Jours sans faim, de Delphine De Vigan

Jours sans faim, de Delphine De Vigan Jours sans faim, de Delphine De Vigan

Jours sans faim, de Delphine de Vigan, J’ai lu, 2009 (première édition : 2001), 124 pages.

L’histoire

Laure, dix-neuf ans, est anorexique au dernier degré. Elle entre à l’hôpital au service de nutrition. Hospitalisée pendant trois mois, elle oscille entre angoisse et volonté de s’en sortir, pour finalement accepter de perdre le contrôle sur la seule chose de sa vie qu’elle maîtrise : son poids. Dans un style remarquable de sobriété, Delphine de Vigan dresse le portrait de ce combat pour la survie.

Note : 5/5

Mon humble avis

Mon tout premier roman de Delphine de Vigan ! Je l’ai eu lors du « swap » qui a été organisé pendant le picnic de Babelio, où chacun venait avec un livre emballé et repartait avec un autre, ce fut ma pioche (merci à cecilia2913 !). Comme le titre et la quatrième l’indiquent, ce roman parle d’anorexie, donc je déconseille sa lecture aux personnes qui préfèrent rester loin du sujet et des descriptions de procédures médicales, de vie dans les hôpitaux, etc. Certains passages sont assez durs, même si le roman ne fait pas dans l’excès et la gratuité : tout est là pour faire passer le ressenti du personnage et la réalité de cette maladie.

L’autrice parvient à nous faire comprendre à quel point l’anorexie peut être insidieuse, se cacher dans les moindres recoins, dans l’obscurité de la nuit, alors même que Laure parvient à lutter contre, la journée. On ressent ainsi à quel point ce combat est sans fin : elle doit rester vigilante à tout moment, se rappeler pourquoi elle souhaite reprendre du poids, aller mieux, malgré la perte de contrôle qui en résulte, pour elle. À la lecture, on comprend également à quel point un médecin impliqué et avec qui le contact passe bien peut tout changer : c’est parfois ce à quoi Laure se rattache.

Les autres personnages sont aussi très intéressants, parfois terrifiants, notamment la « Bleue » comme Laure l’appelle, qui n’a de cesse d’expliquer à quel point elle est moins bien lotie que les autres, et que Laure, elle, tout ce qu’elle a à faire, c’est de se donner un coup de pied aux fesses pour aller mieux (ce qui est bien sûr complètement faux mais que les personnes qui luttent contre l’anorexie, boulimie, dépression, etc. entendent encore à tous vas).

La fin me paraît réaliste, dans le sens où tout n’est pas magique, la guérison de Laure n’est pas parfaite ni immédiate. Mais elle donne quand même espoir.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois