Sonora (T1) – La vengeance

Chronique « Sonora, tome 1 »

Scénario de Jean-Pierre Pécau, dessin de Benoît Dellac,

Public conseillé : Adultes /adolescents,

Style : Western,
Paru aux éditions Delcourt, le 9 juin 2017, 14.95 euros,
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L’Histoire

1851, lac Nicaragua, Amérique centrale. Le jeune Maximilien est à bord d’un bateau à vapeur. Constatant le vol d’un riche marchand, Mr Beaver, il prend parti pour ce dernier et s’occupe de son voleur. Dégainant une épée cassée, il assène à “Bras rouge” un coup qui le met hors d’état de nuire.
A l’embarcadère, Maximilien et son jeune protégé font route avec Beaver, sur les 10 kms restants pour rejoindre la première ville. Pour le remercier, l’homme, représentant de commerce de la maison « Colt’s Patent Firearms », lui offre un de ses bijoux !
Arrivé à San Juan del Sur, Maximilien fait la connaissance d’un français établi sur place. L’homme lui offre du tafia, à partager entre compatriotes…

Ce que j’en pense

Jean-Pierre Pécau, vieux routard du scénario (“Jour J” avec Fred Duval, “L’Histoire secrète”, “L’homme de l’année”, “Paris Maléfices”, “Lignes de front”…) fait équipe avec le jeune dessinateur Benoît Dellac (“Missi Dominici”, “Les princes d’Ambre”…) pour explorer le Far West des “placers” (les chercheurs d’ors), avec un oeil neuf. En connaisseur de l’Histoire, Pécau met le focus sur des éléments véridiques mais assez méconnus. Oubliez donc vos westerns classiques et les pauvres orpailleurs penchés sur leurs gamelles dans les cours d’eau. C’est d’autres communautés et pouvoirs que Jean-Pierre nous fait découvrir.

Notre guide, Maximilien (Max) est un jeune français qui débarque à l’instant en Amérique. Contrairement à ses compatriotes, il ne vient pas pour tenter l’aventure de l’or, mais pour assouvir une vengeance ! Avec son passé dramatique, sa connaissance des armes et l’épée brisée qu’il garde ostensiblement sur lui, voici un personnage haut en couleurs !
Si Max n’est pas un de ces orpailleurs, il va les côtoyer et en apprendre les “règles” au contact des “puissants” (le commerçants de Colts Beaver et le général de Freney). C’est surtout l’arrière cours qui lui sera dévoilé, avec les forces en puissances. Car, entre les “Hounds” (un syndicat d’aide aux chercheurs d’or) et les chiliens, ca chauffe ! D’ailleurs, Pécau nous dévoile un autre ordre occulte avec les « brulés » ou « charbonneries », un mouvement politique et secret…
Bien entendu, ce monde violent, masculin et sans lois, est l’arène parfaite pour mener à bien son projet : se venger de ce qu’il a vécu, pendant le gouvernement de Paris en 1845…

Au dessin, Benoît Dellac nous offre un album au dessin classique et très plaisant. La variété des plans, la narration maîtrisée et l’encrage bien présent m’ont immergé dans un paysage à la fois “vierge” et sali par les hommes. C’est surtout sur les personnages que son talent graphique fait mouche. Méchants aux traits tordus, vieux beau un peu hautain et visages d’anges pour Max et son protégé, Benoît progresse au fur et à mesure de l’album. Entre paysages naturels, ville western et décors de saloon crasseux, il assure, Benoît !
A suivre donc, pour voir ou ses auteurs vont nous emmener. Au delà de la vengeance, j’espère…

Sonora (T1) – La vengeance
Sonora 1. La vengeance


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois