Doomsday Clock #2

L'événement qui marquera sans doute 2018 continue. Doomsday Clock de Geoff Johns et Gary Frank commence à tisser les liens entre l'œuvre culte Watchmen et l'univers DC actuel.

À l'annonce d'une suite à Watchmen, ma plus grosse crainte était que Geoff Johns passe par la case "retcon" - ou continuité rétroactive - en apportant des personnages qui changent grandement ce que nous avions pu lire dans l'œuvre de Alan Moore et Dave Gibbons. Le premier épisode avait su me rassurer à ce niveau-là mais c'était sans compter ce deuxième qui saute à pieds joints dedans.

Six ans après les événements de Watchmen, Ozymandias appelle Rorschach afin qu'il ramène deux anciens vigilantes, Marionnette et The Mime, afin d'attirer Dr Manhattan afin de le convaincre de changer d'avis et de sauver la Terre. En effet, "l'homme le plus intelligent sur Terre" reconnait que son plan six ans plus tôt était une erreur mais il doit alors défaire tout ce qu'il avait construit.

Du temps est donc passé entre Watchmen et Doomsday Clock, cela pourrait donc justifier le fait que Ozymandias ait ravalé sa fierté mais son nouveau plan paraît plutôt improvisé bien loin, bien loin de sa notoriété. L'épisode donne des indices qui laissent penser qu'il a changé - ou alors il y a un véritable problème d'écriture. Mais, voilà, en fin d'épisode, nous avons l'impression qu'il s'est laissé berner pendant toute la saga de Moore et Gibbons et qu'il s'avère être seulement un mec prétentieux qui surestime son intellect. Bien évidemment, il est bien trop tôt pour tenir de telles conclusions, d'autant plus que ce twist final semble être un moyen artificiel d'étirer l'intrigue.

Mais, justement, ce goût amer de retcon est bien là et nous ne sommes pas certains d'en apprécier la saveur surtout si Geoff Johns part sur le principe de justifier une conspiration par une conspiration interdimensionnelle. À mon humble avis, la situation est plus compliquée qu'elle n'y parait - en tout cas je l'espère. D'autant plus qu'il y a une référence à peine dissimulée à The Multiversity de Grant Morrison. Mais, là, encore, cela fait résonner le mot "retcon" dans la tête du lecteur puisque cela vient contredire l'un des fondamentaux de Watchmen.

En tout cas, Johns sort du modèle de Watchmen en rentrant dans le vif du sujet. Malgré le côté Star Trek IV de la découverte de l'univers parallèle, il y a de très bonnes idées de mise en scène qui, finalement, semblent plutôt être des éléments de folklore que d'apporter du concret à l'intrigue en cours. Parce que, ne le cachons, ce qui nous intéresse là-dedans ce n'est pas la suite à Watchmen mais bel et bien l'histoire qui viendra à définir à tout jamais l'univers DC.

Doomsday Clock #2


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois