Dieu pardonne, lui pas ! de Stanislas Petrosky

Dieu pardonne, lui pas ! de Stanislas Petrosky

"Mais moi les dingues, j'les soigne, j'm'en vais leur faire une ordonnance, et une sévère, j'vais lui montrer qui c'est Requiem. Aux quatre coins du Havre qu'on va les r'trouver, éparpillés par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... J'disperse... Et j'ventile..."

J'vais pas vous la jouer comme - non ! pas Beckham - dans mon retour sur le premier Requiem, en reprenant le ton du livre pour ma chronique. C'est du réchauffé et j'aime bien garder une certaine originalité. Alors je vais juste vous parler de ce personnage et de ce récit burlesque. Mot convenant parfaitement à l'intention de l'auteur qui utilise, avec maestria et un hommage assumé à Frédéric Dard, des termes comiques et familiers (pas vulgaires on a dit, grossiers plutôt) pour évoquer des sujets sérieux.

"Tu verrais la gueule de la rombière, on croirait qu'elle vient de se prendre un panard de force dix sur l'échelle de Marc Dorcel. Elle est en transe."

On rigole, on s'fend la poire, on s'dilate la rate du début à la fin. Mais l'on apprécie également l'intelligence de Stanislas Petrosky qui nous livre via son curé décalé (... catan, décalecatan, ohé, ohé), une vraie conscience des horreurs de ce monde. Thème abordé que l'on devine via la superbe - comme toujours - couverture de Caroline Lainé. Tout est dit dans ce visuel, je vous laisse trouver tous les indices et les rassembler.

"Le soleil se lève et se joue de mille feux sur les vitraux, il s'est quand même bien démerdé l'Auguste. Et justement un rai de l'astre céleste luit sur le sol du lieu bénit."

Stanislas Petrosky est brillant ! Ce récit fourmille de bonnes idées, afin de nous faire passer un moment exceptionnel. Les notes de bas de page, les références musicales, les belles phrases, les contrepèteries dans les titres, les clins d'oeil aux copains auteurs et lecteurs, les hommages à Audiard, Dard etc. et pour mon plus grand bonheur, le fait de briser le quatrième mur.

"Je passe un coup de fil à mes supérieurs, je leur lâche un truc comme quoi on aurait besoin de mes services sur Le Havre, que la bête est apparue là-bas, et que du coup, j'irai bien jouer le prêtre ouvrier vers les docks où le poids et l'ennui me courbent le dos."

On se délecte, on savoure, on apprécie, on se régale, on jouit et se réjouit de cette lecture. Tu t'appelles Requiem et on t'... aime. Note pour l'éditeur (et Sébastien) : merci infiniment, on attend le troisième avec grande impatience, si on pouvait écourter les préliminaires...

Note pour Requiem, j'ai une catégorie à remplir dans mon défi lecture 2017 "Un livre dont l'auteur siège ou a siégé à l'Académie Française", tu en es où du coup ? Sinon j'ai aussi "Prix Nobel de littérature"... Tu me diras. Je t'embrasse.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois