Depuis Un de perdu et La piscine était vide Gilles Abier ne cesse de me cueillir à chaque roman par sa capacité à aborder des sujets difficiles sans jamais céder à la facilité. Il campe ici un ado détenteur d’un secret trop lourd à porter. Un ado incapable d’affronter les adultes attendant de lui des réponses à leurs questions. Un ado qui sait qu’il va devoir trouver les mots. Le texte est un monologue interne où la voix de Gabriel, en toute franchise, trace le portrait d’une relation entre cousins devenue complexe. Parce que leur état d’esprit n’évoluaient pas dans la même direction, parce que leurs centres d’intérêt n’étaient plus les mêmes, leur proximité ne faisait que s’effriter.
C’est fort, ça gratte et ça pique. Même si beaucoup de problématiques sont abordées en si peu de pages, l’ensemble n’apparait ni brouillon ni surchargé. Une fois de plus Gilles Abier vise juste. Une fois de plus l’émotion qu’il créé n’est pas surjouée. Une fois de plus il fait mouche en allant à l’essentiel.
Trouver les mots de Gilles Abier. Le Muscadier, 2017. 50 pages. 8,50 euros. A partir de 13-14 ans.
Une pépite jeunesse évidemment partagée avec Noukette.