[Ecriture – Commencer son premier roman] Narration, schémas narratifs et plan détaillé

Bonjour, bonjour !

On continue sur notre lancée du « Mercredi Écriture » (eh oui, je suis vraiment très fière de ce nom !). Maintenant que l’on a une idée globale de notre roman, notre genre, les personnages et les lieux, il est temps de se lancer dans le vif du sujet et de commencer à réfléchir un peu plus longuement sur notre intrigue et sur l’action. C’est l’une des étapes fondamentales, on ne va pas se mentir. La réaliser correctement, et ce, peu importe la méthode choisie, permettra une phase d’écriture un peu plus aisée. Alors, on se munit d’un petit carnet, de nos fiches persos, de nos notes sur les lieux importants, et il ne nous reste plus qu’à interroger les méandres de nos cerveaux pour savoir ce qu’il va se passer dans ce beau petit roman !

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La narration

Avant toute chose, il est bon de savoir quel type de POV et quel ton vous voulez adopter.

Il y a trois grands types de POV :
  • Interne : la focalisation interne désigne un narrateur personnage de l’histoire. C’est un POV généralement subjectif et incomplet puisque l’on a le ressentit d’une seule personne et son avis. Le narrateur sait généralement ce que le lecteur sait. Avec ce point de vue, il est important de penser à utiliser les cinq sens pour une immersion encore plus totale.
    Ce point de vue est généralement dynamique et agréable à lire pour le lecteur, mais le manque d’informations peut-être frustrant. De plus, il faut aussi prêter attention aux sentiments et pensées du personnage.
  • Externe : C’est un point de vue neutre. Le narrateur est comme une caméra qui capture la moindre des actions qui se déroulent devant son objectif, mais sans en connaître la raison. Le lecteur est donc capable de savoir ce qu’il se passe de manière complète, mais reste dans le flou quant aux raisons de ces actions.
    C’est un point de vue qui demande beaucoup de travail en tant qu’auteur pour ne pas trahir les émotions de ses personnages. C’est pour ma part, un POV qu’il est difficile à mettre en avant.
  • Omniscient : Le narrateur est extérieur à l’histoire, mais sait tout sur les personnages, sur leurs sentiments, leurs actions. L’immersion est totale, le lecteur sait tout avant les personnages, leurs passés, leurs futurs, leurs pensées, leurs actions.
    Tout savoir des personnages est une bonne chose, car cela donne un aspect impersonnel à l’œuvre et ne favorise aucun des personnages, mais gâche aussi le suspense. L’action reste donc, à mon goût un peu moins dynamique.
Un ou plusieurs POV ?

Le tout est de savoir quels personnages vont avoir un rôle important à jouer dans votre narration et si, avoir leurs points de vue peut apporter quelque chose à votre intrigue.
Par exemple, votre personnage principal se fait kidnapper, faut-il mettre un chapitre du point de vue d’une personne qui participe aux recherches.
Le point de vue unique permet de se focaliser sur l’histoire d’un personnage et de lui donner toute son importance dans le récit. Plusieurs permettent d’avoir une vue plus globale et complète de l’histoire. Attention cependant, trop de POV finit par perdre le lecteur. Il est important que le choix de vos narrateurs soit pertinent pour l’histoire et apporte une véritable valeur ajoutée.

1re ou 3ère personne ?

Généralement, les auteurs souhaitant utiliser un point de vue interne sont persuadés qu’ils sont obligés d’utiliser le « je », or non. On peut très bien avoir une troisième personne d’un point de vue interne.
L’avantage d’une première personne est que l’identification au personnage principal est plus aisée.
La troisième personne est plus impersonnelle, mais permet aussi une narration plus complète et moins de focalisation sur les pensées du personnage qui du coup semblent superflues.

Quel ton ?

Sombre, humour, romantique, sensible, ironique, sarcastique où que sais-je encore. Vous pouvez bien évidemment alterner entre plusieurs tons suivant le moment.

Présent ou passé ?

Utiliser le présent permet un récit immédiat, une certaine facilité dans la description, dans l’action. Le lecteur a vraiment l’impression de vivre le moment présent. Seul petit bémol, l’utilisation du présent alourdit parfois la lecture.
Le passé est le temps que l’on utilise généralement pour le récit. À titre personnel, c’est le style que je préfère parce que l’action coule bien plus facilement. Le plus dur consistera à ne pas se perdre dans la concordance des temps ! 

Les schémas

Dans la narration, il y a deux types de schémas que l’on retrouve assez souvent :

  • Le schéma narratif

[Ecriture – Commencer son premier roman] Narration, schémas narratifs et plan détaillé

Le schéma narratif est celui qui nous permet d’obtenir un plan général de notre roman. On retrace ainsi les moments clés afin d’organiser notre écriture. En général, il est bien de compléter le schéma narratif si l’on veut travailler sur un plan détailler. Cela nous mâche le travail, et permet de structurer notre pensée en amont puisqu’il pose les bases des cinq phases fondamentales de la trame d’un roman. 
Les différentes péripéties sont plus compliquées à mettre en place, car elles demandent un peu plus de réflexion, on reviendra plus tard sur les différents moyens de les travailler.

  • Le schéma actanciel

[Ecriture – Commencer son premier roman] Narration, schémas narratifs et plan détaillé

Le schéma actanciel est un schéma un peu plus précis que le premier. Contrairement au schéma narratif, on peut le retrouver plusieurs fois dans un récit, car il peut ne concerner qu’une partie du récit, par exemple une péripétie.
Le destinateur représente celui qui va être responsable de la quête du héros
L’objet va être le rôle de la quête
Le destinataire est celui à qui la quête va profiter
Les adjuvants sont ceux qui vont aider le sujet donc le héros dans sa quête.
Les opposants vont être ses ennemis dans cette aventure.

On peut donc répéter ce schéma autant de fois qu’il nous sera utile pour mettre en place nos actions secondaires et péripéties. 

Ce qu’il est important de retenir, c’est que rien de nous n’oblige à faire de la sorte. Ces schémas doivent nous aider dans la mise en place de notre intrigue, à partir du moment où ils deviennent un frein, ce n’est pas utilisé de les mettre en place. 

Le plan

Le plan est l’ultime étape avant l’écriture, autant dire que c’est le dernier gros morceau avant d’attaquer le vif du sujet.

Le plan a minima

Le plan a minima est un type de plan où l’auteur n’a posé que les bases de son roman, à savoir son schéma narratif et qu’il se laisse le loisir de faire au fil de sa plume. C’est un plan très libre qui laisse donc tout loisir aux événements de se modifier tout au long de l’écriture.
Ce plan a beaucoup de charmes, dont celui de nous donner une véritable impression de liberté durant l’écriture, mais attention aux revers, et celui de la page est le plus pervers ! 

Le plan détaillé

Le plan détaillé quant à lui laisse bien moins de liberté à l’auteur. Le but et de connaître par avance tout ce qui va se dérouler dans le roman. La trame est mise en place dès le début. C’est un plan qui possède ses avantages, parce qu’il est vrai qu’une fois qu’il est mis en place, il y a peu de chance pour l’auteur de se trouver face à une page blanche, où de manquer cruellement d’inspiration. Cependant, on perd le charme de l’écriture spontanée, des idées qui nous vienne sur le tas, au risque de bousculer entièrement l’organisation et la dynamique de l’intrigue.

Pour construire un plan détaillé : 

Il faut tout d’abord se munir de diverses fiches et du schéma narratif que nous venons de mettre en place.

  • Lister tous les événements qui vont se dérouler durant l’intrigue : peu importe l’ordre dans un premier temps, le tout est de savoir ce qu’il va se passer.
  • Trier suivant l’importance : il faut maintenant savoir reconnaître quelle quête sera essentielle dans le développement de l’intrigue, et celles qui ne serviront qu’à étoffer l’histoire et qui sont plutôt réservées à la lecture.
  • Construire les chapitres : une fois que toutes les intrigues sont posées, il faut savoir quand est-ce quelles vont intervenir dans les chapitres. Sachant que généralement, un chapitre dynamique pose le début d’une intrigue, sa résolution et sa fin.
  • Ne pas oublier la notion de conflit ! : en tant qu’auteurs sadiques, nous aimons qu’il arrive plein de mauvaises choses à nos personnages. (Je blague bien sûr… Ou pas.) Le conflit est important dans le récit parce que c’est ce qui va dynamiser l’intrigue et lui donner de l’intérêt. Il se traduit par n’importe quel obstacle (y compris, avoir oublier ses sous pour aller acheter sa baguette), dispute, mésaventure que va rencontrer votre héros dans la résolution de sa quête.
  • Penser l’évolution des personnages, lieux : votre personnage, vos lieux ne vont pas rester les mêmes tout au long de l’intrigue, sinon, tout ce que l’on a fait avant ne sert à rien. C’est à ce moment-là qu’il faut commencer à penser à la manière dont vont réagir ou changer vos personnages (lieux).
  • Ne pas minimiser l’importance des scènes secondaires : parfois, on se dit qu’une scène secondaire est inutile et qu’elle n’a pas lieu d’être. Généralement, toute scène à son importance et sert le récit d’une manière ou d’une autre, il ne faut donc pas les bâcler ou les minimiser. Elles donnent parfois un souffle nouveau à l’intrigue, permettent une pause, distillent des éléments importants pour le reste de l’histoire. À vous de savoir leur donner une utilité.
  • Ne perdez jamais de vue la trame générale de votre roman : lorsque l’on commence à écrire les actions secondaires et les péripéties, on a tendance à oublier le cœur même de l’intrigue (surtout quand il s’agit d’une série). Gardez toujours dans le coin de votre tête, la quête principale du héros, et distillez des petites allusions ici et là, même quand on part dans une action qui n’a rien à voir.
  • Ordonner, trier, mettre en place : une fois toutes ces petites étapes effectuées, vous n’avez plus qu’à construire un joli petit tableau (ou liste, mais il faut que cela soit visuel pour vous aider) avec chaque étape bien insérée dans un chapitre et mise dans l’ordre de votre récit pour qu’il nous vous reste plus à commencer l’écriture.

Personnellement, je suis incapable de faire un plan détaillé à l’avance, mais je n’aime pas non plus me lancer dans l’écriture sans savoir un minimum ce qu’il va se passer, alors je fonctionne en effectuant un subtil mix des deux méthodes. Je prépare deux ou trois chapitres avec le gros des actions. Parfois ça fonctionne, d’autre non, mais j’adore me laisser une place pour les actions auxquelles je ne pense que pendant l’écriture, ainsi il y a des chapitres qui sont scindés en deux, d’autres qui voient d’autres actions arrivées. Je n’ai jamais de plan fixe, mais une idée générale des choses qui m’oriente durant mes séances d’écriture.
Je ne cherche pas à avoir exactement comment vont réagir mes personnages où ce qui va leur arriver, j’aime qu’ils me surprennent, c’est pour cela que je fonctionne de cette manière.

[Ecriture – Commencer son premier roman] Narration, schémas narratifs et plan détaillé

Je pense avoir à peu près tout évoqué. Encore une fois, je ne cherche pas à vous donner une méthode parfaite, mais à ce que vous ayez des pistes pour trouver votre propre méthode d’écriture. La preuve en est, je ne suis généralement pas capable de faire la moitié de ce que je dis ! Mais, si cela peut vous aider, alors tant mieux ! La prochaine fois, on parlera d’une autre étape importante avant l’écriture, les recherches !

C’est donc tout pour aujourd’hui.
Amusez-vous bien à l’écriture de votre roman,

En attendant, je vous souhaite toujours plus de jolies découvertes ! 

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