Lebenstunnel, tome 1 : Allégeance (Oxanna Hope)

Lebenstunnel, tome 1 : Allégeance (Oxanna Hope)

En vente sur Amazon et Rebelle éditions

Auteur : Oxanna Hope

Editeur : Rebelle édition

paru le : 10 Mai 2017

294 pages numérique

Thème : Dystopie

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Fait partie de la trilogie

Lebenstunnel

Résumé :

« Et si le dénouement de la Seconde Guerre mondiale n’était pas celui que l’on connaissait ? 200 ans après la victoire d’Hitler, Germania n’est plus un mythe. La race aryenne tant espérée par le Führer domine le monde et toutes les autres ethnies ont été éradiquées de la planète. Krista, jeune Aryenne, travaille dans un Lebensborn. Elle a été élevée dans le moule de la race pure et ne connaît que ce mode de vie, jusqu’au jour où elle suit malgré elle une femme dans les égouts de la ville. Ce qu’elle y découvre va ébranler toutes ses convictions et peut remettre en question le fonctionnement même du monde dans lequel elle vit. »

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16/20

 

Ce livre était dans ma pal depuis un petit moment et il a fallu une lecture commune avec Val Hou André pour que je le sorte de sa poussière. Et le moment est enfin terminé. C'est la couverture qui m'a attiré en premier, puis le fait que cela soit Oxanna qui en soit l'auteur. J'ai déjà eu la chance de lire d'autres livres écrits par ses petits doigts et j'avais aimé. Donc autant continuer !

Nous suivons les pas de Krista, une jeune femme blonde aux yeux bleus dans un monde où les Allemands ont gagné la seconde guerre mondiale. Elle fait partie de ceux qui ont la chance de rester en vie. Travaillant en maternité, nous découvrons un univers glauque. Du départ, nous apprenons que les enfants sont triés sur le volet. Et il vaut mieux pour eux aller dans le sens du Führer, autrement ils passent au crématoire... Un soir, alors que l'heure du couvre-feu arrive à grands pas, Krista se retrouve dans une position délicate. En rentrant vers la maison de ses parents, elle rencontre une autre jeune femme, enceinte jusqu'aux yeux, tentant de rentrer dans une bouche d'égout. En voulant l'aider, elle va se retrouver dans une position plus que délicate, car il s'avère que le monde d'en haut n'est pas le seul à exister.

« Ce soir est peut-être ma dernière nuit. Irai-je au paradis ou en enfer ? En enfer, si j'en crois ce que raconte Élias au sujet des exactions perpétrées par mon peuple et dont je ne connais rien, à vrai dire. Je songe à nouveau à ses paroles sur ce que les Aryens auraient fait par le passé, mais je ne me sens pas le moins du monde responsable parce que je n’ai pas choisi d’adopter les préceptes de mon peuple plutôt que ceux d’un autre, je suis née dedans, c’est tout. À cette dernière pensée, je laisse couler une larme sur ma joue sous le regard insistant d’Élias. Je ne sais même pas pourquoi je pleure. »

La vision de l'auteur est tout autant effrayante par son réalisme, que déroutante. Imaginer que cela aurait pu se produire fait froid dans le dos. Un monde parfait pour la race aryenne. Celle qui se doit d'être pure dans tous les sens du terme. La couleur des yeux, de la peau, des cheveux, les travaux obligatoires, les obligations. Ce n'est plus une sélection naturelle, mais la main humaine qui décide de qui va vivre ou mourir selon les principes inculqués. 200 ans ont passé depuis la fin de la guerre mondiale et les conditions de vie sont strictes.

Krista évolue dans une famille qui est peu présente. Elle est juste bonne à travailler dans la maternité. On ressent bien le ressentiment d'avoir une enfant tout juste "bonne" pour entrer dans les clous, sans pour autant être parfaite. Elle n'a pas réussi à entrer dans une prestigieuse école, ou encore à être la meilleure des meilleures. En bref, on se demande comment elle a réussi à rester en vie. Par chance son physique est pile ce qu'il faut pour la race aryenne.

Le monde crée est vide d'émotions, de sentiments. Seule la peur semble pourtant être l'origine de bon nombre de situation. Se faire attraper en dehors des heures légales est un crime. Tout comme ne pas suivre les consignes de son responsables. En gros, les personnages vivant en Germania ne font pas ce qu'ils veulent. Lebenstunnel me fait penser, en le disant à haute voie, à un tunnel d'ébène. Sombre, la noirceur est bien caché par la blondeur de ceux qui se croient les maîtres du monde. Ils le sont et gardent sous contrôle la population de Germania.

Plus nous avançons dans l'histoire et plus des questions se posent. L'héroïne est partagé entre son sentiment d'impuissance vis-à-vis des bébés qu'elle doit aider à supprimer et son devoir. Pour une famille, pour des générations qui ont été endoctrinés (c'est ainsi que je le vois) cette dualité en elle me rend sceptique sur plusieurs points. Ce qui n'est pas mauvais, au contraire. C'est tout de même dans l'extrême, au niveau des idées. Après tout l'histoire nous a prouvé que l'Homme est capable du meilleur comme du pire.

« Élias se tient à bonne distance de moi, je sais qu’il ne veut pas montrer que nous nous sommes rapprochés, mais je crois surtout qu’il essaye de s’imposer comme le leader. Après tout, en logique, il est celui qui devrait succéder à son grand-père parmi ces gens. Néanmoins, même si je comprends son attitude, cette mise à l’écart me blesse malgré tout. Que le groupe me rejette, je l’accepte parce que je ne me considère pas comme une des leurs et je n’en ai d’ailleurs pas envie, mais venant de lui, le résultat n’est pas le même et ça me fait un pincement au cœur. Il m’apparaît différent de la facette douce que j'ai entrevue lors de notre discussion près de la rivière. À ce moment précis, il ressemble plus au garçon sec et assez brutal des débuts, quand il me considérait comme l’ennemi. J’en conclus qu’il est capable de jouer un rôle différent selon que la situation l’exige ou non. »

La rencontre entre Krista et la jeune femme à la plaque d'égout va tout chambouler. Tout ce qu'elle croyait dur comme fer, s'effrite comme les sous-sol de la ville. Sa vision du monde va se briser lorsque la violence va devenir son quotidien. Vivre, survivre dans des conditions déplorables... Krista va douter : d'elle-même, des autres, de sa patrie, de sa propre vie. Ceux qui vont lui permettre de mieux comprendre ne sont pas en reste. Ils sont ceux qui vont lui permettre d'évoluer dans un cercle fermé où le moindre bruit est synonyme de faiblesse. Des si apparaissent un peu plus vite, un peu trop vite. Le doute est bien présent et malheureusement je me suis retrouvée avec une partie de la solution avant d'y arriver. Ce n'est qu'une partie, car l'iceberg cache bien son jeu. Un jeu de pouvoir, un jeu de maintien, une forme d'auto-suffisance qui fait froid dans le dos.

Certains passages sont trop rapide, l'évolution de Krista suit ce mouvement. Je ne sais pas si passer un peu plus de temps aurait été mieux ou non, car au final j'ai lu l'histoire sans pour autant m'arrêter en chemin. En parlant évolution, nous découvrons des personnages qui ne sont pas en reste. Elias est le second personnage principal qui joue sur plusieurs tableaux. Dans ce livre, il vaut mieux ne pas se fier aux apparences et encore moins croire en certaines paroles. Car la traitrise ne va cesser de se montrer. Il fait partie de ce peuple qui a connu l'oppression durant la seconde guerre mondiale. Descendant des résistants, ils sont engrenés dans un système complètement haineux. Impossible pour eux de vivre avec ceux d'en-haut pour plusieurs raisons. Mais surtout la colère est si importante que la violence est quasiment permanente envers ceux qui sont différents des autres. Deux peuples qui se confrontent et qui se comportent de la même manière.

J'ai adoré le personnage de Zack qui est tout à fait l'homme qui n'a pas cessé de maudire ce peuple blond. Il a les réactions attendues, les actes, les paroles qui suivent l'ensemble. Ezra est un autre de mes personnages que j'ai beaucoup aimé. Le fait qu'il reste méfiant, qu'il n'arrive pas à laisser passer certains points me titillaient l'oreille. Concernant Krista, certains passages m'ont fait me poser des questions, une fois de plus. Car elle qui est si moyenne, comment peut-elle suivre certains mouvements dans des endroits si... compliqués. Hum de drôles de doutes se sont insinués. Et je suis certaine que nous n'avons eu que d'infimes réponses à tout cela.

« Il me faut du temps pour intégrer cette hypothèse tandis qu’un silence angoissant règne à présent parmi la population en bas de la tribune. Quelque chose m’échappe dans cette histoire et je suis bien incapable de savoir quoi exactement. Pourquoi le gouvernement se serait-il amusé à manipuler tout un peuple ? Le régime SS contrôle la planète depuis deux siècles, c’est un fait qui ne demande pas à être démontré puisqu’il est avéré. Mon peuple a gagné la Seconde Guerre mondiale, nos livres d’histoire sont là pour en attester, alors comment le monde ... »

En conclusion, un premier tome qui passe trop vite. La lecture est fluide, quelques passages un peu trop rapide, mais des réactions qui correspondent aux situations. Des personnages qui ont encore beaucoup à donner. De belles surprises, enfin façon de parler car pour les personnages c'est tout le contraire. Une vision de ce qui aurait pu se passer à une autre époque terrifiante. Des rebondissements, de l'action, du suspense, en bref de quoi ne pas s'ennuyer. Dès que je le pourrais je lirais la suite avec grand plaisir, car le final est vraiment sadique !

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois