Une histoire des loups

Une histoire des loups

Une histoire des loups  Une histoire des loups

Voici trois bonnes raisons de lire ce livre:
1. Parce que ce premier roman a été accueilli par une critique dithyrambique aux Etats-Unis, le New York Times écrivant, par exemple, que ce roman en comporte de nombreux autres possibles, avec quelques thèmes très forts. On peut y réfléchir sur la façon dont les enfants deviennent en quelque sorte les otages des dogmes de leurs parents, comment on peut faire confiance à des personnes qui nous sont totalement étrangères ou encore comment on définit une famille, si ce n’est pas par la chair et le sang.

2. Parce que la narratrice du roman, Madeline, est une adolescente qui va vivre une année hors du commun. Un roman de formation en quelque sorte, mais davantage basé sur la destruction que sur la construction. Le petit garçon qu’elle garde va mourir, la communauté qui s’était installée là a déserté et ceux qu’elle appelle ses parents ne le sont peut-être pas vraiment. Du coup, il lui reste la forêt et les esprits qui la peuplent.

3. Parce que ce roman s’inscrit dans la lignée de The Girls d’Emma Cline, un roman qui m’a beaucoup plu.

Une histoire des loups
Emily Fridlund
Éditions Gallmeister
Roman
traduit de l’anglais (États-Unis) par Juliane Nivelt
296 p., 22,40 €
EAN : 9782351781289
Paru en août 2017

Ce qu’en dit l’éditeur
Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Troublant et poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le premier roman d’Emily Fridlund a été acclamé par la critique.

Les critiques
Babelio 
Fragments de lecture… les chroniques littéraires de Virginie Neufville
Blog Addict culture
Blog Tu vas t’abîmer les yeux 
Blog Polar Zone livre
Blog Une souris et des livres 
Blog Léa Touch Book 

Les premières pages du livre
« Ce n’est pas que je ne pense jamais à Paul. Il vient à moi de temps à autre avant que je sois complètement réveillée, mais je ne me souviens presque jamais de ce qu’il a dit, de ce que je lui ai fait ou pas. Dans mon esprit, le gamin s’affale simplement sur mes genoux. Boum. C’est comme ça que je sais que c’est lui : il n’a aucun égard pour moi, aucune hésitation.
On est assis dans la salle du centre d’information du service des forêts, une fin d’après-midi semblable à toutes les autres, et son corps glisse instinctivement vers le mien – pas par amour ni respect, mais simplement parce qu’il ne connaît pas encore les convenances régissant les limites entre deux corps. Il a quatre ans, un puzzle de hibou à terminer, ne lui parlez pas. Je ne lui parle pas. Une avalanche d’aigrettes plumeuses flotte devant la fenêtre, silencieuses et légères comme l’air. Le soleil décline, le puzzle s’assemble en hibou avant d’être désassemblé à nouveau, je demande à Paul de se lever. C’est l’heure d’y aller. C’est l’heure. Mais avant que nous nous levions, avant qu’il se mette à protester en geignant pour rester encore un peu, il se laisse aller contre ma poitrine et bâille. Et ma gorge se serre au point de se fermer. Parce que c’est étrange, vous comprenez? C’est merveilleux, et triste aussi, combien il est bon parfois de sentir quelqu’un d’autre s’approprier votre corps. »

Extrait
« Après avoir commencé puis abandonné un premier cycle au centre universitaire, après avoir été embauchée par une agence d’intérim dans les Twin Cities, je trouvai sur Internet une base nationale de données permettant de saisir le nom de n’importe quel délinquant sexuel pour le pister à travers le pays. On pouvait suivre sa trace marquée d’une ligne rouge sur une carte de chaque État tandis qu’il errait de ville en ville, de l’Arkansas au Montana, en quête d’appartements sordides, tandis qu’il retournait en prison, était libéré à nouveau. On pouvait le voir donner un faux nom et se faire repérer, une vague de messages furieux apparaissant sur la toile chaque fois que cela se produisait. On pouvait observer l’indignation morale. On pouvait le voir retenter sa chance. On pouvait le suivre jusqu’au sud de la Floride, dans les marais où, parmi les mangroves, il ouvrait une petite boutique d’antiquités dans un coin perdu, vendant n’importe quoi, des babioles. Des lanternes rouillées et des canards empaillés, de fausses dents de requin, des boucles d’oreilles en or bon marché. On savait ce qui était à vendre parce que les internautes rafraîchissaient constamment leurs messages, donnant tous les détails. Il y avait tant de gens sur Internet. Ils postaient sans arrêt.»

À propos de l’auteur
Emily Fridlund a grandi dans le Minnesota, où se déroule l’action de son roman, Une histoire des loups, et vit actuellement dans la région des Finger Lakes dans l’État de New York. Titulaire d’un doctorat en littérature et creative writing de l’Université de Californie, professeur à Cornell, elle a remporté plusieurs prix pour ses écrits publiés dans diverses revues et journaux. Une histoire des loups est son premier roman. (Source : Éditions Gallmeister)

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