Chronique de lecture : Rose Madder de Stephen King

Par Guillemette @Guillemette_AB

Ma dernière lectureRose Madder de Stephen King.

C’est l’histoire de Rose, une femme battue qui après des années de calvaire, s’enfuit finalement de chez elle. Dans une nouvelle ville, elle tente de redémarrer sa vie avec l’aide d’une association — mais son époux Norman, policier de son état, est bien déterminé à la retrouver pour lui faire payer son audace. Un jour, Rose découvre dans une boutique une étrange peinture représentant une femme de dos. Immédiatement conquise, elle l’achète sur un coup de tête pour décorer son tout nouvel appartement. Son titre : Rose Madder… (N.B. : il s’agit d’une couleur, bien qu’on puisse aussi y voir un jeu de mots avec l’anglais mad, fou.)

Comme souvent avec Stephen King, cet ouvrage mêle réalisme psychologique et paranormal. J’avais beaucoup apprécié ce mélange dans Carrie ; ici, j’avoue que j’ai moins adhéré. J’ai réellement adoré tout l’aspect réaliste ; l’histoire de Rose est déchirante et le personnage de Norman, qui sombre de plus en plus de la simple violence à une véritable folie, tout à fait glaçant. La psychologie de cette femme martyrisée, l’immense difficulté de s’arracher à ce quotidien pourtant atroce, les affres des premiers temps, puis sa lente reconstruction — avec la douce éclosion de sa vie de femme lorsqu’elle rencontre pour la première fois un homme qui la respecte — étaient parfaitement abordés. Les personnages secondaires aussi sont excellents, dépeints avec finesse alors que certains ne tiennent finalement qu’une place assez mineure.

Le côté fantastique était également intéressant et bien écrit, mais j’ai eu du mal à entrer dedans, peut-être parce que tout le début du roman est consacré au parcours de Rose, l’entrée du surnaturel via le tableau n’arrivant que plus tard. Du coup, j’étais plus tiède et j’avais hâte de repasser aux confrontations psychologiques.

Dans le même esprit, j’ai lu la fin un peu rapidement mais beaucoup plus accroché à l’épilogue, qui fait le lien entre le psychologique et les aspects paranormaux. Le paroxysme du roman, où Norman et Rose se trouvent de nouveau confrontés, fait sa place au lourd passif entre eux, laissant bien voir à quel point Rose a changé et n’est plus une victime à présent. Cependant, le fantastique prend tout de même beaucoup de place dans cette résolution. L’épilogue, lui, montre les conséquences de tout cela, l’impact profond de ces événements sur Rose : eux aussi l’ont changée, mais de manière très différente, plus inquiétante. Cette ambiguïté, cette part d’ombre restée en elle m’ont beaucoup plu.

Ma prochaine lecture : Lolita de Nabokov, que j’avais envie de découvrir depuis longtemps !

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