Chronique ciné : Hannah et ses sœurs de Woody Allen

Ma dernière découverte : Hannah et ses sœurs de Woody Allen.

J’aime beaucoup le cinéma de Woody Allen pour son humour et sa sensibilité. Ici, on découvre l’histoire de trois sœurs, les filles d’un couple d’acteurs un peu déjantés. Attention, il faut suivre au niveau des couples : l’ex-mari d’Hannah (Mia Farrow), Mickey, interprété par Woody Allen, va tomber sous le charme de la cadette Holly tandis que son mari actuel n’a plus d’yeux que pour la troisième, Lee.

Les personnages se croisent en de multiples scénettes, aussi touchantes que désopilantes. Woody Allen, comme à l’accoutumée, traîne son hypocondrie et son mal de vivre et amuse par ses attendrissantes bizarreries. Les relations entre les sœurs font le cœur du film : Holly, l’actrice toujours entre deux projets, est la plus fantasque, Lee semble la plus vulnérable (bien que Holly, très complexée, puisse rivaliser à ce niveau). Hannah, apparemment plus stable, leur renvoie une image « parfaite » tout en soutien et douceur, mais ce n’est peut-être là qu’une apparence… C’est visiblement elle qui a porté la famille, dont les parents semblent aussi charmants que peu responsables. Mais Hannah est celle qui soutient et semble n’avoir besoin de personne, ce que même son mari lui reproche, et qui le pousse en partie à aller voir ailleurs — vers la sœur plus fragile, justement. Difficile d’être celle qui est toujours là, offre une aide et une épaule, et ne réclame rien malgré ses propres problèmes.

Entre ces trois sœurs, les liens sont subtils, entre tendresse, jalousie et culpabilité. Les trois, réellement touchantes, portent le film par leur émotion tandis que les hommes font plus rire ; ils sont émouvants dans leur maladresse, elles sont plus visiblement profondes. Cela dit, l’histoire du mari, Elliott, pris entre sa femme et sa maîtresse, est la plus vieille du monde mais sait montrer la complexité humaine qui dépasse de loin le lieu commun : celle d’un homme sincèrement tiraillé entre deux amours fondamentalement différentes, parfois injuste et parfois lâche, parce qu’il est perdu. Un homme qui veut quitter sa femme, puis ne veut plus. On n’arrive pas tout à fait à lui en vouloir de sa trahison, pourtant profonde. Aucun ne veut faire souffrir, mais chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il est, ses besoins, ses désirs et ses errances.

En résumé, un très joli moment qui donne matière à rire, sourire mais aussi réfléchir et s’attendrir 🙂

Chronique ciné : Hannah et ses sœurs de Woody Allen

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