Les mémoires d'Agrippa, tome 1 : De l'Esclavage à l'Empire (Annie Massy)

Les mémoires d'Agrippa (Annie Massy)

Disponible en bas de la page ICI

Jeu obscur, Episode 1 (Mell de Pouhindeu)

Auteur : Annie Massy

Éditeur : Auto-édité

paru le : 20 Juin 2016

232 pages numérique (pdf)

Thème : Historique

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fait partie de la série

Les mémoires d'Agrippa

Résumé :

« Pour Rome et pour Octavien ! » Pour sauver son frère (qui a pris le parti de Pompée et va être exécuté par César), Agrippa jure de se dévouer à son ami d’enfance, Octave, (futur héritier de César sous le nom d'Octavien puis Auguste.)
Agrippa devient le meilleur chef d’armée de son temps et le bienfaiteur de Rome. Pacificateur des Gaules, grand amiral vainqueur de Pompée, de Marc Antoine et de Cléopâtre, il permet au futur Auguste d'acquérir le pouvoir suprême sur Rome et ses provinces.
Mais quatre ans après la victoire d’Actium (23 avant Jésus-Christ), Rome est en crise. Octavien est entre la vie et la mort sans avoir d'héritier pour assurer la continuité de la nouvelle forme de gouvernement qu'il a instaurée.
Agrippa qui s'entend mal avec Marcellus, le neveu d'Octavien, est exilé à Mytilène. Tout en préparant la guerre en Syrie, contre les Parthes, il dicte ses Mémoires : comment son père s'est libéré de l'esclavage pendant les guerres civiles, sa vie, ses combats et sa passion contrariée pour Octavie la soeur d'Octavien. Il s'inquiète aussi pour Julie, la fille de son ami d'enfance, épouse délaissée de Marcellus. Parallèlement, Livie, l'épouse d'Octavien, orchestre des complots pour que son fils Tibère soit désigné comme héritier.
Dans ce contexte, Agrippa tout puissant mais dépité, peut choisir de trahir son ami d'enfance, prendre le pouvoir à Rome ou se fonder un royaume personnel en Orient comme l'encourage son ami, le roi Hérode de Judée. Finalement, Mécène, l'autre ami d'Octavien dénoue la situation.
Ce roman suit de près la réalité historique d’un fils d’esclave affranchi et fondateur d’une dynastie impériale. Il plonge le lecteur dans le monde fascinant de la fin de la République romaine et le début du haut Empire, leurs complots et leurs amours.
Le sujet est ancien mais l’écriture très contemporaine puisqu’elle mêle deux périodes et deux points de vue différents, pour capter l’attention jusqu’à un surprenant dénouement. »

La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

Les mémoires d'Agrippa, tome 1 : De l'Esclavage à l'Empire (Annie Massy)

15/20

Je remercie Annie Massy pour sa proposition de lecture, par le biais du site simplement.

1er siècle avant JC.

Il s'agit du premier tome des mémoires d'Agrippa. Un enfant d'un ancien esclave qui va devenir un homme au sein d'une Rome antique. Ami d'enfance avec Octave Auguste, qui changera de prénom à plusieurs reprises, il va devenir l'un de ses meilleurs lieutenant et plus. Marcus Vipsanius Agrippa raconte le début sa vie, de son enfance à ses quarante ans. Un récit qui est découpé en deux sections distinctes. D'un chapitre à l'autre nous naviguons entre le « je » d'Agrippa, qui écrit ses mémoires en débutant par son enfance. Et de l'autre nous avons le « il ou elle » qui nous décrit ce qui se passe en temps réel, alors qu'il est adulte.

« Le regard du général revient sur la terre : il observe en contrebas, ces étranges forêts de troncs géants pétrifiés*. Il s’agit d’arbres immenses comme on n’en voit qu’en Afrique. On ne sait pas ce qu’ils font ici ni quel Titan les a cassés ainsi. Les habitants de l’ile en parlent avec respect et y voient la trace d’une colère de Jupiter : il a fait tomber sa foudre sur ces arbres trop grands qui menaçaient sa puissance. Et pour que les hommes se souviennent de la leçon, il a décidé que des sources chaudes couleraient à jamais de part et d’autre de l’ile.

Agrippa laisse au peuple ce qu’il considère comme de la superstition. Il doit bien y avoir une raison scientifique à ce paysage unique en son genre. Mais pour l’instant, peu lui importe. Ces troncs de séquoias pétrifiés semblent annoncer ce que risque de devenir son amitié avec Auguste : un amas d’actions extraordinaires qui tourneront au chaos si la mort les sépare ! Il est là, lui, Agrippa, dans une ile d’orient, pendant que son ami d’enfance se meurt. »

Ce qu'il nous raconte est entraînant, il donne envie de venir à cette époque et de voir de nos propres yeux ce qu'il vit. De son grand-père à lui, il raconte comment son père s'est affranchi, comment il s'est battu pour que lui et ses frères et sœurs soient libre. Ses désirs, ses besoins, son aptitude à se fondre dans la masse, à laisser sa place de premier pour rester second pour que son ami reste sur le devant de la scène. Ses sentiments qui prennent de la place sans pour autant lui faire oublier ce qu'il doit faire : Aider son ami pour mettre Rome à ses pieds. Enfin façon de parler. J'ai adoré la façon dont il explique ses sentiments, sa vision des choses, ses attentes également.

« Les esclaves... Rome et ses provinces ne peuvent s’en passer. Tout le monde, un jour peut le devenir : par dette, par jugement, par défaite au combat... Certains peuvent s’en sortir comme l’a fait mon père : par testament du maitre, en combattant dans l’arène ou en rachetant soi- même sa liberté par les bénéfices de son travail... Mais la grande majorité garde cet état dégradant toute leur vie : les esclaves ne sont que des choses qui doivent obéir à n’importe quelle injonction, même la plus dure ou humiliante. Certains, dans les mines notamment, ont une espérance de vie réduite à quelques mois... J’en frissonne, rien que d’y penser ! Moi, je suis né libre et citoyen romain* ! Pour le rester et le prouver, je suis prêt à me battre mais encore faut-il attendre le bon moment pour être sûr de la victoire ! »

Le texte qui est à la troisième personne parle de lui et de tous ses proches et moins proche. Rome est une puissance, César est encore en vie, Cléopâtre est citée, Marc-Antoine est présent. L'Empire Romain et ses nombreuses guerres. La vie dans les rues est difficile, des choix sont imposés, des personnalités se doivent de se lier à d'autres pour asseoir une position d'un père, d'une mère, d'une nation. J'ai eu plus de mal avec cette partie, plus tactique, plus politique aussi.

Le personnage d'Agrippa est un personnage central de par ses fonctions. Il n'est pas un chef d'état comme César, ou même un orateur qui déclenche des foules, mais c'est un soldat, un tacticien, un de ceux qui se sert aussi bien de sa tête que de ses muscles pour affronter les nombreux ennemis. Lui et Octave sont complémentaires et assez forts pour maintenir le peuple aux pieds d'Octave justement. L'auteur lui donne des sentiments, des émotions, des descriptions qui le rendent vivant.

 « L’ambition ne vaut pas un tel sacrifice mais Rome en avait besoin. Il a vieilli, l’enfant puis le jeune homme fragile qui voulait être le plus puissant ! Entre les crimes et les trahisons nécessaires pour y arriver, Auguste s’est rendu compte de l’essentiel. Le pouvoir pour le pouvoir entraine dans une spirale mortifère et ce n’est pas son but.

D’ailleurs, ce pouvoir, le voulait-il vraiment pour lui ? N’était-ce pas aussi pour déclencher l’admiration d’Agrippa, pour le lui offrir et le garder à ses côtés ? La plus grande des victoires militaires, c’est d’être en paix avec l’être le plus aimé ! Et encore, et toujours, Auguste le sait, le sent, le souffre : il ne peut pas se passer d’Agrippa ! »

Il est question de beaucoup d'événements dans ce livre et je passe sur les guerres. Les femmes ont le droit de choisir leur mari, enfin dans la majeure partie. Ils peuvent divorcer et se remarier comme bon leur semble. Les femmes ont le droit à un peu d'instruction, pas toutes mais certaines arrivent à un très bon niveau de connaissances. En parlant de femmes, l'auteur nous en fait découvrir un certain nombre. Il y a Octavie, la sœur d'Octave, le grand amour d'Agrippa, Livie, Julie, Polla la sœur de notre héro. Nous apercevons également Cornelia et Salomé, Cléopatre et sa sœur... Les relations entre les hommes et les femmes sont simples : épouser, marier, avoir des enfants, échanger pour obtenir des faveurs. Le sexe est important pour plusieurs raisons. L'amour, le besoin, l'envie, le manque, le devoir... Tout est question de pouvoir et s'il faut passer par là...

La politique fait partie intégrante des personnages. Cela peut les détruire, les changer à tout jamais ou les voir continuer leur vie comme si de rien n'était. C'est un point crucial qui est très bien détaillé je dois le reconnaître même si ce n'est pas vraiment ce que je préfère dans un livre.

Ce que j'ai adoré c'est vraiment ce côté « les mémoires », ce qu'il raconte de vive voix. Ces mots s'inscrivent et remontent le temps pour nous faire découvrir un enfant qui voit son grand frère évoluer rapidement. Ce statut d'enfant d'ancien esclave n'est pas anodin. C'est le début de la liberté, mais pas assez pour obtenir ce qu'il veut vraiment. Son père s'est battu, lui aussi et pourtant la seule femme qu'il désire, il ne peut l'avoir. Pour ce statut ou bien pour un autre point énoncé dans le récit. Dans tous les cas, c'est important pour lui d'être un homme libre, il se bat pour le rester ! Le voir évoluer, le voir prendre conscience de tout ce qui l'entoure. C'est ce côté intimiste que j'ai beaucoup aimé. Apprendre et se souvenir de ce que j'ai appris à l'école, comme la famille, l'éducation.

Ce que j'ai moins apprécié c'est tout le côté politique, dont on ne peut pas échapper de toute manière dans cette époque.

En conclusion, un premier tome qui ne fait pas que poser les bases, il nous montre les enjeux d'un Empire, ce qu'est capable de faire un homme pour sa liberté. C'est un roman complet dans beaucoup de domaines. N'empêche je me demande bien de quoi va parler la suite...

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois