Get out

Par Bénédicte

Sortie : 03 mai 2017

Réalisation : Jordan Peele

Avec Daniel Kaluuya et Allisson Williams

Thriller

Ma note : 14/20

Hier soir, direction le cinéma de ma ville pour aller voir un thriller psychologique. C’est en général un genre que j’aime beaucoup (en plus des films historiques et des adaptations de grands classiques) : moi qui suis plutôt peureuse, j’apprécie ainsi frissonner et me questionner sans avoir le côté sanglant et excessif des films d’horreur d’aujourd’hui (dont je ne suis pas fan). Avec Get out, Jordan Peele signe un thriller qui explore la thématique du racisme. Il joue la carte de l’angoisse, mais aussi celle de l’étrange. Dès les premières minutes, je me suis laissée embarquer dans l’atmosphère si particulière de ce film : il faut dire que le thème musical en swahili annonce très vite le ton. Les personnages sont quant à eux très bien campés. On frissonne. On ne sait plus à qui se fier. J’ai beaucoup aimé ce film, même si j’ai pu relever quelques petits points négatifs.

L’intrigue est très simple. Chris et Rose filent le parfait amour : arrive l’étape de la rencontre avec la belle-famille. Rose a cependant omis un détail, ses parents ne sont pas encore au courant que son petit-ami est noir. Lorsque le couple arrive sur la propriété de Missy et Dean (les parents de Rose), l’accueil se fait chaleureux. Puis, le vernis craque. Alors que Chris pense que l’atmosphère tendue est liée à la différence de couleur de peau, une série d’incidents commence à lui faire froid dans le dos…

J’aime beaucoup cette ambiance à la Hitchcock ou à la Polanski (je pense à Rosemary’s baby) où la tension monte graduellement, où il est fait appel à l’imagination du spectateur. Avec Get out, nous sommes en plein dedans. L’introduction angoissante. Le domaine de Missy et Dean : une grande propriété… isolée en pleine forêt. Jordan Peele soigne son ambiance et questionne le spectateur. Pourquoi le couple emploie-t-il des domestiques noirs (alors que l’intrigue se déroule de nos jours) ? Pourquoi ces derniers, pourtant souriants, nous paraissent-ils angoissants au possible ? Accueillants, les parents de Rose finissent également par nous fournir quelques frissons. On sent dès le départ que quelque chose ne colle pas.

Si le tout s’installe lentement (ce que j’ai apprécié), l’intrigue s’accélère d’un coup dès la découverte d’un objet clef. Et c’est peut-être ici que j’ai été un brin déçue. Si j’ai été extrêmement surprise par ce twist (que j’ai adoré), l’atmosphère se transforme pour parfois tomber dans le trop. On se retrouve alors avec du sang. Des coups de fusil. Même si j’ai été séduite par l’intrigue, je pense qu’elle aurait beaucoup gagné avec plus de finesse au niveau du final. De même que certains personnages auraient pu prendre encore plus de place tant ils présentaient un certain potentiel (je pense notamment au frère de Rose).

Pour résumer, je conseille tout de même Get out aux personnes qui recherchent un bon thriller psychologique. D’autant que la thématique autour du racisme est ici plutôt bien traitée (il s’agit tout de même d’un terrain glissant). Le réalisateur parvient à créer un malaise pour tous les personnages : Chris appréhende de se retrouver face aux préjugés des Blancs, tandis que les Blancs se montrent plutôt maladroits pour rassurer notre héros. Malgré les quelques points négatifs relevés, j’ai passé un bon moment (et j’ai bien frissonné).