Les yeux de Sophie, Jojo Moyes


Je n'avais jamais lu Jojo Moyes, malgré son succès, et pour être honnête j'avais un à priori sur ses livres, que j'avais classés dans la rubrique "sentimental/mièvre". Jamais je n'aurais lu "Les yeux de Sophie" (déjà le titre, pfff), sans avoir lu la critique quatre étoiles du magazine Lire, que j'épluche religieusement pour le boulot. Bien que classée effectivement dans la rubrique "sentimental", la critique faisait l'éloge du roman de façon si convaincante que, l'ayant repéré chez Pêle-Mêle, je lui ai laissé sa chance.
Bien m'en a pris ! J'ai passé un très agréable moment de lecture avec ce pavé de presque 600 pages, qui, alternant les époques de la Première guerre mondiale et d'aujourd'hui, s'est révélé passionnant.
Le pitch : 1916 en France. Sophie Lefèvre attend son mari Edouard, peintre, parti au front, et tient l'auberge familiale avec sa soeur, quand les Allemands la réquisitionnent. Le Kommandant allemand, fasciné par le portrait de Sophie peint par Edouard, "Les yeux de Sophie", développe envers elle une certaine obsession. Sophie, prête à tout pour retrouver son mari, prendra une dangereuse décision.
Un siècle plus tard à Londres, le tableau se trouve chez Liv, qui vient de perdre son mari. Elle rencontre alors Paul, mais leur idylle est menacée par le job de Paul, à qui on a justement confié la mission de retrouver "Les yeux de Sophie", et de le rendre à la famille Lefèvre ...
La première partie du roman est écrit à la première personne, du point de vue de Sophie, en 1916, et j'ai tout de suite été prise dans son histoire, jusqu'à la décision qui fait basculer sa vie. Et nous sommes déjà à presque 200 pages ... Et puis boum, nous voilà en 2006 avec Liv, et si j'avoue avoir pesté qu'on m'enlève Sophie à un moment crucial, j'ai rapidement adoré la partie de Liv, que j'ai trouvé touchante. Les deux époques s'alternent ensuite jusqu'à la fin, et mon intérêt n'a fait que s'amplifier, je me suis totalement plongée dans ce roman sentimental, oui, mais surtout extrêmement romanesque, ce qui est pour moi une grande qualité pour un roman (après tout moi ce que je veux c'est être emportée par le souffle d'une grande histoire ...). Malgré quelques clichés et ficelles un peu grosses par moments, j'ai adoré ce roman, et je regrette les choix du titre et la couverture, que je trouve un peu gnan-gnan, pour un roman qui fut une jolie découverte.
Bon, je ne pense pas lire toute la biblio de Jojo Moyes pour autant (j'ai jeté un oeil aux résumés de ses autres livres : les héroïnes ont toutes perdu leur mari ou quoi ?), mais je ne regrette pas ma curiosité (merci le Lire !).
"Les yeux de Sophie", Jojo Moyes, Milady, 2017, 563 p.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois