Le cycle d’Ender T2 : La voix des morts, d’Orson Scott Card


Le cycle d’Ender T2 : La voix des morts, d’Orson Scott Card
3 000 ans après le tome 1, nous retrouvons Ender, devenu porte parole des morts, voyageant de planètes en planètes avec sa soeur Valentine et évitant ainsi de vieillir. Bien des années après l’extermination des Doryphores, une nouvelle communauté extra-terrestre a été découverte sur Luisitania : les piggies. Afin de ne pas faire la même erreur qu’avec les doryphores, des xénologues sont chargés d’apprendre à connaitre cette nouvelle espèce pour l’instant tenue à l’écart des hommes. Lorsque Pipo, un xénologue chargé de l’étude des Piggies est tué par ses derniers, Ender est appelé sur Luisitania pour parler de sa mort et faire éclater la vérité.

La voix des morts donne un tout autre aperçu du premier tome : Ender n’est plus acclamé pour avoir tué les doryphores mais considéré comme un monstre. Personne ne se doute à part Valentine et Jane, une sorte d’intelligence artificielle reliée à Ender (désolée si ce n’est pas très clair, c’est beaucoup mieux expliqué dans le livre ;)) que derrière le porte parole des morts, Andrew Wiggin, un homme sage et bon, se cache Ender le Xénocide.

Dans le premier tome, Ender est un enfant déjà assez mature pour son âge; il est maintenant un jeune homme d’une trentaine d’années d’une grande sagesse qui vit en fait depuis trois mille ans (pour remédier à la longueur des voyages dans l’espace, plusieurs années s’écoulent dans le monde extérieur, alors que l’individu qui voyage ne vieillit que de quelques semaines…). On retrouve néanmoins le même personnage, décidé à se racheter et à trouver une planète pour faire vivre la reine des doryphores, dont il a récupéré le cocon plusieurs milliers d’années plus tôt.

Si le premier tome était presque uniquement centré sur Ender, Valentine et Peter, on découvre dans ce roman de nombreux autres personnages aux personnalités très fortes et complexes. Dès le début, on découvre la vie de Pipo et des Piggies qu’il est chargé d’examiner. Son travail, très intéressant, se résume à observer les Piggies, discuter avec eux en leur parlant le moins possible des humains pour ne pas altérer leur mode de vie. Cette étude sert en fait à répondre à une grande question: les Piggies peuvent ils être considéré comme une espèce douée d’intelligence, égale à l’Homme, ou comme des « animaux » (un vocabulaire particulier et plus approprié est utilisé dans le livre) ? En effet, Pipo est tué par les Piggies après avoir fait une découverte les concernant dont il n’a parlé à personne : faut-il considérer cela comme un crime ou comme une « tradition » que les humains ne comprendraient pas (autrement dit, jusqu’où Pipo n’a t-il pas enfreint des règles Piggies inconnues aux humains) ? Bref, plein de questions complexes que je trouve passionnantes.

On peut donc un peu considérer ce livre comme un roman policier : Ender tente de découvrir pourquoi Pipo et son fils (qui a subi le même traitement bien des années plus tard) ont été tués. Je m’attendais à une grande révélation finale sur la découverte qu’ont fait Pipo et Libo et qui les a menés à leur mort, un peu comme quand Hercule Poirot annonce qui est l’auteur du crime dans les romans d’Agatha Christie mais ça n’est pas le cas… on a la réponse à cette question et à bien d’autres encore, si bien qu’elle n’est pas vraiment mise en valeur, elle passe en même temps qu’un grand flot d’informations. Elle n’est pas présentée comme étant la cause de la mort des xénologues et ça m’a un déçue au début, je m’attendais à quelque chose de plus… étonnant (alors que ça l’est déjà beaucoup quand on y réfléchit) ou terrifiant peut-être. Finalement, je trouve que ça n’est pas plus mal, ça évite l’utilisation d’un schéma type. En parlant de schéma, le cycle d’Ender est composé de quatre tomes, et pour l’instant les deux premiers sont plus ou moins indépendant l’un de l’autre : il faut les lire dans l’ordre, mais il n’y a pas de grand suspens à la fin qui nous « oblige » à lire le tome suivant : on peut s’arrêter au tome un comme au tome deux.

En bref, j’ai également beaucoup aimé ce deuxième tome écrit et construit de manière très originale (que ce soit dans le scénario ou dans l’univers). Je ne lis habituellement pas beaucoup de science fiction mais je n’ai pour l’instant eu que des bonnes surprises dans ce « registre » là. Je conseille Le cycle d’Ender aussi bien à des adolescents qu’à des adultes !

Le cycle d’Ender T2 : La voix des morts, d’Orson Scott Card

Mlle Jeanne 




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