Chronique de lecture : Hiroshima mon Amour de Marguerite Duras

Par Guillemette @Guillemette_AB

Un classique que je voulais découvrir, après quelques aperçus de l’écriture de Duras, notamment L’Amant de la Chine du Nord.

Il ne s’agit pas d’un roman mais du scénario du film d’Alain Resnais, écrit par Duras, ce qui m’a prise au dépourvu au départ. Au fond, cela se rapproche d’une pièce. C’est l’histoire d’une brève rencontre dans la ville meurtrie d’Hiroshima : un Japonais, une Française. Lui porte la blessure de son peuple, elle une meurtrissure plus intime, celle d’une jeune femme qui a aimé un Allemand et l’a vu tué presque sous ses yeux, une amante tondue et humiliée, qui a survécu à une passion pourtant déchirante. Nevers, Hiroshima — à chaque fois la cruauté, l’absurdité de la mort, à deux échelles différentes, et deux deuils qui se répondent, deux réactions qui s’opposent et se font écho à la fois.

L’histoire est bouleversante, et les dialogues très forts. L’écriture de Duras a quelque chose de haché, de viscéral, qu’on aime ou qu’on n’aime pas : ses phrases sont parfois comme des coups de poignard, brèves, violentes, puissantes. Mais j’avoue que sous cette forme de scénario, je n’ai pas forcément adhéré : tout en appréciant l’intensité et la passion de ses histoires, j’ai préféré de petits romans un peu moins connus (Dix heures et demie du soir en étéLa Douleur sur le retour d’un déporté).

Il me reste Moderato Cantabile qui traîne dans ma liseuse : je l’essaierai sans doute plus tard, mais par curiosité (et sur le mode « tout livre acquis doit être lu ! »). Après ces quelques essais, je ne pense pas être une très grande fan de Duras.

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