C’est lundi, je dépoussière…

C’est lundi, je dépoussière…

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose d’anciens articles dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. Qu’il y ait 2, 3, ou 4 articles, le but est de vous faire découvrir ou redécouvrir des livres très différents. J’espère que cela vous plaira ! Vous pouvez lire et commenter les avis ici, ils se trouvent à la suite les uns des autres, ou cliquer sur les couvertures ci-dessous pour accéder aux chroniques en elles-mêmes. Belle lecture à tous ! Au programme aujourd’hui :

C’est lundi, je dépoussière…  C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière… C’est lundi, je dépoussière…

Bal de givre à New York
Quand le lecteur rencontre Anna, elle vient de manquer de se faire renverser par une voiture, celle d’un riche héritier qui va tout faire pour la garder près d’elle. Chez elle, ses parents ont disparu et son majordome déplace les objets par la pensée. La ville dans laquelle elle vit s’effondre petit à petit, s’effrite. Est-ce lié à l’absence de son père, brillant architecte ? La voilà qui se rend au lycée dans un véhicule étrange, futuriste, qui n’a qu’une amie et qui fait la rencontre d’un garçon blondinet à qui, si elle peut dire qu’il lui évoque quelqu’un, elle ne peut donner de nom. Anna revient à elle dans un univers clair, froid qui met en avant perversités et fragilités. Elle parcourt un entre monde auquel elle doit donner un sens et des couleurs.

Dans sa quête de vérité, Anna va affronter le bien et le mal. Cachés, trompeurs, metteurs en scène, ils vont la prendre entre leur serres, jouer avec elle. Où est la vérité ? Peut-on la saisir et enfin tout comprendre, rétablir un ordre qui n’est plus ? Comme l’héroïne de ce roman, le lecteur est baladé dans une étrangeté inquiétante tout au long de son histoire, de son initiation. Entre sentiments de vision, de rêve, frayeurs et excitation, la chorégraphie de Bal de givre à New York engendre une danse pleine de désirs et de troubles. Malaises, sourires, suspicions, animent cette enquête hivernale, cette course vers une nouvelle évidence. Le tout, au travers d’un joli texte aussi perçant que le froid qui l’habite. Intrigant et efficace.

Présentation de l’éditeur :
Anna Claramond ne se souvient plus de rien. Seul son nom lui est familier. La ville autour d’elle est blanche, belle, irréelle. Presque malgré elle, la jeune fille accepte les assiduités du beau Wynter, l’héritier d’une puissante dynastie. Bal de rêve et cadeaux somptueux se succèdent avec lui mais Anna sent que quelque chose ne va pas. Qu’elle est en danger. De plus, des indices et des messages sont semés à son attention par l’insaisissable Masque, un fugitif recherché. Qui est son ennemi, qui est son ami ? Anna sait qu’elle doit se souvenir. Mais que lui réservera sa mémoire une fois retrouvée ?

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Hetty Feather
Bébé léger comme une plume (« feather »), Hetty a été déposée par sa mère au Foundling Hospital (L’hôpital des enfants trouvés) de Londres. Jusqu’à l’âge de six ans, il lui permettra de vivre dans une famille d’accueil. Elle connaîtra alors l’amour, la tendresse, la chaleur d’un foyer, la complicité avec ses frères et sœurs : une vie qui sera bien difficile de quitter pour retourner à l’hôpital et s’habituer à la froideur de ses murs et de son personnel. Se faire des amis ne sera pas non plus une tâche aisée, mais Hetty se raccroche à un rêve pour tenir bon, celui de retrouver sa mère. Réussira-t-elle à savoir qui l’a mise au monde ?

D’une petite cabane aux écureuils, au règlement plus que strict de l’hôpital, en passant par la piste aux étoiles d’un cirque ainsi que par les tristes rues de la ville, une petite fille passionnée par les histoires raconte ici la sienne avec panache et émotion. En évitant toute forme de tragique, elle met en scène son propre conte et surtout sa grande persévérance. Son acharnement sans borne donne envie de confier à chaque être cette force de ténacité, cette clé de l’envolée vers un avenir choisi et juste. Derrière cette jeune voix, une auteure perçante et drôle se nourrissant des grands classiques et du décors d’une Angleterre victorienne pour évoquer l’abandon, la mort, les châtiments, la pauvreté. Sans pathos aucun, des sujets durs fusionnent avec humour et douceur dans cette pépite de roman.

Présentation de l’éditeur :
Londres, 1876. Hetty Feather est abandonnée dès la naissance au Foundling Hospital, puis placée dans une famille d’accueil à la campagne. Turbulente et excessive, elle grandit heureuse entre des parents d’adoption et une fratrie recomposée, dont Jem, grand frère qu’elle adore. Un jour, elle pense avoir rencontré sa véritable mère, Madame Adeline, une dresseuse de chevaux dans un cirque. Mais à l’âge de six ans, Hetty est emmenée à Londres pour retourner à l’orphelinat et recevoir une éducation. Jem promet qu’ils se retrouveront plus tard. Trop turbulente pour les règles strictes du pensionnat, Hetty n’arrive pas à trouver sa place parmi les autres. Elle apprend à lire et à écrire, et découvre qu’elle adore inventer des histoires. D’ailleurs elle n’arrête pas ! Mais elle a très peur que les souvenirs de sa famille s’estompent peu à peu… Elle se promet de ne rien oublier, surtout pas Jem, ni Madame Adeline. C’est sa vraie mère, elle en est sûre !

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Le sumo qui ne voulait pas grossir
Jun traîne son mal être dans les rues de Tokyo, y vend de la camelote et refuse de lire les lettres que lui envoie sa mère. Un jour, un homme vient lui confier qu’il « voit un gros en lui ». Il s’agit d’un grand entraîneur de sumos. Bien qu’il exaspère Jun au plus haut point, il continuera de lui affirmer qu’il voit ce gros en lui jusqu’à temps que le garçon se rende à l’entraînement, la porte qui mènera à la découverte de soi, l’acceptation de lui même. Le chemin sera rude et Jun devra se libérer de toute la colère qui l’habite pour devenir un lutteur que le zen guide.

Court roman d’Eric Emmanuel Schmitt, Le sumo qui ne pouvait pas grossir est une quête vers la paix intérieur. Visant la compréhension de l’être, il lie la vie du corps à celle de l’esprit. Les deux se créer leur propre prison de laquelle il faut les sortir. Agissant à une plus grande échelle que celle du personnage et uniquement du personnage, cet ouvrage se veut libérateur et apaisant. Pour quelques instants, le lecteur voit clair dans le jeu de son être. Après le lecture, persiste l’envie de lutter contre ce qui le consume. En aucun cas dommage, la brièveté de cette histoire est, au contraire, porteuse de bien des charmes. Elle peut lui conférer des aspects de conte, de fable ou encore de mythe. Jun, lui, grâce à sa volonté et ses efforts, est bien entré dans la légende !

Présentation de l’éditeur :
Sauvage, révolté, Jun promène ses quinze ans dans les rues de Tokyo, loin d’une famille dont il refuse de parler. Sa rencontre avec un maître du sumo, qui décèle un « gros » en lui malgré son physique efflanqué, l’entraîne dans la pratique du plus mystérieux des arts martiaux. Avec lui, Jun découvre le monde insoupçonné de la force, de l’intelligence et de l’acceptation de soi. Mais comment atteindre le zen lorsque l’on n’est que douleur et violence ? Comment devenir sumo quand on ne peut pas grossir ?

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Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran
Momo vit seul avec son père. La vie n’est pas tous les jours facile, surtout quand on partage peu de choses avec lui, qu’on est sans cesse comparé à un autre et aussi sans nouvelles de maman. Heureusement, Momo est ami avec Monsieur Ibrahim qui tient l’épicerie du coin. Ce dernier, qui s’élève rapidement comme la figure du grand-père, va faire vivre au garçon des expériences uniques car il sait ce qu’est la vie et lui montre !

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, d’Eric Emmanuel Schmitt fait partie du cycle de l’Invisible auquel appartiennent également L’enfant de Noé, Oscar et la dame rose ou encore Le sumo qui ne pouvait pas grossir. Ici, les deux protagonistes mis en scène enseignent à se méfier des apparences et à profiter un maximum de la vie à travers l’histoire d’un jeune homme égaré, aidé dans sa quête de lui même. L’auteur utilise son don pour faire cohabiter l’humour, la tendresse et la gravité des choses dans ce texte où il est effectivement possible d’éclater de rire à une page pour sentir monter un frisson, ou une larme, à celles qui suivent. Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est un bel appel à la tolérance qui fait comprendre aux yeux et au cœur que la beauté est omniprésente et qu’il faut prendre le temps de s’y attarder. Ainsi la vie sera tellement plus belle…

Présentation de l’éditeur :
Paris, années soixante. Momo, un petit garçon juif de douze ans, devient l’ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim, l’épicier, n’est pas arabe, la rue Bleue n’est pas bleue et l’enfant n’est peut-être pas juif.

C’est lundi, je dépoussière…

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois