Calendrier des blogueurs : Septembre

Bonjour,

Avec une journée de retard, je vous retrouve pour le calendrier des blogueurs. La chroniqueuse en question est discrète malgré son succès et préfère garder un minimum d’anonymat. Merci donc à Gaellie Rose d’accepter de se dévoiler un peu! 🙂

Que dire ! Ce n’est pas facile de se livrer !
Je suis la maman de quatre filles géniales qui occupent une grande partie de mon quotidien, même si les plus âgées sont grandes !

Je suis infirmière. Ça occupe pas mal aussi 😉
Pour m’évader, deux solutions : l’équitation et la lecture.
J’ai toujours beaucoup lu et il devenait compliqué de garder trace des livres choisis. Ma plus grande fille m’a donc conseillé de faire un blog. Il permettait d’organiser mes fiches de lecture et de consigner mes avis.
J’ai donc monté mon blog en février 2017, un peu sur un coup de tête et puis, je me suis prise au jeu. J’ai eu envie d’interviewer les auteurs, de discuter avec d’autres blogueuses, de me familiariser avec le monde des livres, rencontrer des attachés de presse, des libraires, des lecteurs. Cette aventure est devenue formidable, enrichissante et extrêmement positive.

Calendrier des blogueurs : Septembre

Au Fil des Livres

La chronique que je propose de partager est celle de : « Les corps inutiles » de D. Bertholon car cette auteure mérite une véritable attention. Je vous recommande ce roman qui m’a laissée scotchée.

Calendrier des blogueurs : Septembre

Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège. Un nouveau cycle s’ouvre à elle, lorsqu’elle est agressée, en plein jour et en pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme inaugural – même si elle n’en a pas encore conscience – va contaminer toute son existence. En effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher…
À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.
Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé.
Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises

Les Corps Inutiles fait partie de ces romans qu’on lit avec assiduité, pressé de connaître le dénouement et qu’on referme et repose sans cesse, appréhendant la dernière page qui signera la fin de la lecture. C’est terrible cette envie d’achever un roman et ce besoin de ne surtout pas le terminer. Pas déjà. Non, ce n’est pas possible. J’en veux encore ! Quelle angoisse … Un dilemme qui suscite beaucoup d’émotions. Et il y en a des émotions dans ce livre. Enormément. Inutile d’espérer en sortir indemne, c’est impossible.
Delphine Bertholon décortique habilement les méfaits de l’Agression : les effets de la peur, de l’insertion dans la sphère intime, du sentiment de salissure, de la culpabilité, de la honte qui induit le silence, de l’incompréhension. Elle analyse le puissant traumatisme qui désagrège le moi et morcelle la conscience.
« Moi était une chose vague, lointaine et nébuleuse, un reflet fracassé dans les miroirs de bar, un concept, une entité. J’avais le sentiment d’avoir vécu mille vies, mais aucune n’était la mienne : tout me semblait fictif, comme si Clémence Blisson, c’était du cinéma. »
Le regard des autres « Allons, Clémence, ce n’est pas si grave ! Ce n’était même pas un viol » et ses conséquences. Clémence s’est construite sur des ruines. Devenue elle-même poupée de silicone – comme celles qu’elle maquille à la Clinique – insensible, objet sexuel consommable, dénué de sens et d’envie, bout de chair enjolivé comme un camion neuf, adepte d’une baise à sens unique, elle se livre, se dégrade, se maltraite. Elle attend, elle espère, croit maîtriser, mais ne maîtrise rien, subit, provoque. Les mots choquent. Clémence choque. Son trouble nous émeut. Perturbe. Delphine Bertholon est si juste. Alternant le récit de l’adolescence et la narration d’un présent plus que complexe, elle nous saisit aux tripes, nous malmène. Non, il ne faut pas terminer ce livre. Et pourtant, il faut savoir. L’histoire ne peut s’achever ainsi, sur cette vie triste à mourir, huilée d’habitudes.
Ce livre bouleverse, fout les jetons, perturbe, interroge. Le profil psychologique et le cheminement de l’héroïne sont décrits avec rudesse et finesse. Les mots sont nets, bruts et filants. C’est une atmosphère, un ressenti à la fois primitif et subtil. Un style à part entière. Delphine Bertholon est indéniablement un grand auteur.

Et puis, si Magali a encore un tout petit peu de place à me consacrer (avec plaisir évidemment 😉 ), je vous propose la mini chronique de « Je me suis tue » de Mathieu Ménegaux – gros coup de cœur – (et premier auteur que j’ai interviewé !) :

Calendrier des blogueurs : Septembre

Du fond de sa cellule de la maison d’arrêt des femmes à Fresnes, Claire nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison : l’histoire d’une femme victime d’un crime odieux. Elle a choisi de porter seule ce fardeau. Les conséquences de cette décision vont se révéler dramatiques. Enfermée dans sa solitude, Claire va commettre l’irréparable. Le mutisme sera sa seule ligne de défense, et personne, ni son mari, ni ses proches, ni la justice ne saisira ses motivations.

Qu’est-ce qui peut conduire une femme à commettre l’irréparable ? Le pire crime qu’il soit?
Claire se tait. Commence alors une inexorable descente aux enfers jusqu’à l’irréversible.
On lit, le souffle court, le cœur tambourinant, le récit de cette femme ordinaire dont les choix ont précipité la perte.
Un livre qu’on lit d’une traite. Captivant.

Où la trouver :

Son blog : https://aufildeslivresblogetchroniques.wordpress.com/

Sa page facebook : https://www.facebook.com/aufildeslivres/

J’avoue que je suis Gaellie d’un peu loin, mais lorsque je croise une de ses chroniques, c’est toujours un vrai plaisir. En plus, j’apprécie beaucoup sa manière de faire, discrète, elle répond toujours présente pour aider et soutenir 😉

Bonne lecture ! ❤ 😉



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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois