Pierre Pelot / Oregon – L’intégrale

Quelques infos sur le livre :

Oregon – L’intégrale
Pierre Pelot / Oregon – L’intégrale

  • Auteur : Pierre Pelot
  • Serie : Oregon, l’intégrale
  • Genres : science fiction
  • Editeur : Bragelonne
  • Collection : Les intégrales Bragelonne
  • Publication: 19/04/2017
  • Edition: broché, grand format
  • Pages : 792
  • Prix : 25€
  • Rating:   Pierre Pelot / Oregon – L’intégrale

Résumé :

De nos jours, la France vit sous dictature militaire. Les citoyens sont fichés, surveillés, formatés.
Oregon, 25 ans, travaille à la Section de Sécurité Prédictive. Sa mission : guider le présent en direction d’un futur « admissible ». En d’autres mots, manipuler l’information et la population, au besoin de façon musclée. Et museler les rebelles retranchés dans les Territoires ouverts, qui tentent de lever le voile sur la véritable histoire du monde.
Dans une maison abandonnée en zone dissidente, Oregon et son jeune frère attendent des nouvelles de leur hiérarchie lorsqu’un homme mortellement blessé s’écroule à leur porte.
C’est un Raconteur, l’un de ces vagabonds rebelles, détenteurs d’une mémoire collective fragmentée, qui révèle à ceux qui en prennent le risque le vrai visage de l’histoire et la guerre dissimulée.
Il poussera Oregon et Killian à la recherche de la vérité, au péril de leur vie.
Qui est responsable de cette amnésie mondiale, et que cache-t-elle ?

Avis de BimboStratus :

Je remercie Bragelonne pour ce SP. On m’avait dit du bien de Pierre Pelot, incontournable de la SF française, et c’est ce qui avait guidé mon choix pour ce livre. Malgré cet a-priori positif, je n’ai pas vraiment réussi à apprécier ma lecture.

Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par vous parler de la forme. J’ai mis 10 ans à lire ce livre parce que je n’ai pas supporté le style de l’auteur. Ça a vraiment été dur d’avancer dans ma lecture. L’auteur utilise plein de mots, c’est super, y’a plus de vocabulaire que dans beaucoup de livres récents, mais du coup il se répète super souvent (parfois de manière littérale – et il y a des coquilles et des fautes, surtout dans le dernier tiers). On en a plein la bouche, j’ai dû relire certains paragraphes plusieurs fois pour comprendre de quoi ça causait et j’ai fini par lire en diagonale toutes les descriptions qui ne faisaient pas avancer l’histoire et une grosse partie des flashbacks ou des scènes revues selon un autre point de vue. Parce qu’il y a ça aussi : probablement pour servir son discours à propos de la réalité et de ce qui existe dans l’œil de celui qui voit et pour insister sur les effacements/refonte de mémoires, on a des TAS de redites. C’est hyper lourd, le récit stagne, la chronologie n’est pas claire, on s’y perd complètement. Pour revenir sur le style, l’auteur commence des paragraphes et même parfois des chapitres en se référant à la phrase précédente du livre, voire carrément. En coupant des phrases n’importe comment. Vous saisissez l’idée ? J’ai pas adhéré du tout. Y’a des passages où les personnages se parlent en espagnol et en anglais (pourquoi pas, mais une traduction aurait été bienvenue) mais parfois sorti de nulle part y’a des mots étrangers utilisés on ne sait pourquoi. Elle avait des « cheveux blacks mi-longs » ? Bref, vraiment j’ai eu du mal.

En ce qui concerne les personnages de façon globale : certains points sont tristement clichés. Oui on a compris, l’héroïne est super méga belle selon les critères normés et elle a un truc particulier qui va sauver l’humanité, ok. Oui, la seule asiatique du livre est une infirmière sexualisée, super, ok. Et j’ai fait le tour des personnages féminins nommés et importants, pour le reste ce ne sont quasiment que des hommes. Youpi.

Pour l’histoire :

Tome 1 : vous avez lu le résumé ? Oui celui que j’ai copié juste au dessus, la quatrième de couverture. Si oui, pas besoin de lire le tome 1. Si non, lisez le résumé. Vous vous ferez moins mal. Les 200 premières pages sont longues, poussives, il y a énormément de description des lieux, des tas de phrases complexes et des flash-backs assaisonnés de scènes vues selon différents personnages… C’est lent et à part quelques allusions très diffusives il n’y a RIEN sur le plot principal. Vraiment, lire le résumé est quasiment suffisant.

La suite et fin de l’histoire : trop de retours en arrière, trop de points de vue différents, trop de lenteurs. On a le fin mot de l’intrigue à la toute fin du livre, et le pire c’est que c’est pas si mauvais au final. L’idée est pas si mauvaise. La mise en pratique par contre…

Ce bouquin pourrait faire un chouette one shot de jeux de rôles, mais en général on achète pas un scénario du commerce s’il fait 700 pages.

Extrait :

Oregon, ma grande, ma petite fille.

Tu me vois, tu m’entends, alors il y a sans doute un espoir, encore. Encore un espoir, Oregon, mon amour.

Je ne t’ai jamais dit ces mots-là. Oregon, mon amour. Ma belle enfant.

Ces mots-là qu’un père ne prend que trop peu souvent la peine, comme si c’était de la peine, de prononcer pour son enfant. Ou alors trop tard. Aux accents du regret brûlant. Je ne veux pas imaginer qu’il soit trop tard, pas une fraction de seconde.

Oregon, mon amour de petite fille. Ma grande.

Je n’oublierai jamais les images terribles, la bande-son d’ambiance, en rafales spasmodiques. Il est idiot de croire que l’oubli soit possible, l’évidence hurlée du contraire emplit mes oreilles d’acouphènes permanents et braillards. Je n’oublierai jamais les images, ces images-là tout particulièrement. Cette gueulée de pleins crocs arrachée au malheur. Je suppose que je ne pourrais davantage oublier une morsure qui m’aurait amputé d’une partie de mon corps de chairs et d’os. Je crois.


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