Quand je regarde à la télévision des reportages sur les lieux de vie d’écrivains, lesquels reçoivent chez eux un journaliste leur ouvrant une part de leur intimité, quand j’ai écho des forums de discussions entre ces mêmes ou de croisières littéraires entre ces compères etc. Une question me vient toujours à l’esprit, cette proximité amicale entre un auteur et un journaliste n’a-t-elle pas obligatoirement des retombées sur l’objectivité du chroniqueur quand il nous parle des livres de l’écrivain ?
Je ne parle pas de connivence complice – là le problème est réglé – mais de cette sympathie qui peut s’établir entre deux êtres et qui tempère nos critiques. Personnellement, je sais que je ne pourrais pas avoir ce type de relation et chroniquer honnêtement le bouquin d’un écrivain que je connaitrais un peu. Connaitre un peu, pouvant se limiter à une courte discussion avec lui lors d’un salon du livre ; dès qu’un échange verbal s’établit, immédiatement (du moins pour moi) empathie ou son contraire déclenche un rapport amical ou négatif, et dans les deux cas, mes critiques de livres en seraient altérées.
