La maison bleu horizon par Jean-Marc Dhainaut
Publié par Taurnada le 29 juin 2017
Genre: Fantastique, Suspense
Pages: 260
Format: Livre papier
Lu par : Ciena

Janvier 1985. Tout commence par un message laissé sur le répondeur d'Alan Lambin, enquêteur spécialiste en phénomènes de hantises. Une maison, dans un village de la Somme, semble hantée par un esprit qui effraie la famille qui y vit. En quittant sa chère Bretagne, Alan ignore encore l'enquête bouleversante qui l'attend et les cauchemars qui vont le projeter au coeur des tranchées de 1915. Bloqué par une tempête de neige, sous le regard perçant d'un étrange corbeau, Alan réussira-t-il à libérer cette maison de ce qui la tourmente ?

Lorsque les éditions Taurnada m’ont m’envoyé “La maison bleu horizon” je me suis dit “ah non ! Ils vont pas s’y mettre eux aussi à vendre des histoires de maisons hantées !”. D’autant que j’avoue ne pas avoir aimé les quarante premières pages. L’auteur a voulu très rapidement (trop) poser les jalons de l’intrigue, ce qui, à mon avis, donne un début brouillon où on se perd vite et où, en tout cas, il a bien failli me perdre aussi.

Et puis arrive le cinquième chapitre et là il n’y a plus aucun moyen d’arrêter de lire ce livre jusqu’à la fin.

Car si cela commence comme une simple histoire fantastique, le but n’est pas d’effrayer le lecteur mais de le faire réfléchir. Réfléchir sur la vie, le passé, la guerre et ses racines.

L’histoire donc, est à la fois originale et classique. Classique par son côté “hantise” mais originale dans le fait qu’elle sert, en réalité, une histoire bien plus touchant et profonde. On sent d’ailleurs à l’écriture de l’auteur, qui prend alors une tournure beaucoup plus dans l’émotion, que c’est cette seconde qui a sa préférence. Comme si les événements passés qui se cachent dans cette maison ont un écho dans sa vie personnelle.

Parlant d’écriture, on sent un peu la maladresse du débutant à certains moments. Je parlais tout à l’heure des quarante premières pages qui peinaient un peu à planter le décor mais il y a aussi ces petites phrases à la limite du spoil que l’auteur ajoute souvent de peur, sans doute, que le lecteur ne se lasse. On a ainsi des “En disant cela, Alain ignorait à quel point son raisonnement allait se révéler juste” ou “Il le saura plus tard mais c’était la dernière fois que…”. C’est dommage et ce n’était pas nécessaire mais je gage qu’avec le succès qu’aura cette oeuvre, il gagnera en assurance et n’aura plus besoin de ça pour se rassurer.

Par contre, ce qui m’a vraiment gênée, ce sont les “Nom d’une pipe” du héros qui non seulement font “vieux” pour une histoire censée se passer en 1985, mais quand il le dit jusqu’à trois fois par conversation, deviennent sincèrement pénibles.

Etrangement, comme si cette histoire de fantômes le gênait, l’écriture de l’auteur change du tout au tout lorsqu’il abat ses cartes et qu’on sait, enfin, ce qui se passe vraiment. A ce moment là il déploît réellement un talent d’écriture de grande qualité pour un primo-auteur. Personnellement je n’ai pas pu finir le livre sans verser ma petite larme.

En conclusion j’ai eu raison de faire confiance à ma maison d’édition préférée qui s’est dégoté là une véritable perle. Je suis très curieuse de savoir dans quel genre Jean-Marc Dhainaut se lancera la prochaine fois. Car il faut qu’il y ait une prochaine fois !

“La maison bleu horizon” est un livre à lire, que l’on aime le fantastique ou pas. Ne vous laissez pas abuser par le côté “quatrième dimension”. Nous avons à faire là à un vrai bon roman qui plaira à tous et qui pourrait même être salutaire à ceux, malheureusement trop nombreux, qui ont oublié ce que le mot “guerre” a de cruel et de barbare.

Vous aimez notre blog et cette critique vous a donné envie de lire ce livre ? Cliquez sur le lien juste au dessous du titre. Ca ne vous coûtera pas plus cher mais ça permettra aux Nouvelles Plumes de toucher une petite commission sur votre achat et aidera au développement du blog. Merci