Dickens & Dickens (T2/2) Jeux de miroir

Chronique « Dickens & Dickens », tome 2 – Jeux de miroir

Scénario de Rodolphe, dessin de Griffo,

Public conseillé : adultes, grands adolescents (à partir de 16 ans),

Style : fable fantastique et sociale,
Paru aux éditions « Vents d’ouest », le 28 aout 2017, 14.50 euros,
Share

L’Histoire

Charles Dickens remplace Charlie, son “double” au bordel. Il en apprécie les privilèges avec deux dames peu farouches…
Tandis que dans la maison de Tavistock Square, Charlie passe une nuit torride avec la femme de Charles. Au petit déjeuner, Wilkie Collins vient le chercher pour le journal. Ignorant tout de ses affaires, Charlie se fait accompagner au comité de rédaction du journal. Là, entouré des collaborateurs de Dickens, il propose comme nouveau sujet de société, les bordels londoniens ! Pour ce sujet, qu’il connaît par coeur, il se propose de guider ces messieurs les journalistes pour mener des interviews… de l’intérieur…

Ce que j’en pense

Et hop, voici le second (et dernier) tome du diptyque fantastique et grivois de Rodolphe (au scénario) et Griffo (au dessin). Les deux compères ont installé l’intrigue et en profitent pour jouer avec la situation.
Le grand, l’immense Charles Dickens s’est fait déposséder de son identité par Charlie, une sorte de “double maléfique”, un “doppleganger” racaille, sorti de nulle part… Il accepte bon gré mal gré la situation et laisse Charlie s’installer, à sa place dans ses chaussons, son travail… et même sa femme…
Heureusement, le change n’a pas que des mauvais côtés. Si le confort est plus sommaire que dans sa vie de célèbre et fortuné homme de lettres, Dickens découvre la vie de la rue et ses plaisirs… Sex, drogue, Charles y prend goût…

Pour Charlie, habitué à la rudesse de la rue, le monde feutré et cosy de l’écrivain est un petit paradis. Etonnement, il s’y habitue très vite et donne facilement le change. Malgré ses mauvaises manières et son langage moins châtié que l’éminent Dickens, personne ne semble voir la différence… La question alors, est de savoir qui, de Charles ou son double, est celui qui en profite le plus ? Chaque lecteur peut se faire son avis, mais moi, j’ai ma petite idée.

J’ai pris un grand plaisir à lire cette fable fantastique et légèrement grivoise. Même si les rebondissements ne pleuvent pas dans le scénario de Rodophe, ce dernier mène sa barque avec une belle maîtrise et m’a offert un super moment ironique et cynique à souhait.

Au dessin, Griffo semble très à l’aise dans cet univers. Il met en scène magnifiquement l’époque victorienne, dans les scènes de rues, comme dans les intérieurs. mais c’est surtout son style graphique, semi-réaliste, qui fait mouche ! Légèrement caricatural et expressif, son trait sert admirablement le récit de Rodolphe.
Les personnages de papiers se fondent impeccablement dans des décors réalistes et détaillés. La mise-en-scène très classique (3 strips) assure une lisibilité parfaite. Enfin, la couleur réalisée à l’aquarelle, nous plonge dans des ambiances riches et profondes. Un sans faute, quoi !

Dickens & Dickens (T2/2) Jeux de miroir

Dickens & Dickens – Tome 2 : Jeux de miroir


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois