Tebori (T3/3)

Chronique « Tebori – Tome 3 »

Scénario de José Robledo, dessin de Marcial Toledano, couleurs de Geneviève Maubille,

Public conseillé : Adultes / adolescents,

Style : Polar/Thriller japonisant,
Paru aux éditions Dargaud, le 15 septembre 2017, 13.99 euros,
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L’Histoire

Takeshii, le maître des Yamaguchi-gumi, le plus grand clan Yakuza de Nagoya est arrêté par les forces de police. Tout d’abord, il n’oppose pas de résistance… mais soudain se déchaîne. A coups de Katana, il défait les policiers… et s’échappe !
Pendant ce temps, Horiseijun, le grand maître tatoueur et Yoshi, son jeune élève, sont interrogés au poste de police. Pour confirmer les révélations surprises dans le studio de tatouages, il faut obtenir leurs déclarations. Mais les deux hommes, fidèles à leurs principes, refusent de collaborer. Ils sont relâchés dans la rue… sans protection.
Furieux, Takeshii arrive devant son principal adversaire Yakuza. Il apprend que la fuite vient de Horiseijun

Ce que j’en pense

Avec ce troisième tome, voici le dénouement de la mini-série “Yakuza”, proposée par le duo d’auteur espagnols (José Robledo au scénario, Marcial Toledano au dessin).

Tout commence très mal pour notre “héros”, le jeune Yoshi. Ex-voyou reconverti dans le tatouage traditionnel japonais (et particulièrement doué), son studio a été truffé de micros par la belle Otsuya, agent spéciale d’Interpol en mission d’infiltration. Amoureux de la jeune femme et se croyant de nouveau à un avenir radieux, il a déchanté devant ce qu’il considère comme une trahison !
Interrogés par les policiers, Yoshii et son maître ne veulent pas parler et s’apprêtent à payer le prix fort de leur collaboration involontaire. Tout semble donc perdu, d’autant plus que Takeshii, le chef des Yamaguchi-gumi a échappé à la police et manie le Katana comme personne…

C’est un dénouement plein de bruit et de fureur que nous offrent José et Marcial. A la violence de Takeshii et d’un mystérieux sabreur s’ajoute celle de la nature. Tandis que les comptes se règlent à coups de sabre, une catastrophe naturelle (très classique au Japon) se prépare. Tout est en place pour un final épique !

J’apprécie beaucoup cette mini-série. José Robledo a construit un scénario maîtrisé, qui laisse la place à chacun de ces protagonistes, que ce soit le romantique et créatif Yoshii, la belle Otsuya, ou le redoutable Kateshii. Il se nourrit de l’ambiance japonaise, sans tomber dans les clichés faciles. L’urbanisme contemporain, les intérieurs sobres, la tradition qui tente encore de faire surface malgré une époque incompatible, ce sont les contradictions de la culture japonaise que José Robledo et Marcial Toledano exposent avec évidence. Dans une époque où les ordinateurs et la finance sont les nouveaux maîtres, les Yakuzas règlent leurs comptes à coup d’épée et le fantastique s’invite dans le quotidien… Dingue !

Au dessin, Marchal toledano est d’une efficacité redoutable. Son dessin classique, ouvertement inspiré des mangas, est un melting-pot-fusionnel entre ligne claire franco-belge et manga. Le trait, très épuré, est posé avec précision et sobriété. Les arrières fonds sont quasiment vides ou particulièrement détaillés suivant les besoins du récit. Le découpage, net et précis, est dynamique et ultra lisible. Pour finir, la mise-en-couleur saturée nous plonge dans l’ambiance du Japon contemporain. Graphiquement, c’est un sans faute !

Tebori (T3/3)


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois