- The air he breathes -

- The air he breathes -

Hier, nous avons parlé classique pour le Throwback Thursday de BettieRose et j'ai eu peur de vous perdre en route. Du coup, pour rattraper le coup, aujourd'hui, nous allons nous pencher sur le cas d' un monsieur barbu et torturé mais qui fait l'amour comme un dieu grec (en mieux membré que les statues), ça vous dit ?

Après la lecture du tome 3 de la Passe-Miroir, Titine a eu besoin de se changer les idées, histoire de ne pas risquer une petite panne de lecture / dépression post-roman qu'il est trop bien. Dans ces cas-là, je suppose qu'on a tous nos techniques, mais voici la mienne. Je me plonge avec délectation dans une romance. Et, à l'heure de la sortie du troisième tome (c'est décidément l'année) de la série The elements, j'ai choisi de me pencher sur le cas du premier, The air he breathes, depuis longtemps abandonné dans un coin (le monsieur barbu était d'ailleurs très fâché) (vilaine fille que je suis).

- The air he breathes -

- The air he breathes -

Tristan et Elizabeth sont voisins, ils n'ont rien en commun à part leur passé douloureux. Elle a choisi de continuer à vivre ne serait-ce que pour sa petite fille Emma. Il a choisi de s'extraire du monde. Mais Elizabeth ne l'entend pas de cette façon. Elle sait qu'ils sont tous les deux en miettes et qu'ensemble ils seront plus forts pour affronter leurs fantômes. C'est sans compter avec toutes les embûches que les habitants de leur petite ville vont mettre sur leur route. Ensemble, ils sauront vaincre les idées reçues.

- The air he breathes -

Je préfère vous prévenir tout de suite, nous ne sommes pas ici dans de la romance toute guillerette. D'ailleurs, si j'osais, je dirais qu'il n'y a pas grand-chose de drôle dans toute cette histoire. Nos protagonistes principaux, Tristan et Elizabeth, ont deux perdus des êtres chers et ont sacrément du mal à s'en remettre. Le récit va donc tourner autour du deuil et la reconstruction qu'il nécessite.

D'abord, j'ai été émue par les personnages, ce qu'il leur est arrivé n'est franchement pas gai et il est compréhensible d'en être passablement retourné. Mais, parce qu'il y a un mais, au bout d'un moment, à force de répétition de "omg, je suis tellement brisé(e)", mes yeux ont commencé, petit à petit, à se lever d'eux-mêmes au ciel. Trop d'insistation et pas assez de subtilité, madame l'autrice. Je ne sais pas si j'ai un cœur de pierre, mais à force de moments bien trop larmoyants, moi j'avais juste envie qu'ils fassent leur petit affaire, qu'ils se prennent une bonne dose d'endorphine et pouf, ça va mieux, quoi.

Cette romance reprend pas mal des codes du genre : le monsieur est crasseux et désagréable au départ, mais on sent bien qu' il est sexy par en-dessous et la demoiselle, elle, est superbe et gentille. Ils vont d'abord se détester, puis faire des choses que la décence m'empêche de mentionner ici (pas de spoiler, hein, on est tous là pour voir ça). Mais bon, foncièrement, les personnages ne sont pas mauvais, ils correspondent à ce qu'on attend d'eux. Par contre, traiter monsieur de "connard" toutes les deux lignes parce qu'il est un peu bougon, c'est un peu fort de café, messieurs et mesdames les persos secondaires.

En parlant de personnages secondaires, ce sont eux qui m'ont paru les plus mal fichus. Entre la copine nympho (mais VRAIMENT nympho) et vulgaire et le meilleur ami méchant (et VRAIMENT méchant), on a vu plus original. Impossible non plus d'échapper au lourd secret qui bouleverse tout parce que gros manque de communication dans les chaumières (normal, ils n'ont pas le temps), ni à la grosse révélation de la fin (qui m'a fait pousser des hauts cris, soyons honnêtes, je ne l'avais pas vue venir ^^).

Les scènes de sexe sont finalement peu nombreuses et pas trop vulgaires, même si je suis toujours sciée de voir le changement de ton des personnages. Dès que l'un des deux éprouve du désir, BOUM, ils ne parlent, ni ne se comportent comme ils avaient l'habitude de le faire. C'est habituel mais ça me saoule.

Mais j'ai beaucoup levé les yeux au ciel. J'ai levé les yeux au ciel quand il a commencé à lui parler de façon autoritaire juste avant, puis pendant le sexe, j'ai levé les yeux au ciel pendant les quiproquos, j'ai levé les yeux au ciel à la fin, j'ai levé les yeux au ciel à chaque fois qu'ils parlaient du membre de monsieur ou de la beauté de madame, j'ai levé les yeux au ciel au énième moment larmoyant... Cela dit, j'ai eu ce que j'attendais.

- The air he breathes -

Je suis très méchante avec ce livre, alors qu'en plus, j'ai bien aimé. Quelle hypocrite, je fais. J'ai cherché une romance, j'ai eu une romance, j'ai voulu du bon sentiment, j'en ai eu, j'ai cherché un livre qui se lisait rapidement, des pages qui se tournent facilement et avec avidité, c'était le cas aussi. Après, c'est sûr que ce n'est pas une merveille d'originalité et d'invention. La recette appliquée fonctionne et j'ai eu ce pour quoi j'étais venu. J'ai passé un bon moment et je lirais sans doute les tomes suivants. Par contre, dans mon cas, il faut absolument que j'espace ce genre de lecture sous peine de faire une overdose. N'hésitez donc pas si vous souhaitez une lecture agréable, mais sans perdre de vue que le sujet de départ, le deuil, n'est pas franchement facile.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois