C’est lundi, je dépoussière…

C’est lundi, je dépoussière…

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière…

Miss Charity
Miss Charity est une petite fille de la société victorienne. Mais elle n’est pas comme toutes les petites filles du XIXème siècle en Angleterre. Elle vit avec les fantômes de ses défuntes sœurs, des parents dont les principes l’ont emporté sur l’affection et une terrible envie de gagner sa vie. Inspiré de la vie de l’auteur Beatrix Potter, Miss Charity fait également entrer en scène Oscar Wilde et Bernard Shaw. Dans un monde où les mentalités s’entrechoquent violemment, Charity Tiddler défie l’autorité, s’en tient à ses passions juqu’à devenir une femme indépendante. Présenté comme une pièce de théâtre, l’ouvrage de Marie-Aude Murail est fort en confessions et en sincérité. C’est un retour en arrière, un regard sur soi mature qu’offre ici la narratrice. Sa fabuleuse histoire n’est pas gratuite. Elle insiste en effet sur la ténacité grâce à laquelle mener une vraie existence, sur la passion qui doit éclairer toute vie.

Image de l’émancipation de la femme, Charity/Beatrix est une enfant qui s’intéresse à tout, peint, lit, apprend Shakespeare par cœur, recueille des animaux dans sa nursery. Moteurs de son inspiration, ils vont lui permettre de libérer son imagination et de développer ses talents. Elle est tantôt une artiste, tantôt une scientifique et attend, patiemment, ce qui pourrait changer où améliorer son destin annoncé comme celui d’une « vieille fille ». C’est avec beaucoup d’humour et de tendresse que les jeunes années de cette femme aux côtés de Peter, Cook ou encore Madame Tutu sont relatées. Le lecteur traverse à peu près vingt ans aux côtés de cette héroïne moderne et brûlante, des mois et des mois rythmés par les motivations du cœur de Charity, ses doutes, ses peurs mais surtout son éternelle détermination. Soit le monde s’est arrêté pour laisser son envie briller, soit est-elle tellement passionnée que c’est le temps qui semble ralentir et piétiner. Poussée par ses propres idéaux, elle se dévoile solitaire mais également très dévouée et humaine. L’œuvre de Marie-Aude Murail est accompagnée d’illustrations douces et pertinentes. C’est un plaisir de voir un peu plus à travers les yeux de Charity. Des yeux qui ont séduit ceux du lecteur et inculqué une autre façon de saisir le monde. Quel hymne à la liberté, à l’autonomie, à la récompense et au bonheur. Chef d’œuvre !

Présentation de l’éditeur :
Charity est une fille. Une petite fille. Elle est comme tous les enfants : débordante de curiosité, assoiffée de contacts humains, de paroles et d’échanges, impatiente de créer et de participer à la vie du monde. Mais voilà, une petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, ça doit se taire et ne pas trop se montrer, sauf à l’église, à la rigueur. Les adultes qui l’entourent ne font pas attention à elle, ses petites sœurs sont mortes. Alors Charity se réfugie au troisième étage de sa maison en compagnie de Tabitha, sa bonne. Pour ne pas devenir folle d’ennui, ou folle tout court, elle élève des souris dans la nursery, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par cœur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige, avec l’espoir qu’un jour quelque chose va lui arriver…

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Un piège pour Iphigénie
Pour permettre aux lecteurs d’aujourd’hui de découvrir les figures mythologiques, les éditions Nathan ont créé la collection « Histoires noires de la mythologie ». Évelyne Brisou-Pellen a choisi de raconter l’histoire d’Iphigénie, la fille d’Agamemnon et de Clytemnestre qui a dû accepter son sort, celui d’être sacrifiée. Un piège pour Iphigénie est le premier tome d’une trilogie qui compte également Temps d’orage pour Oreste et Le réveil d’Iphigénie. Sous la plume d’Évelyne Brisou-Pellen qui présente ici la belle et courageuse Iphigénie, c’est un périple court mais fort qui mène à Mycènes, puis à Aulis auprès d’Achille, sur fond de guerre de Troie. Il s’agit aussi d’un voyage intérieur, dans le cœur de personnages prêts à tout et qui font des choix étonnants. Quel plaisir de les découvrir ou de les redécouvrir ici avec en plus, à la fin du roman, un dossier et un lexique pour une meilleure virée en dehors du temps.

Présentation de l’éditeur :
Je ne compte sur personne. Sur personne. Mon père lui-même, que j’avais toujours pris pour le plus sûr de mes défenseurs, m’avait abominablement trahie. Un, piège. De ses mains traîtresses, il m’avait tendu un piège monstrueux.

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Le mystère des pierres
Parce qu’il a sauvé la vie à un moine blessé par un animal, Tristan se voit offrir l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire. Il emprunte alors le chemin des copistes, se lie très fortement avec Frère Jean, l’homme qui l’a mené vers un nouveau destin. Pendant leur compagnonnage, tous deux vont se rendre à Chartres pour une important mission, là où Tristan va goûter au métier de verrier et découvrir les secrets de la science, que l’on nomme aussi  à l’époque l’alchimie.

De fil en aiguille, les connaissances, les cultures, les rêves mais aussi les erreurs humaines et la peur lui ouvrent des horizons qu’il ne soupçonnait pas. Ainsi Tristan entend parler de l’Égypte, tombe amoureux, connaît le deuil, la douleur mais également l’entraide et la solidarité. Tout cela le mène vers une existence aux mille couleurs et aux possibilités qui semblent infinies à travers une intrigue qui oscille entre douceur, violence et suspens. L’histoire de Tristan montre que rien n’est écrit à jamais, que le cœur de certains peut changer la vie des autres. Mais il faut faire confiance, accepter d’écouter, de comprendre et de s’abandonner à des nouvelles lumières. La quête vers la sagesse et une identité de Tristan emmène les lecteurs à une époque qui rappelle toutes les époques et tous les hommes. Vraie, passionnante, vivante et entraînante, cette lecture emplit d’un sentiment d’aventure, de curiosité et d’apaisement. Anne Pouget aide à connaître là, une satisfaction digne de la beauté et de la grâce des vitraux et des livres de pierre qu’elle met en scène.

Présentation de l’éditeur :
An 1027. Tristan sauve un moine d’une mort certaine. En signe de reconnaissance, frère Jean accueille le jeune garçon à l’abbaye de Fleury pour lui enseigner la lecture et l’écriture. C’est le début, pour Tristan, d’une vie de compagnonnage. Une vie riche et mouvementée au cours laquelle il découvrira les fabuleux pouvoirs de la nature et de la science.

C’est lundi, je dépoussière…

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