Mille femmes blanches

Mille femmes blanchesAuteur : Jim Fergus

Editeur : Le livre de poche

Genre : Drame, western

Parution : 2011

Pages : 495

En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf: troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du périple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart des « Mille femmes » viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d’Amérique… Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l’une d’entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de son peuple d’adoption.


Mille femmes blanches

Avec l’immense succès que rencontre ce roman, j’avais très envie de découvrir à mon tour cette histoire. Le résumé nous fait croire à un fait historique qui serait vraiment arrivé : Mille femmes blanches auraient été échangées contre des chevaux afin de favoriser l’intégration des amérindiens. Or, le président américain n’a jamais accepté cette offre scandaleuse.

A travers les carnets de l’héroïne May, l’auteur imagine ce que cela aurait donné si le président avait accepté. Nous suivons donc May, une femme qui a été internée par sa famille pour des motifs ridicules. Lorsqu’on lui propose de partir épouser un indien, May va accepter tout de suite, voyant là un moyen de s’échapper de l’asile.

C’est une histoire pour le coup assez originale. J’avais hâte de découvrir comment ces femmes blanches allaient découvrir et s’intégrer parmi le peuple cheyenne. Malheureusement, si cette histoire est addictive, beaucoup de défauts m’ont dérangé au cours de ma lecture.

Le principal problème vient de l’héroïne May. Je l’ai trouvé insupportable : belle, intelligente, maline, cultivée, l’auteur nous la présente comme une femme parfaite et moderne pour son époque. May ne va faire que répéter pendant TOUT le roman qu’elle est « anti conformiste », et rebelle. L’auteur nous présente une femme féministe semblant sortie tout droit de notre époque. Or nous sommes en 1874, et je ne pense pas qu’à cette époque, des femmes pouvaient être si lucides et modernes sur la question du sexisme… Disons que le discours de l’héroïne fait un peu trop 21e siècle pour être crédible en 1870.

Ce qui m’a aussi énervé concernant May, c’est que notre demoiselle a une chance incroyable. C’est la plus belle, et la plus intelligente du groupe de femmes blanches. Et bien évidemment, en plus de s’accorder les faveurs du beauuu capitaine qui les conduit aux cheyennes, elle va être choisie dès le premier coup d’œil par le chef des cheyennes qui veut en faire son épouse… Qui lui est l’archétype de l’indien sauvage et sexy, en plus d’être plutôt jeune.

L’autre gros défaut du roman concerne la question du viol. On voit tout de suite que c’est un homme qui écrit les pensées d’une femme. Le viol est omniprésent dans ce roman, et notre héroïne n’y échappe pas. Et pour autant, les femmes n’en semblent pas spécialement traumatisées n’y touchées. On dirait que le viol est une action normale qui ne touche que le physique. Or il y a de quoi être traumatisée après ce que May et ses amies ont subi !

Puis je ne parle pas des clichés et des stéréotypes sur les différentes nationalités des femmes (la grande et grosse suisse avec son épouvantable accent, la noire amazone, les jumelles irlandaises rousses et fourbes, la sudiste prude et intégriste). Les indiens ne sont pas épargnés non plus et passent pour  des gens « heureux parce qu’ils sont naïfs ».

Avec tout ce que je viens de vous dire, on peut penser que je n’ai pas aimé cette lecture. Pourtant j’ai apprécié lire ce roman qui est très addictif. C’est un roman assez bien écrit, et même s’il possède de nombreuses maladresses, on ressent l’amour de l’ auteur pour le peuple et la culture indienne. Au final on s’attache à ces « sauvages » et on aimerait les voir s’en sortir même si l’on connait déjà l’issu de cette histoire. En bref, un roman sympathique mais loin d’être un chef d’œuvre.

6/10

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