- Amour, vengeance & tentes Quechua -

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Hier, sur la page Facebook du blog, je vous ai promis une chouette chronique. Devant tant de présompitude, l'inspiration a décidé de me fausser compagnie, arguant que "ça m'apprendra à la ramener". Faut dire aussi que c'est la rentrée scolaire, une période qui m'a toujours fichu le cafard, que je sois alors élève, salariée ou en recherche d'emploi. Pour moi, c'est vraiment plus la fin de quelque chose, quelque chose de doux et nonchalant, que le début joyeux et productif qu'on essaye toujours de nous vendre. Mon côté pessimiste, probablement.

DU COUP, pour palier à ma propre morosité ambiante et pour mettre un peu de réjouissance dans les épinards, j'ai décidé de bousculer mon planning et de vous parler d'Amour, vengeance et tentes Quechua, roman Sarbacane placé sous le signe des vacances dans un camping, quoi de mieux pour faire durer, encore un peu, les mois de juillet et d'août ?

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Le résumé dans les douches collectives

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Deuxième samedi du mois de juillet. Depuis toujours, ce jour précis, Tara et ses parents - le morne postier et l'Italienne agitée - prennent le départ des vacances. Direction "Le Momo's", camping tenu par la vieille Momo et son fils Jacky.

Là-bas, Tara respire, retrouve la rivière et son copain de toujours : Adam. Adam devenu, cet été... ce beau mec qui la remue totalement !

À peine le temps de savourer que débarque Éva, belle et brûlante comme le soleil, et vite surnommée "La Frite" par Tara. Ils étaient deux, ils se retrouvent trois. Les mauvais coups vont tomber, pour Tara comme pour Adam et La Frite, mais aussi pour ce qui n'existe plus : l'insouciance d'avant.

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Plonger dansAmour, vengeance et tentes Quechua, même à l'aube de la trentaine, c'est prendre une bonne dose d'adolescence en pleine poire. Dès les premières pages, tout y est. L'ambiance du camping (même pour ceux qui, comme moi, n'ont connu la chose que de loin), l'odeur des frites, les voisins bruyants mais d'une jovialité sans égal, l'entraide entre campeurs et surtout, SURTOUT ! Les liens durables et les premiers amours qui se tissent dans la douceur estivale.

Tara le sait, cette année sera la dernière où elle passera ses vacances avec ses parents. Faut dire que passé un certain âge, on a l'indépendance qui nous travaille et encore plus lorsque vous pouvez voir que le couple de vos parents bat sérieusement de l'aile. Elle décide donc de profiter à fond de tout ce que recèle ce camping qu'elle connait depuis toujours. Hélas, rien ne se passe jamais comme prévu. L'atmosphère paresseuse et débonnaire du camping est superbement bien décrite. Ne vous attendez pas à retrouver cet énergumène de Patrick Chirac, ici, même si les personnages ont tous leur identité propre et une personnalité bien trempée, l'extravagance n'a pas vraiment sa place.

Loin d'être une énième bluette romantique, Amour, vengeance et tentes Quechua cache, sous ses allures humoristiques, des thématiques bien plus graves. La fin de l'enfance, par exemple, arrive comme un boulet de canon inattendu et Tara assiste alors, impuissante, à l'achèvement de beaucoup de choses aimées. Les sentiments amoureux et le désir adulte mettent un terme aux joyeuses amitiés enfantines, les relations se font et se défont et Tara se rend compte qu'il est temps de grandir, qu'en plus d'être une nécessité, devenir adulte est, malheureusement, une obligation. Le ton grave et les gags enjoués se succèdent et finalement, j'ai trouvé à ce court roman beaucoup plus de profondeur que ce à quoi je m'attendais.

Les personnages font beaucoup, on s'attache à certains, très émouvants (Tara, son père, sa petite sœur) et d'autres nous sortent vite par les yeux (la fameuse Frite, la maman de Tara, Adam, à qui j'aurais bien fichu quelques baffes, histoire de calmer ses hormones en folie) mais tous finissent par nous toucher, à un moment ou un autre du récit.

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Sans qu'il soit un coup de cœur, je repense aujourd'hui avec beaucoup d'émotions à ce roman. Il a su me toucher, avec son écriture vive et sereine et ses personnages si réalistes et, en écrivant cette chronique, je me surprends à y repenser avec une drôle de nostalgie, celle qui vous fait du bien et vous réchauffe les pieds en automne. Je vous le conseille donc, si vous souhaitez vous plonger, encore quelques instants, dans l'été qui nous quitte ou dans votre adolescence, jamais bien loin, même pour les "vieux".


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois