La mémoire dans les poches (T3/3)

Chronique « La mémoire dans les poches, troisième partie »

Scénario de Luc Brunschwig, dessin et couleurs d’Etienne Le Roux,

Public conseillé : Adulte et adolescents,

Style : Chronique sociale,
Paru aux éditions Futuropolis, le 18 mai 2017, 17 euros,
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L’Histoire

Quelque part dans une cour de ferme, le vieux Sidoine est très affaibli par ses problèmes respiratoires. tout au contraire, son fils “adoptif”, le jeune Tarik, court après les poules. Sous le coup d’un souvenirs de général nazi, Sidoine s’écroule dans la poussière…
Pendant ce temps, son fils Laurent continue son “enquête” sur la disparition de son père. Déroulant le fil ténu, le voici en Alsace, chez les Caen-Muler??, une famille qui a fait fortune dans le commerce de bétail… Lucien n’a pas le temps de s’installer, qu’il est immédiatement réquisitionné pour aider la mise-bas d’un veau récalcitrant… Enfin, Muler s’engage à répondre à toutes les questions s’il signe un document de “droit à l’image et au respect de la vie privée”, car les révélations sont d’importance et pourraient nuire à la carrière de son fils, engagé dans la politique régionale !

Ce que j’en pense

Déjà 10 ans que le second épisode de “La mémoire dans les poches” est sorti… Il aura fallu une longue “digestion”, pour que l’histoire imaginée par Luc Brunschwig, (partiellement autobiographique) trouve la force et le moyen de sortir… sans trop de casse…
Au centre de cette histoire, les Latignol, père, mère et fils, une famille en apparence simple et heureuse qui va se fissurer à cause des non-dits et des secrets.

Dans ce dernier tome, Luc se concentre pour cet épisode final sur Sidoine, ou plutôt devrais-je dire Isaac… Petit juif perdu dans l’occupation allemande, privé de ses parents exécutés sur la place publique, enfant recueilli et caché pour éviter le pire. Suivant la piste ténue de son père, Laurent découvre un passé dont il ignorait tout, jusqu’à l’identité…
Quelle est la force des mensonges, ou des souvenirs qu’on veut cacher, oublier ? Puisant dans son “patrimoine”, Luc compose une fable familiale de haute tenue, tout en densité. “La Mémoire dans les poches”, ce n‘est sans doute pas la plus spectaculaire série de cet auteur, mais c’en est la plus personnelle et la plus émouvante. Chaque personnage est complexe, multiple et exposé avec justesse.

Luc ne s’interdisant rien, il écrit même une “scène d’adieux” entre père et fils d’une émotion rare et magnifique. J’en ai chialé.

A dessin, j’ai retrouvé toute la « vérité » de son compère Etienne Le Roux. Après avoir laissé les couleurs à ?? au second tome, il est de nouveau au manettes en totalité, avec une mise-en-couleur traditionnelle, qui accompagne magnifiquement le sujet rural et français. Dessin sobre et simple, lisibilité maximale, Etienne compose ses plans à niveau “humain”. Sa mise-en-couleur magnifie le récit. Toute la gamme des émotions de son compère Luc, est admirablement portée par son dessin légèrement caricatural.

En résumé, 15 ans pour un triptyque, c’est long .. mais là, c’est vraiment bon.

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