Lizzie Martin (tome 1): Un intérêt particulier pour les morts

Lizzie Martin (tome 1): Un intérêt particulier pour les morts

Ann Granger

Angleterre, 1864. Elisabeth Martin arrive à Londres pour occuper une place de dame de compagnie auprès de Madame Parry, veuve du parrain de Lizzie. Le décès de son père la laissant sans ressource, Lizzie n'a d'autre choix que de partir de chez elle. Quelle ne fut pas sa surprise en apprenant, à son arrivée, que la jeune femme qu'elle est remplace est morte, son cadavre découvert le jour de son arrivée.

Sa surprise ne s'arrêtera pas là quand elle découvrira que l'Inspecteur Benjamin Ross, de Scotland Yard, n'est autre que l'un des protégés de son père, sorti de la mine de charbon pour étudier.

Qui peut bien avoir tué Madeleine et pour quelle raison? Que peuvent bien cacher les murs épais des maisons cossus de Londres.

Je suis sous le charme de cette série découverte par hasard et de son héroïne, Elisabeth Martin. Si vous aimez Anne Perry et son duo d'enquêteur Thomas et Charlotte Pitt, alors vous ne pouvez qu'aimer Lizzie Martin et son auteur, Ann Granger.

Nous sommes dans le Londres victorien, en 1864, en plein chantier de la future gare de Saint Pancras. Londres nettoie ses taudis, propriété de Madame Parry, et tente de donner une image de luxe à la capitale anglaise. La pauvreté fait rage et les différences sociales se creusent un peu plus chaque jour.

Lizzie, au décès de son père, médecin dans le Derbyshire, se retrouve sans le sous, ce dernier n'ayant su gérer ses revenus et ayant eu le coeur sur la main. Devant la précarité de sa situation, Lizzie n'a d'autre choix que d'écrire aux amis de son père pour demander de l'aide, qui arrivera en la forme de Madame Parry, veuve du parrain de notre jeune héroïne.

La voici qui arrive un beau matin dans la capitale anglaise et se retrouve vite assaillie par la folie de la vie en ville. C'est également à son arrivée qu'elle apprend la découverte du corps de la précédente dame de compagnie, découverte dans les taudis entourant la prochaine gare. Qui a bien pu vouloir la tuer alors que tout le monde la pensait enfuie avec un amant de passage?

C'est par ce malheur qu'elle retrouve Benjamin Ross, l'un des protégés de son père, devenu policier grâce à lui, et qui n'a jamais oublié cette petite fille devenue une belle jeune femme de 29 ans, futée comme pas possible.

Lizzie ne pourra s'empêcher de chercher à savoir ce qui lui est arrivée et elle sera d'une aide précieuse à Ben, dont les sentiments s'enrichissent et se renforcent un peu plus chaque jour. De par sa position, elle aura accès à des informations qui lui seront refusées, en tant que policier.

Au final, nous assisterons à l'évolution de l'enquête par deux points de vue. Lizzie et Ben enquêteront chacun de leur côté et ces deux branches se rejoindront pour le dénouement final.

Nous assisteront aussi à des flash back de leur passé, qui nous aideront à mieux comprendre leur histoire actuelle. Ces deux personnages sont très touchants et attachants. Lizzie a beaucoup de caractère et de courage. Se retrouver à 29 ans, seule, célibataire, obligée de demander de l'aide pour vivre, force l'admiration.

Benjamin, fils de mineur, qui s'est battu pour réussir à l'école et qui est devenu lieutenant très jeune, est tout aussi admirable. Il est drôle de voir à quel point l'image des policiers, à cette époque, était si mauvaise. Alors que maintenant, un lieutenant de police est bien vu, à cette époque, il était à la limite de la pauvreté et indigne de côtoyer la classe aisée.

Ann Granger dépeint admirablement bien le système des castes de l'Angleterre victorienne et la lutte pour la survie des plus pauvres, où l'espérance de vie était tellement courte. Sa plume est exceptionnelle et son phrasé soutenu et agréable à lire.

Ses descriptions sont tellement réelles que j'avais l'impression de me balader aux côtés de Lizzie dans les rues de Londres. L'humour de notre héroïne est également un plus pour ce roman, dont les échanges avec les autres personnages sont à mourir de rire. Je me suis aussi beaucoup attachée à Bessie, fille de cuisine qui, du haut de ses 10 ans, en fait voir de toutes les couleurs aux adultes.

En résumé, pour la fan de romans policiers dont l'intrigue se déroule dans l'Angleterre victorienne, je suis tombée sous le charme de ce premier roman d'une série que je vais prendre beaucoup de plaisir à lire.

Très bonne lecture.

Marjorie


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois