À nous

Par Henri-Charles Dahlem @hcdahlem

En deux mots
Après la mort d’un célèbre chef cuisinier, ses veuves se retrouvent dans sa villa de Nantucket pour lui faire ses adieux. Laurel, Belinda et Scarlett sont ses trois épouses successives qui vont séjourner quelques jours avec les enfants du défunt et son meilleur ami. Un cocktail explosif qui ne va pas tarder à faire des dégâts!

Ma note
★★★ (beaucoup aimé)

À nous
Elin Hilderbrand
Éditions JC Lattès
Roman
traduit de l’anglais (États-Unis) par Perrine Chambon
450 p., 22 €
EAN : 9782709659475
Paru en juin 2017

Où?
Le roman se déroule aux Etats-Unis, principalement à Nantucket. On y évoque également Los Angeles, New York, New Canaan, Stuyvesant Town, Iowa City, Savannah, Atlanta ainsi que Perth en Australie et les Caraïbes.

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Trois rivales.
Une même maison.
La porte ouverte à toutes les jalousies…
Laurel Thorpe, Belinda Rowe et Scarlett Oliver n’ont que deux choses en commun : l’amour pour un homme qu’elles ont toutes les trois épousé, Deacon Thorpe (un chef célèbre doté d’un appétit insatiable pour la vie) et la profonde antipathie qu’elles se témoignent mutuellement. Trois femmes uniques et indépendantes, mais radicalement différentes. Laurel : la première petite amie de Deacon, rencontrée au lycée, une assistante sociale à la beauté naturelle. Belinda : une actrice hollywoodienne capricieuse et difficile à vivre. Scarlett : une beauté du sud vivant des rentes de sa famille et de son sex appeal. Au fil des années, elles ont adopté la meilleure stratégie qui soit : s’éviter à tout prix.
Mais cet équilibre fragile menace de s’effondrer quand Deacon trouve la mort dans son endroit préféré au monde : une vétuste villa de vacances de Nantucket. Le dernier souhait de Deacon est que sa famille recomposée se réunisse sur son île adorée pour lui faire ses adieux. À contrecœur, Laurel, Belinda et Scarlett acceptent. Et les voilà contraintes de partager le même toit avec les enfants de Deacon et son meilleur ami, dans cette villa où chacune a ses
Avant la fin du weekend, il y aura suffisamment d’accusations, de mensonges, de larmes et de drames pour transformer ces trois femmes qui ont épousé le même homme en ennemies jurées. Alors que les membres de cette famille improbable font leurs adieux à l’homme qui les a réunis – pour le meilleur et pour le pire – seront-ils capables d’oublier leurs différences le temps d’un toast en l’honneur de Deacon ?

Ce que j’en pense
Avant d’en venir ä l’histoire proprement dite, saluons la construction de ce roman. Découpé en trois parties, une journée parfaite en guise de prologue suivi d’une autre journée parfaite en guise de conclusion, il se concentre sur quatre jours qui vont rassembler les protagonistes comme dans les meilleures tragédies classiques : unité de temps, unité de lieu et unité d’action. Une «mise en scène» parfaite pour donner toute l’intensité dramatique au récit.
Elin Hilderbrand choisit de nous inviter pour un court séjour, du 17 au 21 juin, dans une villa de Nantucket. C’est là que vont se retrouver tous les acteurs de ce psychodrame pour rendre hommage à Deacon Thorpe. Ce grand cuisinier laisser derrière lui ses trois femmes successives Laurel Thorpe, Belinda Rowe et Scarlett Oliver ainsi que trois enfants, Hayes (34 ans), Angie (26 ans) et Ellery (9 ans). On y ajoutera les conjoints ainsi que le meilleur ami et le tableau des retrouvailles sera complet.
Mais avant le déclenchement, on va suivre la dernière escapade de Deacon avec son fils, cette «journée parfaite» qui sonne comme une bulle de bonheur avant que les nuages noirs ne viennent s’amonceler. Un épisode qui ne permettra aussi de mieux découvrir la personnalité de ce cuisinier qui a su bâtir un empire à partir de rien, qui n’a pas hésiter à partir pour Hollywood quitte à laisser derrière lui sa première femme et qui a su gagner la sympathie de millions de personnes en animant une émission de télé culinaire très suivie. Durant ce voyage, il aura en outre l’occasion de se remémorer quelques souvenirs familiaux, quelques étapes marquantes de sa vie.
À la nouvelle de son décès d’une crise cardiaque, Buck son meilleur ami et exécuteur testamentaire découvre ses dernières volontés : « Il avait légué son restaurant à sa fille Angie, ce qui paraissait logique, même si Hayes continuerait de le gérer dans un premier temps; Il avait laissé son autre bien le plus important la maison de Nantucket aux trois femmes qu’il avait épousées, Laurel Thorpe, Belinda Rowe et Scarlett Oliver, à partager entre elles trois. » Si elles avaient jusque-là pris soin de ne pas se croiser, les trois veuves vont goûter à cet ultime cadeau – empoisonné – d’un homme dont chacune ne connaît qu’une facette.
Les rivalités et les jalousies ne vont pas tarder à prendre le pas sur l’hommage au défunt. C’est peu de dire que l’on se délecte de cette cohabitation explosive. On se régale de cette guerre de plus en plus ouverte, attisée par les conjoints et les enfants. Au fur et à mesure des arrivées, la tension ne cesser de croître : « Elle était arrivée, la femme qui lui avait volé son mari, cette maison, ses étés et son bonheur. Laurel avait passé des années à la détester jusqu’à ce que la haine se change en mépris, puis en aversion et enfin en indifférence. »
D’autant que la success story de Deacon va elle aussi se fissurer. Les affaires ne sont pas aussi florissantes qu’on aurait pu l’imaginer et la villa de Nantucket pourrait bien finir par être vendue pour éponger les dettes.
Mais, on l’a dit, ce joli roman, rond comme un œuf, va se refermer sur une autre «journée parfaite». Je vous laisse découvrir comment la tragédie ou plus exactement la tragi-comédie va déboucher sur cet épisode surprenant. À nous est à vous !

Autres critiques
Babelio
Le Journal de Québec (Marie-France Bornais)
Blog Les mille et une pages de LM
Blog L’échappatoire

Les premières pages du livre

Extrait
« Il s’endormit sur le canapé poussiéreux mais confortable à la structure de bambou et rêva qu’il embrassait Laurel. Il avait failli le faire sur la terrasse. Il avait été à deux doigts.
Mais Belinda était arrivée et avait tout gâché. Buck se demandait comment créer de nouveau les conditions propices pour embrasser Laurel. Il avait été marié deux fois, mais certains jours il avait l’impression de n’avoir absolument aucune expérience avec les femmes.
Qu’est-ce que Deacon aurait pensé s’il embrassait Laurel ? Il aurait dit “Bravo, mon pote !” ou se serait mis dans une colère noire. »

À propos de l’auteur
Elin Hilderbrand a découvert la magie de Nantucket en juillet 1993. Pour elle, les ingrédients d’une vie heureuse sur l’île sont la course à pied, l’écriture à la plage, les pique-niques avec ses trois enfants. À nous est son dix-septième roman. (Source : Éditions JC Lattès)

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