourdi, et cours écrire le suivant que des centaines de milliers attendent semaine après semaine. Cours si vite, si bien, si loin que la mort même ne pusse t’atteindre, et vis éternellement, Charles Dickens, à travers tes romans et dans cette biographie écrite par celle qui t’a élu, un jour de ses dix-sept ans, son  » père céleste « , et qui te ressemble tant.

C’est lundi, je dépoussière…

Publicités &b; &b;

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois