« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee

Par Nina @LecturesdeNina


Résumé :

Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Chronique un peu tardive pour ce livre mais j’ai du digérer un peu le climat ségrégationniste du roman avant de me lancer dans cet article. Comme dit dans le résumé, au cours de l’histoire un procès opposant un Noir accusé de viol sur une Blanche va avoir lieu… Mais, je trouve que ce résumé ne représente que mal le livre. L’auteur nous plonge en réalité dans la vie d’une famille Blanche dans les années 30, pendant la Grande Dépression américaine, mais aussi dans la vie d’une communauté, la petite ville sur le déclin de Maycomb en Alabama. On suit leur histoire à travers les yeux de la cadette de la famille, Scout Finch. Celle-ci nous émerveille par son caractère bagarreur, culotté et très dégourdi, tout en donnant un ton enfantin et interrogateur sur les évènements, et notamment le fameux procès qui aura lieu au deux tiers du livre. En bref, ce personnage est un bijou qui porte le livre sur ses frêles épaules.
J’avais souvent lu que le début pouvait être long, et j’ai compris ce sentiment en le lisant… En revanche, je pense (peut-être que je me trompe) que ce sentiment de longueur vient de ce résumé qui ne colle que peu à la véritable histoire du livre, entraînant un climat d’attente de ce procès qui finalement n’est qu’un triste et révoltant détail dans les pages. Pour ma part, je ne me suis pas ennuyée, j’ai dévoré les premières pages qui sont un hommage tendre à l’enfance mais aussi un cinglant constat des incompréhensions d’un enfant pure face aux évènements d’un monde parfois – souvent – cruel.
Le climat ségrégationniste dont je vous parlais au début se déroule en fait tout au long du roman, l’auteur ne traite pas que de ce procès révoltant mais nous plonge dans la réalité des années 30 et dans l’horrible normalité du racisme. Qu’il soit envers les personnes de couleurs mais aussi envers les personnes jugés instables par la communauté et mises de côté. En faite, ce roman est une brillante mise en scène de la condition humaine, pendant cette période de l’histoire, dans un village. Ce qui inclut indiscutablement les cancans, les jugements, les commères, et la honte qu’un acte peu apporté sur une famille. Et l’acte qui sera jugé ici par la communauté est le fait que le père, Mr Finch, soit l’avocat de l’homme noir accusé de viol.
Mais parlons un peu plus de cet figure paternel, cet homme se place comme le pilier de la tolérance et de l’apprentissage de la justesse et de la modération dans ce roman. Un homme droit, instruit, tendre et profondément juste qui laisse à ses enfants le loisir de découvrir les choses par eux-même, mais  qui garde un œil toujours bienveillant en leur transmettant des notions humaines essentielles.
Pour finir, je conseille ce livre à tout le monde surtout dans cette période de troubles qui est la nôtre, il nous rappelle certaines erreurs du passé et la fine limite entre la peur de l’autre et le rejet qui aboutit à l’inhumain. Un triste et merveilleux hommage à la tolérance dont le succès est intemporel !