L’Homme invisible (T2/2)

Chronique « L’homme invisible », tome 2

Scénario de Dobbs, dessin de Christophe Regnault, couleurs de Christophe Regnault, Andrea Meloni et Arancia studio,

Public conseillé : ado / adultes (à partir de 12 ans),

Style : Aventure fantastique,
Paru aux éditions Glénat, le 29 mars 2017, 14.50 euros,
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L’Histoire

Quelques heures après les événements dramatiques de Port-Stowe, Griffin, “l’homme invisible” arrive dans la demeure de Kemp, un ex-camarade d’étude. L’Homme de science n’en croit pas ses yeux. Un peu apeuré, mais surtout interloqué, il prend conscience de la réalité de la découverte, et de ses spécificités. Sustenté et réchauffé, Griffin raconte son étrange aventure à Kemp. Comment lui, simple physicien de quatre sous, professeur de collège, avait découvert un principe général des pigments et une méthode pour réduire l’indice de réfraction d’un corps solide…

Ce que j’en pense

Dobbs enfonce le clou de sa collection H.G. Wells, avec ce second et dernier tome de “L’Homme Invisible”. Son adaptation d’un des plus célèbres romans de Wheels se poursuit dans une ambiance de thriller anglo-saxon.
Le récit commence par un moment calme (après le coup de feu du final du tome 1). Griffin trouve momentanément un peu de réconfort chez Kemp, une vague connaissance, scientifique tout comme lui. Avec cet auditoire de qualité, il peut enfin expliquer comment il est devenu cet “homme invisible”, tellement craint…

Dobbs profite de cette pause pour expliquer les causes de son état. Mais c’est surtout l’aspect psychologique, plus que les raisons matérielles qui l’intéresse. Ca tombe bien, moi aussi !
Avec cet état très déstabilisant, il devient évident que Griffin a développé ses mauvais côtés. Une forme de manque d’empathie, doublée d’une grande violence et de paranoïa. Vulnérable, à la merci de n’importe quel animal ou homme mal intentionné, il est devenu une machine à survivre, qui s’est lui même mis “hors de la nature humaine”. Son état est tellement profond, qu’il ne pense plus qu’en terme de vengeance et de terreur…
Bien entendu, cela fait résonance à notre époque même si aucun homme invisible ne rôde dans la nuit…

Après ces explications sur les changements de Griffin, Dobbs le relance dans une course effrénée pendant la seconde moitié de l’album. Mu par une folle envie de vengeance, s’engage un combat sans merci entre Griffin – invisible- et le reste de l’humanité, Kemp en premier…
Cette gigantesque scène d’action est dense, expressive et réaliste en même temps ! Il faut dire que Chris Regnault (au dessin) nous gâte ! Son trait semi-réaliste est porté par un beau sens du découpage et un sens accru de l’expression des personnages. Les gueules vivent littéralement dans chaque case. L’encrage, assez présent, est bien dosé. masses noires et hachures donnent de la force aux scènes “effrayantes”.
Enfin, les couleurs, travaillées en camaïeux et en oppositions chaud/froid, amplifient le côté thriller et rend l’immersion totale. Pour résumer, c’est du bon boulot, messieurs !

L’Homme invisible (T2/2)

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois