Chronique ciné : La Lectrice

Dernier visionnage : La Lectrice de Michel Deville, avec Miou-Miou et Patrick Chesnais.

Chronique ciné : La Lectrice

Après Tenue de soirée et avant Les Valseuses, je découvre encore Miou-Miou dans un rôle saugrenu, osé et désopilant. Marie a une passion, la lecture et un atout, une jolie voix. Elle décide d’en faire son métier et passe une petite annonce. Les répondants sont de braves phénomènes. Il y aura l’adolescent paralytique très fortement intéressé par sa lectrice, au visage doux et sérieux mais aux allusions fort compréhensibles ; la vieille générale russe fanatique de Lénine ; la maman qui réclame les services de Marie pour sa fille, mais se montre plus enfantine que cette dernière ; le magistrat grand amateur de Sade… Une série de numéros pas franchement gagnants, mais assez impayables.

La tonalité générale est franchement sexuelle, ce qui fait drôle au départ. Miou-Miou joue de son sex-appeal sans payer de mine, avec ses vêtements sages et son petit minois, et l’érotisme est quasi omniprésent. Les hommes ne pensent qu’à ça, elle ne pense qu’à lire. De Baudelaire à la Toison d’or (passons le marquis, de grâce), nous en voyons de belles.

Il y a aussi Prévert, Guerre et Paix et bien d’autres. Une sorte de déclaration d’amour à la littérature, inattendue et décalée. Le livre est toujours là, fait voyager, véhicule de nombreux sous-entendus. Le livre qui même détourné, même instrument de la dérision, ne perd rien de son sens et de sa beauté. En résumé, un film très étonnant… mais qui vaut le détour, au moins par curiosité !

Publicités &b; &b;

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois