492, confessions d'un tueur à gages - de Klester CAVALCANTI

492, confessions d'un tueur à gages - de Klester CAVALCANTI

492, confessions d'un tueur à gages

genre: biographie, confessions

Júlio Santana, bon chasseur et bon tireur dans son Amazonie natale, a appris la profession de tueur à gages à 17 ans avec son oncle qui lui assure que, s'il récite dix Ave Maria et vingt Pater Noster après chaque meurtre, il n'ira pas en enfer. Il note soigneusement sur un cahier d'écolier le nom des victimes, le nom des commanditaires, la date et le lieu du crime, ce qui lui a permis de compter 492 personnes au long de 35 années de carrière.

Júlio raconte ses drames, ses rêves, ses faiblesses. C'est un homme sensible, un bon fils, un mari aimant et un père affectueux. Il a pour commanditaires l'armée, des maris jaloux ou des pères vengeurs, des grands propriétaires terriens qui éliminent des syndicalistes ou des "sans terre".

Pour la première fois, un reportage raconte, avec un grand talent littéraire, la vie surprenante d'un homme que tout destinait à être un pêcheur comme son père et son grand-père, mais qui est devenu le plus grand tueur professionnel connu au monde.

Je remercie l'opération Masse Critique Babélio et les éditions Métailié pour m'avoir fait confiance dans la lecture de ce livre.

Je suis sortie de ma zone de confort de lecture pour ce livre, et bien m'en a pris car il est très addictif.

L'auteur journaliste va réussir à gagner la confiance de ce tueur à gages particulier d'Argentine et l'amener petit à petit à raconter sa vie. Il va nous plonger dans son récit en romançant tout ce qui a été sa vie, de ses débuts dans les années 70 à aujourd'hui.

Julio Santana est un grand ado, vivant dans la jungle argentine avec ses parents. Son oncle, officier de Police, va l'entrainer à sa suite dans un monde de guérilla, de chasse aux communistes, car il a un don: il sait tirer comme personne. On va vivre jour après jour avec Julio, vivant ses peurs, ses peines, ses quelques plaisirs. Il sera le témoin de barbaries au nom de la Loi, de la corruption la plus abjecte. Il n'en sortira pas indemne, mais le lecteur non plus. Les faits sont terribles, les relater tout autant.

Il va grandir, s'affirmer, tomber et se relever au fil des années, perfectionnant son "art" contre argent sonnant et trébuchant. Jusqu'à aujourd'hui, où l'âge venant, il aspire à plus de stabilité dans sa vie et à plus d'anonymat.

Bien que sa vie soit si particulière, je n'ai pu que ressentir de l'empathie pour le jeune homme qu'il a été, lui qui refusait de recommencer à tuer car il avait peur de mécontenter son Dieu. C'est cette humanité chez Julio a m'a permis d'accepter l'inacceptable.

J'ai aimé que les chapitres portent une explication et ne soient pas un numéro lambda. Ils permettaient de se retrouver dans le déroulé de la vie de Julio en parallèle avec les faits marquants que vivait l'Argentin à cet époque. La plume de l'auteur fait merveille pour rendre ce récit attrayant, comme un page turner.

Jamais je n'ai lu pareille histoire, aussi forte et intense que la vie de Julio a pu l'être. Ce sont les mots de l'auteur mais c'est la vie vécue de Julio qui bouleverse les codes. Bravo Klester Cavalcanti, grand reporter vous êtes, mais conteur également.

Enjoy!

Julio était désorienté. A 17 ans, il n'avait jamais eu besoin de payer quoi que ce soit de sa poche. Pour tout dire, il n'avait jamais eu d'argent. Il eut peur de rester seul au milieu du chaos qu'était cette grande ville.

En chemin, il fit halte dans une boulangerie et s'acheta quatre petits pains, 200gr de fromage et deux bouteilles de coca cola. C'était son menu de tous les soirs.


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois