J’y suis donc allé à reculons mais quitte à me répéter, j’ai été scotché. Par la façon dont Sébastien Spitzer mène sa barque d’abord, alternant les chapitres dans le bunker berlinois où Magda va bientôt empoisonner ses enfants et ceux où l’on suit la fuite d’Ava, gardienne d'un trésor dont elle est devenue dépositaire malgré elle. Par la richesse et la précision des faits, par les aspects très documentés du roman ensuite. Par l’écriture enfin, et ce fut-là ma plus belle et grande surprise. Une écriture magnifique, tenue, dense, sobre, bouleversante de réalisme et en même temps très littéraire sans jamais tourner à l’ampoulé, sans jamais tomber dans la dramatisation à outrance, sans jamais céder à la moindre facilité.
Mélangeant avec brio la petite et la grande histoire, Sébastien Spitzer signe un récit poignant et tout en finesse, entre ombre et lumière. Un premier roman comme on en lit peu et qui, je n’en doute pas une seconde, va beaucoup faire parler de lui.
Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer. Les Éditions de l’Observatoire, 2017. 310 pages. 20,00 euros.