TBT - Finalement, j't'aime bien

Par Valentine Pumpkins @valpumpkins

Titine a été une bien mauvaise élève ces dernières semaines. Même sous la contrainte du fouet de Broco (oui, il ne faut pas croire, sur ses airs débonnaires, le brocoli est un véritable tyran), elle n'a pas daigné écrire un seul Throwback Thursday. Faut dire qu'elle avait beaucoup de choses à partager avec toi et aussi avec toi là-bas et qu'elle s'est aperçue qu'une semaine ne comportait pas assez de jours pour que tout le programme soit à son aise.

Mais aujourd'hui, le vilain légume a eu gain de cause et revoici, sous tes yeux ébahis, cher lecteur, le retour du rendez-vous de Bettie Rose. Qui, que, quoi, qu'est-ce ? Un petit rappel pour les nouveaux (bienvenue !) : le Throwback Thursday est un rendez-vous initié par Son Altesse Flamantissime BettieRose qui consiste à vous présenter un livre autour d'une thématique plus ou moins large. Et ça se passe le jeudi, comme son nom l'indique de façon très british.

Ici, sur le blog de BettieRose, on retrouve les liens des autres participants et nous rejoindre, si le cœur t'en dit, cher ami (j'ai la rime qui me démange, tu m'excuseras).

Thématique du 8 juin 2017

Je ne vais pas te cacher que je me suis bien creusé la tête pour cette thématique, mon cerveau a même commencé à me couler de l'oreille gauche, ce qui est encore moins pratique pour réfléchir. Pétrifiée par l'angoisse de ne pas réussir à trouver un ouvrage à vous présenter aujourd'hui, j'étais à deux doigts de rentrer ma carte de blogueuse amatrice et d'aller pleurer sous mon lit (avec les poils de chat et plus si affinités) (ou mauvaise digestion).

Heureusement, sur mon chemin, j'ai été rattrapé par les Petits Pédestres avant de commettre l'irréparable. Et de faire une crise d'asthme, rapport aux poils. Nous avons gambergé de concert et thanks to , l'illumination ! Enfin, sans aller jusque-là, j'oserais tout de même dire que j'ai eu une idée. Ce qui est toujours mieux que pas d'idée du tout, n'est-il pas ?

Cette thématique peut facilement être retournée comme un gant de toilette et prise dans tous les sens. Un livre qu'on pensait aimer et qui s'est révélé être une grosse daube bien baveuse, un livre qu'on pensait d'un ennui mortel et qui s'est transformé en lecture exaltante, un livre qui s'est retrouvé mystérieusement entre vos mains et que vous avez kiffé comme un gâteau au chocolat. Bref, tu fais comme tu veux. Comme j'essaye de garder un état d'esprit POSITIF en ce moment, j'ai choisi le "truc boring qui se révèle plutôt cool".

Oui, je vais vous parler classique mais je vous jure, ça va être bien (dit-elle en toute modestie). Je vais commencer par vous parler du deuxième (logique), Madame Bovary de Flaubert, puis du Rouge et le noir de Stendhal.

♣ Cette chère Emma et moi, nous étions rencontrées pour la première fois lorsque j'étais en seconde (en première année de lycée donc, pour nos amis les Belges). J'avais 15 ans, des poussées d'hormones et d'acné (pas au meilleur de ma légendaire séduction) et même si j'avais lu le machin du début à la fin, ça m'avait bien mais BIEN gonflé. Les atermoiements de la madame me passaient allègrement au-dessus de la tête et je me suis empressée d'oublier toutes ses pleurnicheries. Du coup, quand il a fallu le relire en première (ou deuxième) année de fac de Lettres, j'ai failli moi-même sombrer dans un état catatonique à l'idée de subir à nouveau cette lecture. Mais, mon côté bonne élève a été plus fort et j'ai relu le bouzin. Et là, BOUM, petite révélation pour Titine qui, du haut de ces cinq ans de plus, comprenait un peu mieux cette brave Emma. D'où l'importance de l'âge pour la découverte de certains livres. D'ailleurs, je n'arrête pas de me dire qu'il faudrait que je me le relise une troisième fois, histoire de voir ce qu'en penserait le moi d'aujourd'hui, toutes ces années après...

♣ Pour Le rouge et le noir, la découverte s'est fait la même année que ma relecture de Madame Bovary. Je devais être dans un bon mood. Toujours est-il que quand j'ai vu cette énorme brique écrite en tout petit en librairie, j'ai cru défaillir. Et pourtant, à peine plongé dedans, j'ai lu ça aussi facilement que les 1000 pages et quelques des Pilliers de la Terre. Ici, les atermoiements d'Emma sont remplacés par ceux de Julien Sorel, jeune homme amoureux transi de Madame de Rênal. Je ne vais pas vous mentir, ma lecture date un peu et je ne me souviens pas très bien des détails. Pourtant, j'en garde un excellent souvenir, ce fut une lecture moderne, loin d'être ennuyeuse et plombante comme je me l'imaginais alors (comme Balzac, quoi, j'aime pas Balzac). D'ailleurs, je ne veux pas parler à la place de mes camarades de fac mais je crois me rappeler que tout le monde avait eu la même surprise que moi et la phrase, "mais en fait, c'est vachement bien", était murmurée dans les couloirs, comme un secret honteux...

C'est à cette époque-là que je me suis réconciliée avec les classiques, ceux qu'on vous force à lire lorsque vous êtes trop jeunes pour en saisir la portée et qui prennent ensuite tout leur sens lorsque vous commencez à avoir assez de bagages pour les comprendre. Encore aujourd'hui, je me dis souvent que j'aimerais en relire certains et en découvrir d'autres, mais bon, on ne va pas se mentir, avec une pal comme la mienne et l'édition qui ne cesse jamais de produire des nouveautés, les fourbes, c'est un peu difficile de se tourner vers le 19e siècle pour se détendre le soir avant de se coucher...

Mais un jour ! Promis, un jour, je reviendrais vers vous, messieurs et mesdames les écrivains morts.

Et vous ? Vous lisez encore des classiques, de temps en temps ?