#JeudiAutoEdition – #12 – Interview

À partir de ce jeudi et pour vous proposer toujours plus de diversité sur le blog, j’ai décidé de fêter le #JeudiAutoEdition en vous proposant une interview d’auteur ou d’autrice indé, une semaine sur deux (les autres jeudis auront le droit à mon article “traditionnel”, comme je le fais depuis mars).
Pour cette première semaine, c’est une autrice que j’adore et que je considère même comme une amie, maintenant, qui à gentiment accepté de répondre à mes questions, j’ai nommé Aurélie Chateaux-Martin.

(À noter que si certaines questions reviendront à chaque fois, je vais essayer de personnaliser les interviews le plus possible.)

Tout d’abord, pourrais-tu te présenter à mes lecteurs ?

Que dire sur moi ? C’est toujours un défi, parce que je n’aime pas trop me définir, et que parler de soi est vite très réducteur… Je dirai que je suis une personne assez entière et passionnée, qui aime imaginer qu’avec les efforts groupés de tous les colibris du monde, la terre pourrait tourner mieux et devenir un lieu plus accueillant et plus joyeux… Un peu idéaliste sur les bords, moi ? J’aurais dit utopiste, mais les deux pieds bien ancrés sur terre malgré tout ! J’aime m’engager dans des causes justes, qui permettent d’aider les gens, d’ouvrir la société à plus de tolérance, ou simplement à plus de bonheur et d’amour… J’aime également défendre ces causes à travers mes écrits, sous le biais de réflexions, parfois drôles et parfois sérieuses, parfois même tristes, mais toujours dans le respect des valeurs des autres… Parce qu’on peut défendre ce qu’on veut, si on n’est pas soi-même respectueux, on ne va pas bien loin !

Trêve de plaisanterie, je suis auteure à plein temps, lectrice addicte, dessinatrice à mes heures perdues (enfin, j’apprends, je ne fais pas de miracles, mais j’aime à penser qu’avec de la persévérance tout est possible pour qui a le courage d’y croire ! ^^), je pratique le yoga et la danse. En fait j’adore explorer les différentes branches artistiques qui s’offrent à moi, donc si je devais reparler de moi dans dix ans, il y aurait des chances que je me sois mise à la poterie ou à la couture, voire que je sois devenue virtuose en violon… 😉 Et, parmi tout ce que je suis, je suis aussi maman de trois magnifiques, merveilleux et exceptionnels garçons ! 😉

Pourrais-tu maintenant présenter ton univers ?

Même si depuis peu j’ai décidé de me lancer dans des romances contemporaines, la quasi-intégralité de mes romans se déroule sur le Monde Caché. Un univers parallèle qui parfois communique avec le nôtre, dans certaines de mes histoires, d’ailleurs. C’est un monde purement fantasy, avec des créatures très traditionnelles comme les elfes, les nains et les gobelins, mais aussi d’autres qui n’appartiennent qu’à moi, ou proviennent de cultures diverses explorées au fil des années. Ainsi, on peut y retrouver des centaures comme des Boris (esprits maléfiques dans certains cultures africaines), des djinns, qui se déclinent sous plusieurs formes, faisant une partie de l’originalité de mon univers, des enfants des fées, croisements entre un fée mâle et une créature humanoïde (humaine, magicienne, elfe), ou encore des dragons métamorphes qui apparaissent parfois de manière surprenante. Tous mes romans sont reliés les uns aux autres, et à la fois, chaque série est indépendante. On peut entrer par n’importe où dans mon monde, en ressortir également où l’on veut, et quand on le veut : se plonger dans mon univers le temps d’une histoire, ou bien s’amuser à se taper les plus de 50 ouvrages déjà parus… Certaines séries sont axés jeunesse/young adult, tandis que d’autres sont à l’usage d’un public plus mature : plus de violence, de l’érotisme, également. J’ai aussi un axe grandissant de romances gays qui, comme les autres, se fondent dans une seule et même grande fresque constituée par la totalité de mes romans fantasy.

Pourquoi avoir choisi l’auto-édition ?

Fut un temps, j’avais envisagé de me faire éditer, mais c’était alors compliqué et fastidieux. Et puis est apparue l’opportunité de pouvoir publier ses romans indépendamment en numérique, et j’ai sauté dans l’aventure. C’est assez simple et facile, même si ça comporte ses désavantages, ça offre une immense liberté, et j’aime mon indépendance ! Pas que je cracherais sur l’idée de faire éditer certains de mes romans, mais étant entière, je n’accepterais pas qu’une maison d’édition veuille changer mes romans pour qu’ils soient plus « conformes ». Ce que j’aime dans l’auto-édition, c’est cette liberté qui permet toutes les folies, et qui donne lieu à des romans uniques et assez extraordinaires !

Quel est ton point de vue sur l’édition classique ?

Souvent trop classique, justement, malheureusement. Après, y’a du pour et du contre, j’ai lu de superbes romans édités, parfois très originaux, mais souvent, c’est trop formaté et normalisé, hélas…

Pourquoi écris-tu presque exclusivement de la Fantasy ?

Parce que ça me permet de sortir de mon quotidien, de m’évader vers un monde qui bouge, qui change, peuplé de merveilles, même si ses horreurs sont aussi présentes et terribles… Parce que ça me permet de voyager, également. Enfin, parce que ce monde que j’ai créé s’est mis à vraiment exister, quelque part, d’une certaine manière, et que j’y suis un peu chez moi… Avec mes héros que je suis et vois évoluer, dont j’assiste à la naissance, parfois aussi à la mort…

Est-ce compliqué de construire un univers aussi riche et de faire le lien entre tous tes romans ?

La question est complexe, je trouve, parce qu’elle dépend vraiment de chaque auteur. Pour ma part, ma réponse est non, ça n’a pas été compliqué pour moi. Parce qu’à force de me laisser porter, les choses se font spontanément. La cohérence se fait d’elle-même, et il y a étonnamment peu de choses qui ont du mal à s’emboîter. Parfois, je dois regarder un détail dans un livre précédent, mais dans l’ensemble, c’est comme si tout cela était réel, et du coup, les choses sont fluides et sensées… naturelles.

Quels sont tes auteurs/autrices indé préférés ?

Bonne question ! La plupart des auteurs indés sont très sympas, déjà, du coup comme je suis bavarde, j’aime beaucoup de monde !! ^^ niveau lecture, j’ai un faible pour les romans de Nicolas Gomez, en fantasy, et aussi Guillaume Lecler et Marine Stengel, qui en prime sont des amis. Niveau romances M/M (gay), puisque c’est ce que je lis principalement, mon gros coup de cœur c’est Flo Renard. Ses écrits sont magiques, et c’est une personne exceptionnelle, en prime. J’adore aussi Eva Justine qui nous pond toujours de très belles histoires et qui est elle aussi adorable 😉 Je pourrais en citer tellement d’autres…

Tu es végane, est-ce important pour toi de partager ce mode de vie à travers tes romans ?

Ça l’est vraiment, oui ! Tout comme la cause LGBT, l’écologie, le bien-être animal, la naissance naturelle, l’éducation bienveillante, l’allaitement, la famille… ce sont des sujets qui me sont chers et que j’ai envie de partager d’une manière unique, qui va au-delà de l’information pure et simple. J’essaie de mettre de la magie dans ma façon d’aborder mes valeurs, de l’émerveillement, proposer une vision du monde qui est différente et qui donne à réfléchir… ou qui passe simplement dans le fil du récit, sans forcer personne à se poser des questions ^^

Quel a été ton roman le plus difficile à écrire ?

Sans aucun doute mon premier, La Triade de la Pierre Sacrée, tome 1, La Licorne, parce qu’à l’époque je me prenais la tête sur des détails et me compliquais encore la vie ! Depuis j’ai appris que travailler plus simplement n’enlevait aucune qualité à un ouvrage, parfois même je dirais au contraire ! Ceci dit, actuellement je galère un peu sur la fin de ma série du Feu des Steppes, parce que je travaille sur de grandes batailles et guerres, et que je n’en ai jamais écrit auparavant. Beaucoup de combats dans mes romans, parfois avec de nombreux protagonistes, mais une guerre, c’est une autre affaire ! Ça demande beaucoup de précision et de cohérence, de réflexion pour ne pas tomber dans le cliché ou l’improbable !

Maintenant, quel a été le plus facile à écrire ?

Difficile question ! J’en ai plusieurs qui ont coulé de source et se sont écrits presque tout seuls, parfois même sans scénario à la base… Parmi ceux-là, je citerai le pavé qu’est Kuban, Comme une Danse et mon tout dernier, Foster Brother qui se sont écrits en un temps record en prime… Plutôt axé romance, pour le coup, j’ai moins besoin de réfléchir pour ça ! 😉

Avec plus de cinquante romans publiés ou publiés prochainement, en regardant en arrière, aurais-tu tout fait pareil ou aimerait tu avoir fait certaines choses différemment ?

J’aurais peut-être changé des éléments de mes premiers romans, qui sont parfois lourds de détails, mais bon, comme ce sont des romans fantasy jeunesse, je crois que le style reste très sympa, et ils plaisent beaucoup aux ados donc bon ^^ Sinon, je ne peux pas imaginer changer quoi que ce soit sans envisager de modifier tout mon univers, donc je dirais que non, je ne changerais rien à ce que j’ai créé !

Qu’est-ce que ça fait d’avoir publié autant de romans ?

C’est surprenant !! Le jour où j’ai réalisé que j’avais atteint la barre des cinquante, j’ai juste halluciné ! Je ne m’y attendais pas, en plus je ne compte jamais mes romans… 😉

Parmi tous tes personnages et tous tes romans, en a tu un préféré ou un qui est plus important pour toi que les autres ?

Là, monsieur Jonathan, vous connaissez déjà la réponse !! 😉 Comment ne pas sourire à cette question, quand on sait l’amour inconditionnel et passionnel que j’éprouve pour Maël ! ^^ Jeune gay qui, à la base, n’avait jamais été prévu et est apparu au départ dans Comme une Danse, d’abord simplement comme figurant, avant qu’il ne se mette à accaparer une grande partie de ce roman, puis de décider que son chemin allait continuer… Maël, le petit chat collant qui a hanté mes nuits et chacune de mes pensées, a envahi mes rêves et bouleversé mon existence… Il a une histoire terrible, cet ado courageux et touchant, toujours souriant, rempli d’humour et d’impudeur, mais pourtant si sensible, si traumatisé par son existence… C’est le coup de cœur de ma vie, le personnage qui sort du lot (et la plupart des lecteurs qui ont lu Comme une Danse puis les deux séries dont il est le héros, Muse et Le Temps des Cerises, adhèrent, je crois ^^), qui est devenu vivant mais que, pourtant, je regrette de ne pouvoir rencontrer de visu… Il dort chaque nuit avec moi et ne me quitte jamais vraiment. J’ai une peur bleue de finir Le Temps des Cerises (heureusement, il y a 5 tomes, il m’en reste 2 à écrire !) et de devoir le lâcher un peu… :’( Ceci dit, j’adore tous les potes de Maël, également, Noé et son besoin de protéger son meilleur ami, Gwen et Yuan, les deux chatons toujours collés, drôles et légers à la fois, Styx le peintre torturé et ténébreux, Sakura, le gentil garçon au grand cœur… ^^

Quel (ou quels) conseil(s) donnerais-tu à un jeune auteur qui voudrait se lancer dans l’autoédition ?

De s’armer de patience, et de ne pas hésiter à créer des liens « virtuels » ! Il y a des groupes super sur facebook, twitter est génial pour son ambiance, et quand on est jeune auteur, surtout auto-édité, il ne faut pas rester seuls ! Avoir des collègues, des amis, des contacts dans le milieu, c’est savoir qu’on sera épaulé, qu’on peut compter sur les autres, s’entraider, construire ensemble… Parler de ses joies, de ses doutes et de ses difficultés aussi.

Un dernier mot pour la fin ?

Merci pour cette interview ! C’était un bon moment à passer avec toi, Jonathan, avec vous, lecteurs, et j’y ai pris du plaisir ! ^^

Encore un grand merci à Aurélie pour cette sublime interview et à dans deux semaines pour un nouvel auteur ou une nouvelle autrice et de nouvelles questions.


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