
Titre : Tout est brisé
Auteur : William Boyle
Date de parution : septembre 2017
Editions : Gallmeister
Résumé :
Tout semble brisé dans la vie d’Erica qui ne peut compter sur l’aide de personne pour s’occuper de son père, tout juste sorti de l’hôpital. Son fils Jimmy, qui arrive à l’improviste après plusieurs années de silence, ne lui offre aucun soulagement car lui-même se sent mal à l’aise face à sa famille dans ce quartier de Brooklyn trop hanté par ses souvenirs. Il prend au contraire une nouvelle fois la fuite pour se réfugier chez des amis, à 80 km de l’Etat de New York, où il se sent plus perdu que jamais. Alors qu’une tempête se prépare, Jimmy appelle sa mère, et Erica n’hésite pas à prendre la route en affrontant les éléments déchaînés pour venir au secours de ce fils devenu sa seule raison de vivre.
Mon avis :
Comme le titre du roman l’indique, la vie d’Erica et de son fils Jimmy sont loin d’être réjouissantes. Si vous avez déjà le moral dans les chaussettes, cette lecture risque de vous entraîner au fond du trou.
En effet, Erica, la cinquantaine, est retournée vivre chez son père afin de s’occuper de lui. Celui-ci a un caractère exécrable et lui en fait voir de toutes les couleurs. De plus, sa soeur ne lui est d’aucun secours et fuit les responsabilités. Fatiguée, seule et devant faire face à des soucis financiers, Erica est également inquiète car elle demeure sans nouvelles de son fils Jimmy.
Ce dernier, un homosexuel dépressif, noie ses problèmes dans l’alcool. Les galères s’accumulent et il choisit de trouver refuge auprès de sa mère même si la communication entre ces deux personnages n’est pas au beau fixe.
L’auteur nous livre à travers ce récit une atmosphère noire, pesante où l’on cherche désespérément une étincelle d’espoir. Malgré tout, l’ensemble reste crédible et le ton n’est en aucun cas mélodramatique.
La relation mère-fils est mise en avant dans cette histoire où la plume de William Boyle m’a complètement embarquée dans le quotidien de ces deux êtres brisés qui espèrent des jours meilleurs.
Si j’ai été prise d’empathie pour Erica, je n’en ai eu aucune envers Jimmy, un personnage désagréable et ingrat avec sa mère alors que celle-ci ne demande juste qu’un peu d’affection.
D’autre part, je suis restée peu convaincue par la rencontre fortuite avec Franck qui tente de renouer le lien entre Erica et son fils même si celle-ci a au moins le mérite d’éclaircir quelque peu le récit.
Dans ce roman sombre et accablant, William Boyle nous dépeint avec justesse et mélancolie le quotidien d’une famille américaine ordinaire qui n’a pas été épargné par la vie. Une lecture intense à déconseiller en période de déprime.

