C’est lundi, je dépoussière…

C’est lundi, je dépoussière…

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

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L’enfer au collège
Inspiré d’une histoire vraie qui a fait ressurgir de lourds souvenirs chez l’auteur, L’enfer au collège, permet à Arthur Ténor de présenter un texte qui agit comme un coup de massue, comme une révélation, une prise de conscience. Le récit est celui Gaspard qui vient d’emménager avec sa mère dans un lotissement qui est aussi celui d’Anthony. Ce dernier ira également au collège avec Gaspard qu’il harcèlera, torturera jusqu’à le pousser à commettre l’impensable. Et pourquoi ? Parce qu’il avait des airs de premier de la classe, parce que des actes horribles et injustifiés sont commis chaque jour.

L’enfer au collège, ne juge pas, ne punit pas. Il constate, explique, montre. C’est un appel et aussi un rappel que vivre peut être synonyme de supplice. Cet ouvrage ouvre les yeux sur les signes, l’attention à porter à un enfant, le dialogue à instaurer absolument avec lui. Ému, en rage, révolté, impuissant mais aussi finalement empli d’une envie de faire bouger les choses, le lecteur sort de sa lecture changé, ayant peut-être lui aussi ressassé des choses du passé, mais comptant surtout faire qu’à l’avenir tout soit différent. A la fin du roman, une note de l’auteur raconte la naissance du livre et propose le poignant témoignage d’une mère qui se bat tous les jours pour que son fils « revienne à la vie ».

Présentation de l’éditeur :
Jour de rentrée pour Gaspard. Nouveau collège et nouveaux copains ? Pas vraiment. Anthony, la grande gueule de sa classe, a décidé de lui pourrir la vie. Juste pour rigoler, parce qu’il a une tête de premier de la classe. Ça commence par de mauvaises blagues. Rien de bien méchant. Puis la cruauté prend le pas. De plus en plus fort…

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Inconnu à cette adresse
Inconnu à cette adresse est un roman de Kathrine Kressmann-Taylor. Il a été écrit en 1938 et c’est pour cela qu’il est décrit comme une œuvre « visionnaire » de la part des éditeurs. Il fut publié pour la première fois en France en 1999 aux éditions Autrement. Son auteur, décédée en 1997, y met en avant sa colère envers les américains qui, d’après elle, ont totalement ignoré ce que vivait l’Allemagne dans les années trente. Cette rage, elle la fait vivre à travers Max, un américain, et Martin, un allemand, deux amis qui partagent la même passion et qui possèdent une galerie d’art mais que l’océan Atlantique sépare.

Le roman de « Kressmann-Taylor tout court » – car il ne fut pas tout de suite admis qu’il s’agissait d’une femme écrivain – donne une dimension particulière au récit épistolaire. Ici, les lettres, preuves d’amour, d’attention et de soutien, sont des armes dangereuses, elles mettent en péril et finissent par tuer un homme pourtant fidèle à sa patrie. Le texte est court, chaque mot y est pesé. La lecture est rapide mais l’inéluctable n’en est que plus foudroyant. Voilà un ouvrage culte que Le livre de poche agrémente d’un dossier historique plutôt riche.

Présentation de l’éditeur :
1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un Juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens plus qu’affectueux – fraternels. Le premier décide de rentrer en Allemagne. C’est leur correspondance fictive entre 1932 et 1934 qui constitue ce petit livre inédit, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l’époque aux Etats-Unis comme un chef-d’œuvre. Ce livre est un instantané, une photographie prise sur le vif et qui décrit sans complaisance ni didactisme forcené une tragédie intime et collective, celle des débuts de l’Allemagne nazie

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Les disparus de la malle-poste
France, 1794. La Terreur est en place. Stan est postillon, il travaille pour son oncle Pancrace au relais de Tue-Loup. Mais ce soir, la malle-poste attendue arrive avec plusieurs heures de retard. Ses passagers ont disparu, le courrier aussi. Pourtant, le plus important pour Stan, c’est Hélène, une jeune fille qui était du voyage et que son cœur lui dit de retrouver malgré les dangers.

Les disparus de la malle-poste est un récit qui se passe en des temps bien difficiles, à une époque où chaque mot, chaque regard, peut mener n’importe qui à la guillotine et ce, jusqu’à la mort de Robespierre à la fin du mois de Juillet. Plane alors sur ce roman une ambiance pesante, stressante de savoir qu’à tout moment, le destin des personnages courageux, déterminés et parfois imprévisibles, peut basculer. Beaux, touchants et attachants, Stan, Hyacinthe, Hélène, Pancrace, Rosalie et les autres emmènent les lecteurs faire une virée prenante dans l’Histoire. Évelyne Brisou-Pellen s’applique à fait revivre les habitudes quotidiennes, les métiers, les espoirs et les peurs de ces moments troublés. Tous les détails, les plus infimes soient-ils comptent et rendent cet ouvrage, à la fois éducatif et captivant, vivant, palpitant comme un cœur bien chaud.

Présentation de l’éditeur :
1794. La malle-poste arrive avec trois heures de retard au relais de Tue-Loup… vide ! Que sont devenus le courrier et les passagers qu’elle transportait ? Le maître de poste est dans tous ses états. En ces temps troublés de la Révolution, on est vite suspect. Stan, son neveu, paraît moins s’intéresser aux lettres qu’aux passagers, car parmi eux figure une certaine Hélène. Il faut qu’il la retrouve même s’il doit risquer sa vie.

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Le vrai prince Thibault
Thibault est le fils du roi Charles et de la reine Sophie. Malheureusement, cette dernière meurt peu de temps après la naissance de son fils. Trop triste, le roi confie son enfant à la femme de son valet qui vient elle aussi de mettre son garçon au monde et s’en va à la guerre. Quand cette femme décède à son tour dans l’incendie de sa maison, personne ne peut dire quel enfant est le futur roi. De plus, terriblement malins et complices, les deux enfants qui ont aussi décidé de partager leur prénom et de s’appeler Thillaume et Guibault, s’amusent beaucoup à embrouiller tout le monde au château. Sera-t-il possible, un jour, de savoir qui est l’héritier du trône ?

Amusant récit qui fait écho aux légendes de l’histoire de France comme celle du masque de fer, Le vrai prince Thibault est une jolie réflexion sur la place du sang. Bien au delà, il y a l’amour, l’amitié et la confiance. Même s’ils ne sont pas tous les deux bien nés, Guillaume et Thibault ont été élevés ensemble, ont appris les mêmes choses et sont tous les deux aptes à gouverner. Même s’ils ont toujours su que l’un d’entre eux était le futur roi, l’un ne s’est jamais senti au-dessus ou n’a jamais voulu être supérieur à l’autre. Le principal est qu’ils puissent faire prospérer leur royaume. A deux, ils seront bien plus forts ! Le roman est court, il a des allures de conte. Voilà une lecture drôle, fraîche et surtout très habile. Elle est suivie d’un dossier.

Présentation de l’éditeur :
Qui est le vrai prince des deux bébés Thibault et Guillaume retrouvés nus dans une bassine, à l’heure du bain ? Personne au château, du roi au valet n’est capable de le dire. Thibault et Guillaume vont donc grandir ensemble et profiter de cette confusion pour inventer jeux et farces. Amis, frères, presque jumeaux, ils partagent même leurs prénoms : Thillaume et Guibault. Jusqu’au jour où l’on découvre qui est le véritable prince…

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Dans les pas de Guillaume le Conquérant, Hastings 1066
En 1066, Guillaume alors Duc de Normandie, veut s’emparer du trône d’Angleterre. Dans les pas de Guillaume le Conquérant, Hastings 1066, est un album d’Emmanuel Cerisier. Il amène un jeune garçon, Maixent, vivre cette aventure grisante. Les combats sont terribles, le temps n’est pas toujours favorable mais tous croient en Guillaume et là règne la force et le courage. Grâce à cet enfant, le lecteur découvre donc la procession des reliques de Saint-Valéry, l’embarquement du 28 Septembre en direction de Pevensey mais aussi le pillage et la fortification de Hastings. Le 14 Octobre, la bataille est déclarée, les anglo-saxons sont vaincus, Guillaume est couronné roi d’Angleterre le jour de Noël de la même année. L’histoire, la « légende », de Guillaume le Conquérant est peinte ici avec beauté et intensité. De pleines pages tantôt lumineuses tantôt plus inquiétantes font ressortir la peur, les conflits mais aussi l’euphorie du moment. Entre action et contemplation, le voyage est aisé et agréable. En toute fin d’ouvrage, un dossier illustré permet de continuer l’aventure dans le temps.

Présentation de l’éditeur :
En 1066, Guillaume, duc de Normandie, lève une armée pour envahir l’Angleterre et s’emparer du trône. Maixent, jeune garçon issu d’une famille pauvre, accompagne de façon inattendue le comte Tancrède de Hautmesnil qui s’en va avec ses hommes rejoindre le chef normand sur la côte. C’est de là, profitant des vents favorables, que la flotte des conquérants va se lancer à l’assaut de l’Angleterre, le 28 septembre. À bord des navires, on craint les caprices de la mer mais déjà le jour se lève et les côtes ennemies se dessinent. Bientôt ce sera Hastings et la bataille décisive.

C’est lundi, je dépoussière…

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois