La Soledad. Natalio GRUESO - 2016

La Soledad. Natalio GRUESO - 2016

Solitudes, Explorer le monde, rencontres, amitié, secrets, légendes, dystopie*, premier roman

*La dystopie est un genre littéraire, pouvant s'apparenter à celui de l'anticipation, dans lequel les personnages ne peuvent atteindre le bonheur en raison d'une société dictatoriale.

J'étais très impatiente de découvrir ce (premier) roman (Merci Magali !) dont la couverture m'a plu d'emblée avec cet éléphant qui happe le regard sous ce ciel bleu électrique (en vrai, le bleu a des nuances plus turquoises), et ce titre surtout!

J'aime ce mot, ce qu'il signifie, suppose, symbolise, et je le trouve très beau, et même doux, lorsqu'il est donné comme prénom...

Ce n'est qu'après que j'ai vu la petite fille, tête baissée, qui le tient en laisse, observant ensuite l'âge et la fatigue évidente de l'éléphant...

Ils me font penser aux deux personnages qui ouvrent et ferment le roman dans la Cité de l'Amour, Venise... Un lieu hautement emblématique.

Ce livre est une mosaïque.

Comme un puzzle, il assemble, telles des nouvelles en tiroir, ce qui le rend presque polyphonique (narration extérieure ou en " je), douze parties, en plusieurs chapitres, aux titres aussi énigmatiques que Le Prescripteur ; Le contrebandier de mots ; Le pianiste du lac ; Le chasseur de rêves ; Dommages collatéraux...

Il entremêle une multitude de portraits et de lieux, d'histoires de familles, d'amitié, d'amour même, la réalité avec la fiction. Le tout est lié par deux fils conducteurs, enchevêtrés : la solitude donc, et le personnage principal de Bruno Labastide.

On le suit donc à plusieurs âges de sa vie, avec une chronologie bouleversée.

Vie mouvementée, dangereuse et aventurière d'un écrivain sur le tard, ancien escroc charmeur forcément seul de par sa " profession " et qui a rencontré de nombreuses autres solitudes aux quatre coins du monde : Paris, Shanghai, Guatemala, Cambodge, Suisse, Russie, Venise...

Chacune d'elle met en lumière un aspect de la solitude (à la connotation d'emblée péjorative) : voulue, subie, imposée, physique, psychologique, politique, artistique, fantasmée...

Qui est solitaire (ce qui est différent) ?

Qui est le plus empli de solitude ?

Quel est celui qui s'en accommode ou qui en souffre ?

Etre seul même dan la multitude ?

Change-t-on d'attitude envers la solitude au gré des âges de la vie ?

Au-travers de ces portraits esseulés, l'auteur joue avec les mots, leurs définitions, leurs nuances, leurs pouvoirs aussi, la crainte ou l'espoir qu'ils suscitent...

Mais au personnage principal et baroudeur de Bruno Labastide (un nom peu anodin), j'ai préféré les secondaires.

D'eux, il ne nous est dévoilé qu'une bribe de leur histoire, parfois même du point de vue unique de Labastide. A une ou deux exceptions, leur passé est plus développé, mais il est souvent triste.

Ce roman, à la poésie subtile et délicate, a besoin de se laisser apprécier. Il m'a fallu le laisser " décanter ". Forcément, il résonne. La solitude nous entoure tous peu ou prou, avec son cortège inhérent d'émotions...

Comme Magali l'a fait avec moi, à mon tour de vous le recommander, à l'image de l'un des personnages (secondaire) :


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois