Le 23 août 2017 : Cœur de glace, Gaëlle K. Kempeneers

Le 23 août 2017 : Cœur de glace, Gaëlle K. KempeneersTitre : Cœur de glace
Auteur : Gaëlle K. Kempeneers
Edition & Collection : Séma Éditions (Séma’gic)
Nombre de pages : 141 pages
Genre : Fantasy, Jeunesse
Où le trouver ? Séma Éditions
Synopsis : L’hiver s’est installé et semble ne plus vouloir se terminer. Au cœur de la forêt du Pas-Du-Loup, devenue celle du Dieu-Cerf, Sam et Marylou s’apprêtent à accueillir un nouvel arrivant : un tempestaire prénommé Alexandre.

Les pourvoirs de ce dernier attireront la puissante magie de la Reine des Neiges. Ce sera alors au tour de Sam de s’engager, via la porte du Pays de l’Hiver, dans une course pour la vie de ses amis mais également réveiller le printemps. Aidé de ses nouveaux dons et face à de bien étranges créatures, le petit renard n’aura pas une seconde à perdre…

Mon avis : Il y a quelques temps, je vous partageais mon avis sur un véritable coup de cœur jeunesse, Marylou et l’Arbre-aux-Murmures (je vous mets le lien ici J ). Et peu après, le 12 août, Gaëlle K. Kempeneers publiait le second volume, Cœur de glace. Elle était présente à la médiévale de Bouillon, hélas pas au moment où j’y suis passée ; j’ai donc pu me procurer son bouquin afin de vous partager mon avis. Et sans grande surprise, c’est un nouveau coup de cœur !

– La structure –

La structure reste la même que celle que l’on a découvert dans le premier tome, à savoir des petits chapitres faciles à lire. La seule différence quant à la structure reste que, cette fois-ci, nous avons deux points de vue exposés : celui de Sam, petit garçon devenu renard après un enchantement au courage incomparable, et celui d’Alexandre, cousin de Marylou qui vient apprendre à contrôler ses pouvoirs qui sont de pouvoir déchaîner vents et tempêtes s’il le désire. L’un veut sauver l’autre, et l’autre tente de retrouver la Reine des Neiges du conte d’Andersen. Les différents points de vue sont bien évidemment pour moi un point positif supplémentaire, d’autant plus que l’un et l’autre sont toujours indiqués en début de chapitre.

– Le style –

Écrit par la même auteure que le premier volume, nous retrouvons dans Cœur de glace la très adorable plume de Gaëlle K. Kempeneers qui m’a tant plu dans Marylou et l’Arbre-aux-Murmures : un style très vulgarisé pour les enfants mais assez soutenu pour les plus grands. De plus, une chose me plaît énormément dans le style de ce récit : lorsqu’elle décrit un évènement ou une personne, elle ne le décrit pas entièrement, ce qui fait marcher notre imagination et nos méninges.

Cependant, une chose m’a beaucoup déplu. Lors de l’arrivée dans le château de la Reine des Neiges, la scène ainsi que les différents personnages sont décrits un peu de la même manière que dans Narnia : Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire Magique. Ce n’est pas ce côté-là qui m’a agacée, bien au contraire, mais plutôt le fait que j’ai vu affreusement marqué que le lion de Narnia s’appelle Arslan… alors que c’est Aslan ! On parle à une vraie fan, j’étais dégoûtée !

– Les personnages –

Dans Cœur de glace, nous suivons plus les aventures de Sam et Alexandre plutôt que celles de Marylou, endormie par un charme. Ainsi, l’histoire tourne autour de ces deux garçons.

Bien que Sam soit maintenant devenu un renard, il a toujours la même amitié inconditionnelle pour Marylou et, à travers ces pensées, le lecteur retrouve cette relation extrêmement touchante décrite dans le premier volume.

Nous retrouvons également un autre personnage, Alexandre. Cousin de Marylou, il a des pouvoirs lui permettant de contrôler les vents et tempêtes qu’il ne maîtrise pas encore très bien. Ce non-contrôle pourrait être une métaphore de l’ado qui a des émotions qu’il n’arrive pas à canaliser et qui envoie balader tout le monde. Mais autrement qu’en ado têtu et renfermé, Alexandre me fait penser à Eustache dans le troisième film des Chroniques de Narnia (ou le cinquième livre), L’Odyssée du Passeur d’Aurore. Ce cousin qui a un regard neutre sur les choses et qui ne comprend pas encore le monde féérique de la magie ressemble très fort à celui que j’ai connu aux côtés d’Edmund et de Lucy.

Un autre personnage m’a également émue. Niella, la petite hirondelle qui s’occupe de ramener le printemps. Comme Sam, elle peut prendre et forme humaine et forme animale. Dans son voyage, Alexandre croise une petite hirondelle frigorifiée et à moitié mourante. Pris de tendresse pour elle, il verse une larme qui atterrit sur elle et lui réchauffe le cœur, ce qui la sauve. Peu après, cette hirondelle (Niella) croise le chemin de Sam sous forme humaine et lui dit qu’elle veut également sauver Alexandre des griffes de la Reine des Neiges parce qu’il l’a sauvée.

On pourrait dire que l’affection de Niella pour Alexandre est trop irréaliste car trop forte alors qu’ils ne se connaissent même pas. Cependant, l’ambiance et l’univers est tellement magique et légendaire qu’on ne se pose pas la question. En effet, le côté légendaire de l’histoire fait que c’est comme si on lisait la légende du roi Arthur : je ne cherchais pas à critiquer les relations entre les personnages et voir si c’est plausible, mais je me laissais tout simplement bordée par une histoire que j’avais l’impression de ne pas pouvoir contester. Étrange sensation mais preuve d’une excellente lecture !

– L’ambiance –

Pour moi, il y avait deux types d’ambiance : une ambiance « Nature » et une ambiance froide, glauque et morbide mais, comme expliqué plus haut, tellement que l’ambiance en est devenue légendaire et donc indéfendable.

D’une part, nous retrouvons, notamment dans les descriptions ou le champ lexical utilisé, une ambiance naturelle, dans la forêt au milieu des plantes, arbres et autres êtres vivants. Adorant Dame Nature, je ne pouvais qu’apprécier cette facette-là.

D’autre part, nous retrouvons une ambiance assez glauque, morbide et froide par les évènements relatés ou le lieu dans lequel l’histoire se déroule : le Pays de l’Hiver. Ainsi, quand Alexandre rencontre des loups, l’alpha de la bande lui mange la main, faisant place à son moignon, son os et autres choses peu ragoutantes avant de lui offrir une main de glace. Bien qu’il récupère sa main par après, la description de l’évènement est un peu trop choc par rapport à ce que je m’attendais à voir. Cependant, les gênes que pourraient occasionner des évènements comme celui-ci sont immédiatement supprimées grâce au côté « légende indiscutable » (je ne saurais pas vous décrire autrement cette facette, c’est quelque chose que j’ai ressenti !). De plus, même si ce roman est destiné à la jeunesse et pourrait en choquer plus d’un, je ne pense pas qu’un enfant s’attardera comme je le fais sur un tel passage.

– L’intrigue –

Comme dit dans le style, tout détail a une importance pour la suite, ce qui raccroche le lecteur même aux détails et descriptions les plus infimes.  De plus, le fait que ce deuxième tome soit centré sur le voyage de Sam et non plus celui de Marylou complète le volume précédent assez bien. En outre, les deux points de vue (Sam et Alexandre) donnent au livre un sentiment de dynamisme et fait en sorte que le lecteur ne s’ennuie jamais. Bien joué !

– Les thèmes –

Comme Elsa dans « La Reine des Neiges », Alexandre nous apprend combien il est important de savoir contrôler ses émotions. Mais ce n’est pas le seul lien avec ce conte d’Andersen.

En effet, Gaëlle K. Kempeneers a brillamment décidé de revisiter le vrai conte de l’auteur de La petite sirène, c’est-à-dire l’histoire de Kay et de Gerda (à découvrir si vous ne la connaissez pas encore !!).

– La fin –

Pas d’Anna ni d’Olaf dans cette revisite, mais tout simplement une Gerda perdue car abandonnée par son Kay. Fin qu’il n’y a pas dans l’histoire d’origine, je trouve cette réécriture absolument parfaite et beaucoup plus développée psychologiquement au niveau des personnages (l’histoire d’origine se finit sans difficulté, un peu en Happy End).

L’excipit nous raconte comment Alexandre, Niella et Sam reviennent vers Marylou que son ami renard réveille, et comment ils ramènent le printemps. J’ai senti qu’Alexandre n’était plus le même qu’au début, qu’il acceptait enfin ce monde dans lequel il grandissait. Niella repart apporter le printemps, et laisse Marylou, Sam et Alexandre aux côtés du Dieu-Cerf… Pour de nouvelles aventures ? Cela se pourrait bien ! La fin n’est pas totalement fermée et, avec un peu d’imagination, Alexandre pourrait être le protagoniste d’une nouvelle quête ! En tout cas, ça me plairait énormément !

Bref, vous l’aurez compris : j’ai adoré cette lecture ! Comme le premier tome, je l’ai dévoré en une après-midi et n’ai su relever mon nez des pages avant d’avoir terminé ! Des personnages touchants, une intrigue dynamique, une ambiance légendaire se rapprochant du conte… Un vrai petit délice que je recommande à 200% !

Carolane. 💖



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